Patrick Hetzel : « APB est devenu incontournable. En ne figurant pas sur le site, les écoles se privent de pouvoir donner directement l’information aux lycéens »

Propos recueillis par Sophie de Tarlé Publié le
Patrick Hetzel : « APB est devenu incontournable. En ne figurant pas sur le site, les écoles se privent de pouvoir donner directement l’information aux lycéens »
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Plus de 700.000 jeunes ont utilisé le site Admission postbac (APB) pour s’inscrire dans l’enseignement supérieur en 2010. Tous les établissements ont-ils désormais vocation à être sur APB ? Patrick Hetzel , directeur général pour l'Enseignement supérieur et l'Insertion professionnelle au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, revient sur l’évolution de cette procédure d’inscription, désormais incontournable même si elle est parfois décriée.

Quel bilan peut-on tirer d’Admission postbac ?

C’est un bilan très positif, puisque, pour la session 2010, ce sont 741.000 jeunes qui se sont inscrits sur le site, dont 536.000 lycéens de terminale. Aujourd’hui, il compte 9.079 formations référencées, ce qui est un gage de confiance de la part des établissements d’enseignement supérieur. Et nous recevons en permanence des demandes d’écoles qui souhaitent figurer sur Admission postbac. Ce site est devenu incontournable. En ne figurant pas sur APB, les écoles se privent de pouvoir donner directement l’information aux lycéens. Chaque année, le système est reconduit avec des améliorations. On constate au fil du temps une montée en puissance parfaitement maîtrisée. On peut donc dire que c’est un succès. Il faut souligner qu’au départ, n’y ont participé que quelques académies pilotes en 2008, et que le système ne s’est généralisé qu’en 2009. Il faut quand même rappeler d’où l’on vient. Avant, les candidats qui souhaitaient s’inscrire à l’université allaient avec leur convocation faire la queue dans les universités.

Tous les établissements ont-ils vocation à être sur APB ?

Nous avons un comité de pilotage qui décide qui a le droit d’entrer sur le site. Il faut que les établissements adhèrent à notre charte éthique qui précise entre autres qu’ils ne doivent pas demander l’ordre des vœux des candidats. Ainsi, tous les établissements publics et privés sous contrat peuvent en faire la demande. Nous acceptons également les établissements consulaires [reliés à une chambre de commerce], ainsi que les établissements privés qui préparent à des diplômes d’État comme le BTS.

Comment APB a-t-il évolué ?

Nous essayons d’être à l’écoute des demandes des familles. Ainsi, l’apprentissage est de plus en plus présent sur APB : nous avons beaucoup travaillé sur cet aspect-là. Les écoles d’architecture sont présentes et nous sommes en discussion pour qu’à terme les écoles d’art relevant directement du ministère de la Culture y figurent aussi, même si pour les écoles municipales ce sera plus difficile. Nous sommes en outre en discussion avec les IEP [instituts d’études politiques]. Nous essayons d’être le plus ouverts possible, car notre souhait est que ce site soit un véritable outil d’aide à l’orientation pour le lycéen.

Les IEP régionaux prêts à rejoindre APB

« Nous ne sommes absolument pas hostiles à cette idée, bien au contraire », explique Patrick Le Floch , directeur de Sciences po Rennes, institut coordinateur du concours commun (Sciences po Aix, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse) cette année. Des discussions avec ces IEP de région ont eu lieu il y a deux ans avec le ministère, quelques coups de fil échangés depuis, sans réelles avancées.

Les problématiques sont doubles : d’un côté technique – il faudra notamment intégrer la plateforme en ligne des 6 IEP du concours commun au processus APB ; de l’autre, une adaptation du calendrier sera indispensable : les inscriptions au concours commun tout comme la publication des résultats arrivent bien trop tard pour respecter la procédure APB. Il faudrait donc réfléchir à un avancement des dates du concours, plus tôt dans l’année.

Autant d’ajustements qui laissent penser que cela n'est pas pour cette année, ni la prochaine, estime le directeur de l'institut rennais.
C.S.

Propos recueillis par Sophie de Tarlé | Publié le