J. Mairesse (ESIEE) : "Nous sommes convaincus que la ville de demain représente un enjeu très important"

Clément Rocher Publié le
J. Mairesse (ESIEE) : "Nous sommes convaincus que la ville de demain représente un enjeu très important"
L'école d'ingénieurs ESIEE Paris partage son ambition de renforcer la thématique des villes durables // ©  photo fournie par l'établissement
L'université Gustave Eiffel a été créée au 1er janvier 2020 dans le cadre des établissements expérimentaux. Jean Mairesse, directeur général d'ESIEE Paris, revient sur la participation de son établissement à la fondation de l'université Gustave Eiffel et précise les enjeux associés à ce regroupement, et son positionnement autour de la ville de demain.

L'université Gustave Eiffel a été créée le 1er janvier 2020. Quels sont les enjeux autour de cette création ?

L'université Gustave Eiffel est un établissement à taille humaine avec une thématique bien identifiée autour de la ville de demain et de la ville durable. Nous sommes convaincus que la ville de demain représente un enjeu très important. Nous avons un vrai potentiel en matière de formation mais aussi de recherche et d'innovation pour être visibles à l'international sur cette thématique.

Jean Mairesse
Jean Mairesse © Photo fournie par le témoin

L'université va renforcer sa présence en matière de recherche. Le centre névralgique de l'université se trouve à Marne-la-Vallée mais nous avons des campus en France qui permettent d'avoir des interactions avec une multitude de laboratoires de recherche présents dans différentes villes (Lille, Nantes, Lyon...).

Nous avons un vrai potentiel en matière de formation mais aussi de recherche et d'innovation.

Cette politique multi-site donne un réseau de recherche extrêmement important. Nous voulons faire profiter les étudiants de l'existence de ces multiples campus par exemple au travers de séjours pour des initiations à la recherche. Cela fait partie des perspectives que nous avons en tête et qui pourraient être mises en place à la rentrée 2021.

Sur cette thématique des villes durables, quelle sera la contribution de l'ESIEE Paris ?

Notre école d'ingénieurs possède une forte spécificité autour du domaine des capteurs - pour la santé et pour la ville durable - et une expertise de la thématique autour de l'analyse et la transmission des données.

Au niveau de la formation, la thématique des villes durables était déjà transverse dans un certain nombre d'enseignements et de filières. Avec la constitution de l'université Gustave Eiffel, nous aimerions concevoir de nouvelles formations - initiale ou continue - qui soient plus spécifiques à cette thématique.

C'est aussi évident que la crise sanitaire aura des répercussions à plusieurs niveaux, notamment sur la transition numérique. Il est donc nécessaire d'avancer sur la sécurité des données et sur les infrastructures de réseaux suffisantes pour porter le trafic. Il faut prendre le temps de l'analyse et de la réflexion mais être aussi très réactif pour être en phase avec les attentes et les besoins des entreprises.

Comment votre établissement participe à la gouvernance de l'université ?

Les directeurs des trois écoles d'ingénieurs et de l'école d'architecture membres sont vice-présidents de l'université Gustave Eiffel. Nous sommes impliqués de ce fait dans la gouvernance générale de l'université.

Ce qui fait la richesse d'une construction de ce type c'est notre capacité à avoir une politique et une stratégie communes mais sans gommer les forces et les spécificités de chaque école.

Ce regroupement compte trois écoles d'ingénieurs en plus de la vôtre. Est-ce qu'une harmonisation des formations est prévue ?

Nous travaillons actuellement avec l'ESIPE, école d'ingénieurs interne à l'université, pour harmoniser notre offre de formation. Au-delà de ce travail chaque école d'ingénieurs membres du regroupement a son domaine d'expertise propre. La création de doubles-diplômes entre écoles d'ingénieurs n'est pas le schéma le plus pertinent pour nous.

Nous souhaitons monter en puissance et de réfléchir à d'autres formes de doubles-diplômes, avec l'IAE de l'université Gustave Eiffel ou avec des masters recherche. Nous réfléchissons aussi à des doubles diplômes avec l'école d'architecture avec qui nous avons un historique de travail en commun. Ce qui est sûr c'est que nous avons tous les atouts pour que l'université Gustave Eiffel marche. Nous sommes capables d'aller loin.

Votre établissement bénéficie d'un double rattachement : vous êtes membre de l'université Gustave Eiffel mais aussi une école de la chambre de commerce et d'industrie Paris-Île-de-France. Qu'est-ce que cela implique ?

Nous préservons notre lien avec la chambre de commerce et d'industrie Paris-Île-de-France qui est extrêmement important, mais nous avons trouvé un équilibre qui nous permet de profiter de l'aspiration de l'université Gustave Eiffel. Ce lien garantit notre proximité avec le monde de l'entreprise qui est une des forces de notre établissement.

Nous avons dans l'idée de monter en puissance et de réfléchir à d'autres formes de doubles-diplômes.

La chambre de commerce et d'industrie est représentée au conseil d'administration de l'université Gustave Eiffel en tant que tutelle de l'ESIEE Paris. Il y a eu de longs mois de discussion pour arriver à l'organisation actuelle qui satisfait toutes les parties prenantes.

Quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire pour votre établissement ?

Nous repensons en temps réel tous les processus jusqu'aux plus élémentaires pour que tout fonctionne en distanciel. Nous avons réalisé la difficulté qu'il y avait à rester un très grand nombre d'heures d'affilée devant un écran. Cela nous a demandé de repenser nos cours pour nous adapter à cette nouvelle réalité.

Nous repensons en temps réel tous les processus jusqu'aux plus élémentaires pour que tout fonctionne en distanciel.

Nous n'avons maintenu aucun examen en présentiel pour la fin de l'année. Nous les avons remplacés par d'autres modes d'évaluation comme des devoirs corrigés ou du contrôle continu.

Comme les autres écoles d'ingénieurs, nous menons une réflexion sur la manière de présenter notre école aux admissibles à la suite des épreuves écrites. Nous allons leur proposer un certain nombre de rencontres virtuelles pour répondre à leurs questions, notamment sur les filières.

Clément Rocher | Publié le