En quoi les revendications des professeurs de CPGE sont-elles différentes de celles de leurs collègues du secondaire ?
Quand les enseignants du secondaire manifestent, ils défendent au fond leur statut, l'image qu'ils ont de leur position, dans le but d'améliorer leur métier, leurs conditions d'exercice. Les enseignants de CPGE procèdent à l'inverse : ils défendent d'abord leur métier, leurs résultats, leur utilité, pour conserver leur statut particulier.
En quoi les enseignants de classes préparatoires sont-ils à part dans l'Éducation nationale ?
Ils sont à part statutairement pour commencer. Ils ont un statut du secondaire mais enseignent dans le supérieur avec le droit de sélectionner leurs étudiants. D'ailleurs, la plupart de leurs mobilisations ont pour but de préserver ce statut.
Ils ont également un capital culturel différent de leurs collègues du secondaire. 90% sont titulaires de l'agrégation, 25% sont docteurs. Ils sont bien mieux payés que les autres professeurs puisque 82% déclarent toucher plus de 3.000€ net par mois. Ils sont plus souvent issus d'un milieu de cadres et professions intellectuelles supérieures que l'ensemble des professeurs du secondaire. Enfin, ils jouissent d'une certaine autonomie vis-à-vis de la hiérarchie, que ce soit le chef d'établissement ou l'inspecteur général.
Les professeurs de CPGE représentent l'excellence mais pas la prééminence
Peut-on dire qu'il s'agit de l'élite des professeurs ?
Pas exactement. Le terme "élite" regroupe deux idées, l'excellence et la prééminence. Les professeurs de CPGE représentent l'excellence mais pas la prééminence. Ils n'usent pas de leur statut pour influer sur les programmes du secondaire ou faire infléchir des politiques éducatives en général. Ils sont une niche à part dans le corps professoral.
Chercheurs d'Actu | Publié le