Éric Chérel (Paris-Descartes) : "La fonction de DSI est devenue aussi importante que celle de DRH"

Guillaume Mollaret Publié le
Éric Chérel (Paris-Descartes) : "La fonction de DSI est devenue aussi importante que celle de DRH"
Eric Chérel, DSI de l'université Paris-Descartes // DR // © 
Du 10 au 13 décembre 2013, les 10es Journées Réseaux (JRES) vont réunir à Montpellier les acteurs qui contribuent au déploiement et à l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les établissements d'enseignement supérieur et de recherche. EducPros est allé à la rencontre de directeurs des systèmes d’information (DSI). Premier entretien de notre série avec Éric Chérel, DSI de l'université Paris-Descartes.

Quelle est la place du DSI dans une université comme Paris-Descartes ?

C’est un rôle très stratégique, rattaché directement au président et au directeur général des services. Je siège par ailleurs au sein de la plupart des conseils de l’université.

Notre DSI est structurée en trois directions : une direction technique qui s’occupe des serveurs, des réseaux et des ordinateurs ; une direction des études et du développement qui gère les logiciels de gestion de l'université et le développement de nouvelles applications métiers en mode Web ; et, enfin, une direction TICE en charge des relations avec la pédagogie.

Le budget SI annuel global de l'université est de plusieurs millions d’euros, même s'il varie largement selon l'ampleur des projets en cours.

En fait, le DSI a ici un rôle de management et de politique qui englobe les fonctions dévolues généralement au vice-président numérique. Je pense que cette position est dans l’ordre des choses.

Vous parlez de "position stratégique". Comment cela se manifeste-t-il au quotidien ?

Je participe aux conseils d’administration, bureaux, conseils académiques et réunions de direction de l'université. J'organise deux fois par an avec le président et le directeur général des services un comité stratégique du système d'information avec les principaux directeurs de services centraux, les doyens et des représentants étudiants. Cette instance détermine les grandes orientations stratégiques pour le numérique. Nous sommes placés au cœur du dispositif. La fonction de DSI est devenue aussi importante que celle de DRH. Ce n’était pas le cas il y a vingt ans.

Quelle est votre relation avec le corps des enseignants-chercheurs et des étudiants ?

Tous sont à la recherche de besoins fonctionnels. Charge à nous d’y répondre et de remettre les choses à l’endroit. Par exemple, s’il y a besoin de capacités supplémentaires de stockage, efficaces et protégées, nous leur faisons des propositions de solutions que nous pouvons apporter.

En général, les demandes qui nous sont faites sont d’ordre assez général. L'une d'elles, qui avait été fréquemment formulée l’an dernier, était d’améliorer la communication interne. Nous y avons répondu en installant un nouveau système de messagerie collaborative et un nouvel ENT [environnement numérique de travail], en phase avec ce besoin.

La création d’une 'super université' passe nécessairement par une mutualisation des systèmes d'information

Pour les DSI, comment se manifeste la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche ?

L'université Paris-Descartes est l'un des huit membres de la communauté d'universités Sorbonne Paris Cité, qui regroupe une communauté de 120.000 étudiants et plus de 10.000 chercheurs. La mutualisation des formations, de la gouvernance, la création d’une "super université" passent nécessairement par une mutualisation des systèmes d'information.

Dans un contexte de raréfaction des crédits, il est essentiel, au-delà de l’échange des bonnes pratiques, de créer des logiciels open source communs. Ce contexte nous encourage tous à progresser ensemble.

Un exemple classique de ces grands efforts collectifs en France a été le groupement d'intérêt public Renater, déployé en 1993 pour fédérer les infrastructures de télécommunication dédiées à la recherche et à l’éducation [plus de 1.300 sites sont raccordés via les réseaux de collecte régionaux au réseau national], qui joue le rôle de coordinateur des infrastructures réseau en France.

Comment devraient demain évoluer vos métiers ?

Il est certain que de nouveaux métiers vont apparaître, notamment autour de l’analyse et du pilotage. On accumule de plus en plus d’informations en recherche, gestion et enseignement. Il faut les utiliser intelligemment. Le crowdsourcing, l'animation de réseaux, la gestion des données massives vont devenir des domaines incontournables pour les DSI d'université. Nous devons nous y préparer.

La 10e édition des Journées Réseaux à Montpellier
"L'état de l'art des réseaux de l'enseignement et de la recherche" : c'est ainsi que se présentent les JRES qui se tiennent du 10 au 13 décembre 2013 au Corum Montpellier.
Au programme : plate-forme collaborative, gestion d'identités modernisée, politiques de sécurité, virtualisation de réseaux à la demande pour l'enseignement...
Connsulter le détail des ateliers et conférences des JRES.
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