Philippe Hurdebourcq (directeur par intérim de l'ESC Saint-Étienne) : «En aucun cas, nous considérons avoir perdu le grade de master»

Jessica Gourdon Publié le
La CEFDG (Commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion) a émis un avis négatif sur le renouvellement du grade de master pour le programme grande école de l’ESC Saint-Étienne. Il s’agit d’une première depuis la création de cette commission, qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’école si cet avis était confirmé par arrêté ministériel – la CEDFG n’est en effet qu’une instance consultative. Dans l'univers concurrentiel des écoles de management, les candidats et leurs familles sont en effet très sensibles à ces labels distinctifs, d’autant que le grade de master est considéré comme le sésame pour faire partie des «grandes écoles». Philippe Hurdebourcq, directeur général de la Chambre de commerce de Saint-Étienne et de l’école par intérim , compte apporter des réponses rapides aux réserves de la commission, afin de que le ministère puisse décider à l’aune de ces changements.

La CEFDG a émis un avis négatif sur le renouvellement de votre grade de master. Avez-vous été surpris ?

Oui, et d’ailleurs cet avis n’aurait jamais dû être rendu public. En aucun cas, nous considérons avoir perdu le grade de master. La position de la commission, que je respecte tout à fait, n’est que consultative. C’est le ministre qui, après une présentation devant le CNESER [Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche] [au début de l'été, ndlr], va décider par arrêté de nous renouveler ou pas notre grade. Dans les jours qui viennent, nous comptons bien apporter des réponses et retravailler notre dossier. Entre la présentation devant la commission, en mars, et aujourd’hui, nous avons déjà effectué des réformes. Nous avons de nombreux arguments à faire valoir, ce que nous n’avons sans doute pas assez fait dans le dossier.

Que vous reproche la «commission Bournois» ?

La maquette pédagogique leur convenait tout à fait. De même, la commission a salué des avancées en termes académique, avec des publications d’articles. Toutefois, elle estime que le nombre d’heures assurées par les enseignants permanents n’est pas suffisant. D’autres critiques portent sur notre manque de sélectivité à l’entrée. On nous reproche aussi de n’avoir pas été assez précis sur notre plan stratégique et notre financement, et sur nos objectifs de collaboration renforcée avec l’université Jean-Monnet.

Vous estimez donc que ces critiques ne sont plus d’actualité ?

De moins en moins, car nous les avions anticipées. Depuis deux mois, nous avons commencé à faire évoluer le plan de charge des professeurs permanents. Nous avons aussi avancé dans notre collaboration avec l’université. Et puis, nous comptons mieux faire valoir notre positionnement original autour du management du secteur industriel, très en phase avec notre territoire et avec la volonté de réindustrialisation du pays. Nous avons par ailleurs noué des partenariats avec l’ENISE et l’École des mines de Saint-Étienne, que nous n’avons sans doute pas assez mis en avant.

Si le ministère décidait de suivre l’avis de la commission, comme il l’a d'ailleurs toujours fait jusqu’ici, que se passerait-il ?

Cela aurait des répercussions dramatiques, non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les enseignants de notre école, pour l’organisation des concours communs auxquels nous participons…. Ce serait une décision lourde de conséquences pour le ministre !

Jessica Gourdon | Publié le