Jeremy Williams, spécialiste du e-learning : "Les écoles de commerce doivent s’y mettre de toute urgence"

Propos recueillis par Sabrina Dourlens Publié le
Jeremy Williams, spécialiste du e-learning : "Les écoles de commerce doivent s’y mettre de toute urgence"
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Le consortium d’universités U 21 met à disposition des entreprises une plateforme d’apprentissage en ligne. Il a conclu récemment un partenariat l’école de management Euromed Marseille en vue du lancement, en janvier 2009, d’un MBA business innovation and entrepreneurship. Jeremy Williams (jeremy.williams@u21global.educ.sg), en charge de la recherche et du développement des programmes corporate à destination des entreprises chez U21 Global, nous livre son point de vue d’expert.

Le e-learning change-t-il les pratiques éducatives ?
Au lieu de présenter un catalogue de formation, notre démarche consiste à aller vers l’entreprise en l’interrogeant sur ses besoins. Suivant sa demande, grâce à la plateforme de e-learning, il suffit de piocher dans les cours des MBAs, par exemple, et de les adapter pour le client au niveau des sujets et études de cas. On peut fournir une formation sur-mesure en huit à dix semaines. De plus, il ne s’agit plus d’un sens unique où le professeur diffuse sa sagesse mais d’une interaction et d’un échange entre élèves et enseignants. Quant à notre pédagogie, c’est le “learning by doing”, un apprentissage actif, qui peut tout de suite être mis en pratique. Ce n’est pas nouveau comme méthode, Confucius en parlait déjà autrefois, mais nous nous sommes servi de la technologie pour la rendre encore plus efficace.

Comment vos professeurs y sont-ils préparés ?
Même les professeurs les plus réputés suivent notre formation en ligne de trois semaines. Ils sont sans cesse évalués par les étudiants, mais aussi par les autres professeurs, par le biais d’un système d’évaluation anonyme de leurs cours.   -Les écoles et les universités françaises doivent-elles s’y mettre rapidement ? A long terme, elles n’auront pas le choix, surtout avec la demande croissante et l’arrivée de la « net generation », qui a une nouvelle façon de penser et d’interagir. Les écoles de commerce, plus que les autres encore, doivent s’y mettre de toute urgence car il y a de plus en plus de MBA et de concurrence. Le e-learning, avec son utilisation des technologies pour communiquer virtuellement à distance, reflète l’état d’esprit du businessman d’aujourd’hui, qui est derrière son ordinateur, fait des vidéo-conférences et regarde ses mails sur son blackberry.

Y a-t-il encore des marchés à prendre ?
Pour l’instant, notre organisme ne rencontre quasiment pas de concurrents. A part les Etats-Unis, qui sont les plus avancés dans ce domaine, le reste du monde, notamment l’Inde, est à la traîne. Pourtant, les entreprises sont très demandeuses. Elles ont le budget pour, et préfèrent le rentabiliser en payant une école qui réponde à leurs besoins, comme par exemple celui de faire suivre la même formation à tous leurs employés, où qu’ils se trouvent et sans quitter leur poste de travail.

U21 comprend notamment les universités de Mc Gill et British Columbia au Canada, Fudan et Jiao Tong en Chine, Tecnologico de Monterrey au Mexique, University of Melbourne en Australie, ou Waseda au Japon. Il compte aujourd’hui 4 000 étudiants dans 60 pays. Pour en savoir plus : www.u21global.com/Education/home

Propos recueillis par Sabrina Dourlens | Publié le