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M.-C. Chalus (IAE France) : "Je veux mettre en valeur notre place différenciée dans l’écosystème"

Éléonore de Vaumas Publié le
M.-C. Chalus (IAE France) : "Je veux mettre en valeur notre place différenciée dans l’écosystème"
Marie-Christine Chalus, Directrice de l'IAELyon et présidente d'IAE France, répond aux questions d'EducPros. // ©  David Venier/Université Jean Moulin Lyon 3
Pour cette rentrée, le réseau IAE France voit arriver une nouvelle présidente : Marie-Christine Chalus, directrice de l'iaelyon depuis 2023. Voulant s'inscrire dans la continuité de travail son prédécesseur, Éric Lamarque, elle nous explique ses priorités, notamment en recherche.

Depuis le 1er septembre 2024, Marie-Christine Chalus est devenue la 14e présidente du réseau IAE France. Succédant à Éric Lamarque, en fonction de 2018 à 2024, la directrice de l’iaelyon est la première femme à accéder à cette fonction. Pour EducPros, elle détaille son carnet de route pour les trois prochaines années.

Quel sera votre programme durant votre mandat ?

Je compte suivre les traces de mon prédécesseur qui a déjà beaucoup œuvré au rayonnement et à l’attractivité des IAE.

Les IAE sont des écoles universitaires d’excellence en management et en gestion. Notre dernière enquête d’insertion a mis en évidence une augmentation de notre part de cadres et un excellent taux d’employabilité pour nos jeunes diplômés, avec des salaires équivalents à d’autres écoles de qualité à la sortie. Tout cela en conservant une forme d’humilité due à notre mission de service public.

Je compte, durant ma présidence, continuer à défendre notre place et nos valeurs communes que sont l’humanisme, l’ouverture sur le monde, la diversité, l’exigence et le partage.

De même, le réseau poursuivra ses efforts pour favoriser les synergies et accompagner les équipes des IAE pour qu’elles puissent profiter de l'expertise et des bonnes pratiques de chacun.

Elles pourront ainsi s’aider mutuellement à monter en compétences et mener des projets communs sur tous les sujets qui nous intéressent : métiers, communication internationale, développement de la formation professionnelle, career center, etc..

Y a-t-il des projets qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

Nous tenons à mettre l’accent sur la valorisation de la recherche en management qui, chez nous, occupe une place de choix. Chaque IAE possède un centre d’expertise, des chaires, des chercheurs.

À l'iaelyon, par exemple, nous disposons d’un centre de recherche qui accueille 50 doctorants et 70 chercheurs publiant dans des revues reconnues. Leur contribution durant ces cinq dernières années s’élève à plus de 400 publications scientifiques. Il s’agit de promouvoir cette recherche existante et de la développer à travers plusieurs initiatives.

Dans notre programme, nous avons ainsi prévu d’organiser un séminaire doctoral, mais aussi d’aller encore plus loin en remettant à nouveau en place un congrès scientifique dédié aux IAE avec des thèmes qui nous animent (développement durable, RSE, etc.). Ceci, afin de faire émerger un véritable think tank et valoriser nos travaux de recherche. Pourquoi pas, ensuite, envisager de collaborer avec des revues scientifiques à la réalisation de numéros spéciaux ou publier des ouvrages collectifs regroupant les contributions de plusieurs IAE.

Nous avons également d'autres projets dans nos tablettes que nous déploieront progressivement au cours de notre mandat, dans l’idée, toujours, de contribuer à la visibilité de nos formations et productions scientifiques et de mettre en valeur notre place différenciée dans l'écosystème.

Des créations d’IAE sont-elles au programme ? Un nouveau vient d'être créé à l'université Bretagne sud, au printemps 2024.

Notre modèle séduit, c’est une évidence ! D’ici deux ans, vraisemblablement, nous devrions voir émerger plusieurs nouveaux IAE car ils sont sept actuellement à être en lice pour intégrer notre réseau ; certains étant bien sûr plus avancés que d’autres dans le processus de création. Mais, pour le moment, aucun n’a rempli tous les critères. Au-delà d’étoffer notre réseau

IAE France, nous avons prévu d’étendre nos partenariats socio-économiques en France et, à l’international, en nouant des alliances telles que celle que nous avons avec l’université McGill à Montréal. Nous avons la chance de pouvoir compter sur les services des relations internationales des campus universitaires sur lesquels nous sommes implantés.

Vous êtes la première femme à occuper cette fonction après 13 présidents, est-ce important pour vous ?

En acceptant d’endosser le rôle de présidente du réseau IAE France, je ne cherchais pas à prouver quoique ce soit en tant que femme. Si je suis heureuse de représenter ce réseau, car son modèle m’intéresse beaucoup, ce n’est pas une histoire de genre pour moi.

J’ai d’ailleurs été surprise de constater, dans le regard de certaines femmes, la satisfaction que pouvait leur procurer ma nomination à la tête de l’iaelyon, en 2023.

J’imagine que mon parcours peut être inspirant. Si je peux prouver que le fait d’être une femme n’empêche pas d’accéder à des fonctions de responsabilité, qui plus est dans un contexte de crise où généralement notre égalité baisse, je ne peux qu’être d’accord avec cela.

Éléonore de Vaumas | Publié le