Françoise Le Fichant (université de Nantes) : "L'association des VP RH donne une légitimité à cette fonction dans les établissements"

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Françoise Le Fichant (université de Nantes) : "L'association des VP RH donne une légitimité à cette fonction dans les établissements"
Françoise Le Fichant, présidente de l'association des VP RH // DR // © 
Sans acronyme, son intitulé parle de lui-même : l'association des vice-président(e)s d'établissement d’enseignement supérieur en charge des RH (ressources humaines), du personnel ou de la politique sociale. VP à l'université de Nantes, Françoise Le Fichant en est la présidente. Elle en détaille la raison d'être et le fonctionnement.

Vous êtes VP [vice-présidente] en charge des RH à l'université de Nantes. Comment est née l'idée de créer une association regroupant celles et ceux qui assument cette fonction ?

La fonction de VP en charge des RH ou du dialogue social est récente. Toutes les universités n'en sont pas forcément dotées, et ce n'était d'ailleurs pas indispensable avant le passage aux RCE (responsabilités et compétences élargies des universités). Ça l'est devenu après, lorsque les établissements ont eu à gérer la masse salariale, qui peut représenter 80% de leur budget.

Or, avec mes homologues, nous nous sommes rendu compte que nous ne savions pas toujours par quoi commencer : nos missions étaient peu défrichées et les contraintes budgétaires très fortes. Nous avons tous ressenti le besoin de nous retrouver pour partager nos bonnes pratiques RH. Nous sommes aujourd'hui 30 adhérents.

Sur quels sujets allez-vous échanger ?

La question des contractuels administratifs et techniques nous interpelle beaucoup, par leur nombre dans nos établissements et la spécificité de leur statut. Imaginez que cela mobilise parfois plus de personnel pour gérer ces contractuels que pour gérer les titulaires... Le tout dans une politique de gel des postes difficile à mener. L’équilibre entre les titulaires et contractuels dans les établissements universitaires est un exercice délicat auquel il nous faut veiller.

Parmi nos autres sujets de travail, l'élaboration d'un référentiel pour les enseignants-chercheurs concernant leurs heures de tâches administratives qui s'ajoutent aux heures d'enseignement, les systèmes d'information RH, les risques psychosociaux ou encore la question des chercheurs qui ne sont plus affiliés à un laboratoire : au cas par cas, peut-on et doit-on leur retrouver un labo ?

Un VP RH ne peut bien fonctionner qu’en étroite collaboration avec le DGS et le DRH

Qu'apportez-vous de plus que l'association des DGS [directeurs généraux des services] et celle des DRH d'université ?

Les DGS et DRH nous aident à mettre en musique les perspectives politiques en matière RH. C'est pourquoi nous avons besoin de relations suivies avec ces professionnels : un VP RH ne peut bien fonctionner qu’en étroite collaboration avec le DGS et le DRH.

Je crois que l’association était attendue : les DGS et DRH ont besoin de comprendre qui sont ces VP, qui ont émergé très récemment dans leur paysage professionnel. Il nous fallait donc une structure qui nous légitime et nous représente auprès d'eux, et auprès de la CPU (Conférence des présidents d'université).

En encadrant notre métier de cette façon, nous voulons rassurer et permettre à tous les grands décideurs de prendre des mesures plus cadrées et réalistes en vue d'une meilleure maîtrise budgétaire.

Comment allez-vous travailler ?

Nous allons commencer par un séminaire annuel ainsi que deux ou trois commissions de travail par an. Par ailleurs, nous sommes "invité permanent" à la commission mensuelle moyens et personnels de la CPU, ce qui nous permet d'être représentés et de pouvoir en rapporter les travaux à nos adhérents. Enfin, nous avons mis en place un site de partage de documents pour alimenter en permanence l'échange de bonnes pratiques.

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