Guy Cathelineau (président du PRES Université européenne de Bretagne) : «Après les Investissements d’avenir, la priorité reste de soutenir les équipes d’excellence interrégionales»

Propos recueillis par Fabienne Guimont Publié le
À l’occasion du Salon de l’Etudiant de Rennes (12-13 janvier 2012), EducPros donne la parole aux acteurs de l’enseignement supérieur rennais. Président du PRES Université européenne de Bretagne (UEB) depuis mai 2010, Guy Cathelineau détaille les projets de recherche du pôle breton après les Investissements d’avenir, et les développements de son campus numérique.

Le jury des IDEX n’a pas retenu le projet conjoint UEB-UNAM . Qu’en reste-t-il ?

Même si nous n’avons pas été sélectionnés par les Investissements d’avenir, l’évaluation du jury était positive sur notre recherche, nos formations et la coordination des départements. Nous avons un potentiel de plus de 4.200 chercheurs travaillant dans des laboratoires notés A et A+ et nos thématiques d’excellence [mer, biologie/santé, numérique, matériaux] rassemblent quelque 1.200 chercheurs.

Les deux PRES vont continuer de conforter ces quatre axes forts de coopération entre équipes bretonnes et des pays de la Loire, auxquelles s’ajoutent d’autres laboratoires interrégionaux dans les domaines des SHS, de l’agronomie, de l’environnement et des mathématiques. Les soutiens ne seront pas ceux espérés des Idex, mais proviennent des collectivités territoriales et des établissements respectifs. L’UEB vient de signer un contrat d’objectifs et de moyens avec la région Bretagne de 7 millions d’euros sur trois ans, par exemple. La priorité est la structuration des équipes interrégionales, pas des PRES. Il faut un temps d’appropriation des outils par les chercheurs.

Que vous apporte de plus la Société d’accélération du transfert de technologies (SATT) par rapport à Bretagne valorisation, déjà leader dans le transfert de technologies et dont vous étiez le président ?

Bretagne valorisation disposait d’un budget de 2 millions d’euros par an, alors que la SATT Ouest valorisation apporte une dotation de 70 millions d’euros. Sur les outils de transfert financés par les appels à projets des Investissements d’avenir, nous avons fait le plein avec deux IRT [instituts de recherche technologique], un IEED [institut d’excellence en matière d’énergies décarbonées] et une SATT.

Ouest valorisation nous permet de passer à un niveau supérieur de mutualisation des compétences [ingénieurs valorisation ou transfert, juristes, spécialistes des finances, brevets, etc.] et de transferts. Les 40 personnels de Bretagne valorisation pourront, s’ils le souhaitent, être repris par Ouest valorisation, avec des contrats privés, puisque les SATT sont toutes des sociétés par actions simplifiées [SAS].


« Nous avons un potentiel de plus de 4.200 chercheurs notés A et A+ »

Comment votre campus numérique en région se déploie-t-il ?

Nous avons lancé, le 16 décembre 2011, l’appel public à concurrence pour sélectionner le partenariat public-privé [PPP] sur la conception, la maintenance, le fonctionnement de 60 outils technologiques [plate-forme, captation de cours…] sur 38 sites. Il aura aussi pour mission la construction de 4 bâtiments. Sur 2013-2016, le budget de déploiement est de 60 millions d’euros financés à parts égales par l’Opération campus et les collectivités territoriales. Tous les doctorants en Bretagne pourront avoir des formations simultanées quel que soit leur site, ou assister à des conférences de haut niveau avec la visioconférence pour compléter les échanges en présentiel.

Rennes 1/Rennes 2 : une alliance toujours dans les tuyaux

Le rapprochement entre les universités rennaises fait partie du projet quinquennal 2012-2016 que Rennes 1 vient de déposer. « Il ne s’agit pas d’une alliance qu’avec Rennes 2 mais également avec les écoles du site rennais. On va travailler sur le mode de structuration à mettre en place, en respectant les marques de chaque établissement. Nos formations et nos recherches doivent être complémentaires », indique Guy Cathelineau, président de Rennes 1. Un écho de ce que disait aussi son homologue Jean-Emile Gombert de Rennes 2 à Educpros en juin dernier.

Propos recueillis par Fabienne Guimont | Publié le