Gary McCullough (PDG de Career Education) : « Le paramédical et le e-learning sont nos deux secteurs en expansion »

Propos recueillis par Jessica Gourdon Publié le
Gary McCullough (PDG de Career Education) : « Le paramédical et le e-learning sont nos deux secteurs en expansion »
Gary McCullough // © 
Career Education Corporation (CEC) est une des plus grosses entreprises du « business » de l’éducation. Le groupe américain, coté au Nasdaq, possède environ 90 établissements rassemblant 115.000 étudiants, principalement aux États-Unis, mais aussi en Europe.

En 2010, le groupe CEC a réalisé un chiffre d’affaires de 2,12 milliards de dollars , en augmentation de 15,8 % par rapport à 2009. Le bénéficie net de cette entreprise s’élève donc à 157,7 millions de dollars en 2010 (contre 81,2 millions en 2009).

En France, CEC a acheté le Groupe INSEEC en 2003 (Inseec, Sup de Pub, Sup Santé...), et possède l’Institut Marangoni, une école de mode. CEC a également racheté l'année dernière l'université internationale de Monaco. Gary E. McCullough, son P-DG, était de passage à Paris, à l’occasion d’une conférence sur le e-learning , un mode d’apprentissage très développé par CEC. Il répond aux questions d’Educpros.

Vous êtes de passage à Paris. Cherchez-vous à acheter de nouvelles écoles en France ?
Nous sommes toujours intéressés, mais pour le moment nous n’avons pas de projet précis. Mon passage à Paris est lié à une conférence sur le e-learning [organisées par Jean-Pierre Raffarin, NDLR], à laquelle je participe.

Comment se porte votre groupe Career Education ?
Très bien ! Deux de nos secteurs connaissent une très forte expansion : les formations paramédicales, car avec le vieillissement de la population, la demande est très forte, et les diplômes en e-learning. Parmi nos 115.000 étudiants, 47.000 étudient exclusivement « on-line », de chez eux. Soit presque la moitié.

Le « on-line » peut-il être aussi profitable aux étudiants que les formations classiques ?
Bien sûr ! Une étude récente du Département américain d’éducation a même montré que les résultats de l’apprentissage (« learning outcomes ») étaient meilleurs pour les étudiants qui ont suivi leur formation on-line que pour ceux qui étaient dans une classe ! Avec ce format, les étudiants sont plus concentrés, plus appliqués, et suivent les cours à leur rythme. Et puis, ce mode d’apprentissage s’adapte bien à un certain public, notamment des étudiants plus âgés qui travaillent à côté et qui ont certaines obligations familiales. D’ailleurs, 20 % de nos étudiants « on-line » ont moins de 21 ans.

Pour vous, le « on-line », c'est très rentable ?
Oui, dans le sens où le prix de ces formations est généralement le même que celui des formations classiques, et nous n’avons pas les locaux et les professeurs à payer. Toutefois, le « on-line » nécessite au début un gros investissement.

Aux États-Unis, vous faites partie du secteur appelé « for-profit » education. Qu'est-ce que cela signifie exactement ?
L’excédent de nos activités est attribué aux actionnaires, et la valeur de notre entreprise est déterminée par le marché. Je crois qu’il est tout à fait possible d’être rentable et de délivrer une bonne éducation, car nous avons des obligations de résultats. Tous les trimestres, nous examinons nos programmes, et les jobs que les étudiants ont obtenus à la sortie. Quand les chiffres ne sont pas bons, nous modifions ou nous fermons ces programmes. Nous avons récemment supprimé des diplômes en criminologie, ou en « thérapie par le massage », car les débouchés n’étaient pas satisfaisants.

Quelles sont vos principales préoccupations du moment ?
Aux États-Unis, une nouvelle loi vient d’être adoptée, et va nous obliger à revoir certaines pratiques, notamment sur les rémunérations à la performance. Les personnes chargées du recrutement d’étudiants ne pourront plus être payées en fonction du nombre d’étudiants qu’elles ont fait inscrire dans nos programmes. Nous devrons aussi afficher davantage de statistiques concernant les salaires des diplômés et le retour sur investissement de la formation.


Propos recueillis par Jessica Gourdon | Publié le