Khaled Bouabdallah : "Le rôle du chef de projet Idex doit être mieux affirmé"

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Khaled Bouabdallah : "Le rôle du chef de projet Idex doit être mieux affirmé"
Khaled Bouabdallah - Université de Saint-Étienne - Université de Lyon // ©  Studio 36, Saint-Etienne
Élu le 10 juillet 2015 président de l'Université de Lyon, Khaled Bouabdallah affirme son ambition de faire réussir la candidature lyonnaise à l'Idex en donnant plus de prérogatives au chef de projet. Un enjeu de taille dans un contexte budgétaire contraint.

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

Nous sommes face à des enjeux très importants : continuer à mettre en place la Comue, qui regroupe 12 établissements, 129.000 étudiants, 11.500 enseignants-chercheurs et 220 laboratoires publics, réussir la candidature Idex, développer la stratégie immobilière avec le plan campus et le contrat de plan État-région, qui représentent 800 millions de travaux à conduire, enfin achever le contrat de site et l'accréditation des formations et des unités de recherche.

La gouvernance de la Comue, pas assez intégrée selon certains, était jusqu'ici son point faible. La difficulté est-elle surmontée ?

Oui, sans hésitation : nous sommes parvenus à une gouvernance qui fonctionne. Nous sommes désormais capables de prendre des décisions et de fonctionner sans crise. La preuve ? J'ai été élu à l'unanimité des suffrages exprimés.

Quels sont les leviers pour pacifier cette gouvernance ?

Je crois que c'est surtout une question de confiance entre les chefs d'établissement, et de respect des établissements. Nous devons installer la conviction que la Comue n'est rien d'autre qu'un outil au service de l'intérêt général et du développement de chacun des établissements.

Où en est la candidature Idex de l'Université de Lyon et comment lui donner toutes ses chances ?

Le projet sera prêt à la fin de l'année 2015. Nous ne partons pas de rien : nous nous appuyons sur le programme Avenir Lyon Saint-Étienne (PALSE), qui a permis de roder les modes de fonctionnement. Je pense notamment que le rôle du chef de projet [Jean-François Pinton, président de l'ENS Lyon] doit être mieux affirmé. À mon sens, le chef de projet doit avoir beaucoup plus de lattitude pour prendre des décisions, dès lors qu'il existe un accord sur les grands principes.

Vous misez également sur l'engagement et le soutien des acteurs du territoire ?

Oui, car le projet Idex n'est pas un projet du seul ressort des autorités académiques, c'est un projet co-construit avec les collectivités, la métropole, la région et les partenaires économiques, ce qui fonctionne plutôt très bien.

La Comue dispose de très peu de crédits d'État, mais elle est fortement soutenue par des emplois de site.

Le contexte budgétaire est de plus en plus contraint pour les établissements. Quel impact pour la Comue ?

Sur le plan budgétaire, la Comue dispose de très peu de crédits d'État, mais elle est fortement soutenue par des emplois de site (88 sur trois ans). Cette année, le prélèvement sur les fonds de roulement a affecté certains établissements de la Comue de manière très difficile et très injuste. Pour l'an prochain, nous serons face à une augmentation mécanique des dépenses avec 200 millions d'euros supplémentaires à financer. Nous ne savons pas encore comment nous allons faire.

Êtes-vous favorable à la fusion des universités Lyon 2 et Lyon 3 ?

Je ne veux pas me prononcer sur des sujets internes, mais plutôt que de raisonner avec des modèles imposés par le haut, comme à Rennes par exemple, il faut privilégier les rapprochements, pour faire en sorte que les établissements mutualisent leurs fonctions supports et de gestion RH. C'est une évidence que Lyon 2 et Lyon 3 ont beaucoup de choses à partager.

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