
Comment réagissez-vous à la décision du jury de vous retirer le label Idex, et les financements qui vont avec ?
Je la considère comme étant en complète contradiction avec la convention que nous avons signée le 1er juillet 2013 avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et Louis Gallois, président du CGI [Commisariat général à l'investissement]. Il faut croire que les membres du jury ont fait comme si elle n'existait pas ! Au contraire, il semble qu'ils se soient basés sur le tout premier dossier, Uniti, qui prévoyait la fusion des établissements du site.
Or, nous avions obtenu, avec les nouveaux présidents élus au printemps 2012, de pouvoir substituer le modèle de fusion par un modèle fédéral. La rédaction cette évolution avait été, il faut s'en souvenir, le fruit d'un long processus de concertation ! Depuis, nous nous sommes inscrits dans cette trajectoire qui visait à renforcer ce qui était au départ une confédération – autrement dit le Pres [pôle de recherche et d'enseignement supérieur] – vers une fédération structurée, par une mutualisation croissante de missions.
N'y a-t-il pas également une contradiction avec le nouveau contrat quinquennal ?
En effet ! Nous le finalisons actuellement, et son contenu confirme la poursuite de cette intégration fédérale du site. Là-dessus, nous sommes soutenus par le ministère. En outre, Thierry Mandon avait rédigé, fin 2015, une note destinée au jury de l'Idex pour rappeler que le mode fédéral est une possibilité inscrite dans la loi Fioraso. Enfin, le HCERES a également rendu son rapport sur l'université fédérale de Toulouse-Midi-Pyrénées, et a bien noté notre processus d'intégration… Et il est clair aujourd'hui que nous continuerons de nous inscrire dans cette perspective.
Nous avions obtenu, avec les nouveaux présidents élus au printemps 2012, de pouvoir substituer le modèle de fusion par un modèle fédéral.
Quelles sont les conséquences de l'arrêt du financement ?
En termes d'emploi, ce sont les postes temporaires d'attaché de recherche (postdoc…) qui ne seront pas renouvelés, pour l'essentiel au niveau des établissements. Pour ce qui concerne la Comue, une vingtaine de postes technico-administratifs seront concernés, mais nous envisageons d'ores et déjà de les requalifier. J'observe que le ministère propose un accompagnement, y compris sur le plan financier, sans plus de détails pour l'instant.
Au-delà de l'emploi, notre site sera affecté au niveau de la dynamique qui était mise en place, notamment en termes d'attractivité. Nous ne pourrons, par exemple, plus financer d'invitations de chercheurs renommés ni de chaires. Pour l'heure, nous attendons plus de détails de l'évaluation du jury et des mesures d'accompagnement que propose le ministère.