Eric Le Marois (Microsoft) : «Inventer de nouvelles relations avec les universités»

Propos recueillis par Céline Manceau Publié le
Eric Le Marois (Microsoft) : «Inventer de nouvelles relations avec les universités»
20589-eric-le-marois-original.jpg // © 
Fin novembre 2007, Microsoft signait pour la première fois un accord de partenariat avec une université française, Lyon 1. Quelques semaines plus tard, Bill Gates donnait de sa personne à la Sorbonne pour lancer officiellement Imagine Cup 2008 (1) : un business game dont la France est le pays organisateur en 2008, après l’Espagne, le Brésil, le Japon, l’Inde et la Corée l’an dernier. Le leader mondial de logiciels nourrit des projets pour les établissements d’enseignement supérieur et ne s’en cache pas. Lors des derniers TechDays, début février, pour la première fois, un stand n’avait pas d’innovations technologiques à présenter. Il était consacré aux relations avec l’enseignement supérieur. Educpros y a rencontré Eric Le Marois, directeur éducation et recherche chez Microsoft.

Microsoft souhaite-t-il nouer des partenariats privilégiés avec les établissements d’enseignement supérieur français ?  

La France accuse un retard numérique qu’a mis en évidence le rapport d’Henri Isaac sur l’université numérique remis à Valérie Pécresse début janvier. Les conclusions de cette étude pour laquelle j’ai été auditionné rejoignent les convictions de Microsoft. Les nouvelles technologies sont un levier utile pour un enseignement de meilleur qualité. Actuellement les investissements restent insuffisants, tant au niveau des contenus de formation que des infrastructures. En Grande-Bretagne, de  nombreux examens se déroulent en ligne uniquement. Nous disposons des outils nécessaires et pouvons apporter notre savoir-faire. Nous le faisons d’ailleurs déjà avec certaines écoles comme Polytechnique ou l’INSEAD ou des universités telles que Lyon 1 ou Paris 6. Il est possible aujourd’hui d’inventer de nouvelles relations notamment avec les universités, sur le plan de la technologie, mais aussi pour financer des chaires ou des bourses étudiantes.

Quels liens Microsoft entretient-il avec l’enseignement supérieur ?

Notre collaboration est déjà très étroite avec les enseignants en informatique qui ont accès à nos logiciels gratuitement dans le cadre de leur enseignement ainsi qu’à des contenus de formation en ligne . Dans les IUT, pour les licences professionnelles par exemple, les enseignants sont très demandeurs. Aux établissements, Microsoft propose des grilles de tarifs académiques pour qu’ils puissent s’équiper en logiciels de management et de gestion. Nous aidons aussi les enseignants-chercheurs ou les jeunes entrepreneurs qui montent une start-up informatique. Microsoft leur apporte un aide technique et logistique et peut les mettre en relations avec des réseaux de capital-risque. Et bien évidemment, nous investissons dans la recherche. Nous proposons, par exemple chaque année, 20 sujets de thèses à des étudiants français qui viennent travailler à Cambrigde au sein de Microsoft Research.

Etes-vous confronté à une pénurie de recrutement ?

En France, Microsoft recrute environ 100 à 120 jeunes diplômés cadres par an et autant de stagiaires. Nous ne sommes donc pas confronté à une situation de pénurie. Pour autant, nous sommes très actifs dans les établissements pour animer des conférences ou participer à des forums. Nous entretenons aussi des liens privilégiés avec une centaine d’étudiants : les Microsoft student partners qui représentent la marque dans leur école. Dans l’entreprise, sont également désignés « champions », des salariés de Microsoft qui entretiennent des liens privilégiés avec leur ancienne école.  

(1)  Ce business game est un championnat du monde de l’innovation numérique qui réunit plus de 100 000 étudiants chaque année. Depuis le début de la compétition, ce sont les équipes françaises qui ont ramené le plus de médailles. Le thème de l’édition 2008 est « Imagine un monde où les nouvelles technologies contribuent à l’amélioration de l’environnement ».

Propos recueillis par Céline Manceau | Publié le