S. Bourcieu (BSB) : "Le recrutement en prépa décevant est un accident de parcours"

Dahvia Ouadia Publié le
S. Bourcieu (BSB) : "Le recrutement en prépa décevant est un accident de parcours"
Le directeur de BSB fait le point sur l'impact de la crise sanitaire sur le recrutement. // ©  BSB
Malgré une reprise compliquée par la crise sanitaire, Burgundy SB dresse un bilan positif de sa rentrée 2020. Stéphan Bourcieu, son directeur, revient pour EducPros sur la hausse de ses effectifs globaux, mais aussi sur l'impact de l'absence des oraux sur son recrutement d'étudiants de prépa.

Comment s’est passée la rentrée 2020 pour BSB, dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons ?

La rentrée s’est passée le mieux possible compte tenu du Covid. Objectivement, d’un point de vue quantitatif nous avons fait un très bon recrutement avec près de 3.000 étudiants en 2020 contre 2.800 en 2019.

Stéphan Bourcieu
Stéphan Bourcieu ©

Le recrutement dans notre bachelor a progressé avec plus de 180 élèves sur le campus de Dijon et 54 sur celui de Lyon. Sur le master grande école, nous avons aussi vu nos effectifs progresser en admissions parallèles avec 360 nouvelles recrues contre 320 l’an dernier. Enfin, concernant les étudiants internationaux, nous étions sur une année de transition avec la fin du concours Pass-world en 2019. Nous avons mis des chiffres relativement prudents et nous sommes dans nos objectifs.

Vous n’avez, cela dit, pas rempli vos effectifs issus de prépa, une première depuis 2013…

Effectivement, depuis 2013 nous avons systématiquement atteint nos objectifs en progressant en sélectivité (barre passée de 7 à 7,7) comme en attractivité (intégrés de prépas passés de 106 en 2012 à 255 en 2019).

Nous avons également fortement amélioré notre rang au Sigem en passant de la 22e place à la 15e. Pour cette année 2020, nous avions l’objectif de recruter 250 élèves de prépa. Nous avons aussi fait le choix de continuer à monter notre barre quand bien même la situation était particulière, avec l'absence d’oraux en 2020, et que ce n’était pas la chose à faire. Si nous avions baissé notre barre comme nombre de nos concurrents, nous aurions sans doute rempli. Nous avons choisi de ne pas la baisser pour ne pas perdre l’acquis du travail que nous menons depuis plusieurs années pour une meilleure sélectivité.

La seconde raison de ce résultat décevant, c’est la suppression des oraux à cause de la crise sanitaire.

La seconde raison de ce résultat décevant, c’est la suppression des oraux à cause de la crise sanitaire. La force de notre modèle c’est la qualité de l’expérience BSB qui est perceptible lors de l’accueil des admissibles. Nous avons démontré, par l’absurde, la valeur de l’expérience BSB et que sans cet accueil, le recrutement était plus difficile pour nous.

Selon vous, l’absence d’oraux a donc eu un impact direct sur le recrutement des étudiants de prépa ?

Quand on regarde le profil des candidats qui nous ont rejoints, on s’aperçoit que ce sont ceux qui nous connaissaient bien parce qu’ils avaient eu l’occasion de nous rencontrer préalablement ou de venir à l’école. En revanche, il nous a manqué les candidats connaissant peu BSB et qui nous découvrent normalement à l’occasion des oraux : des candidats qui sont alors séduits par les spécificités de BSB, par notre campus en centre-ville et par les qualités de Dijon qui sont généralement méconnues avant de venir aux oraux.

Prenons un exemple concret : sur la base des cinq derniers concours BCE, nous avions recruté entre cinq à huit étudiants en provenance de la classe prépa du lycée Bellepierre à La Réunion. Pour des raisons géographiques, ce sont des candidats que nous n’avions pas l’opportunité de rencontrer avant les oraux. C’est donc au moment de l’accueil des admissibles qu’ils étaient séduits par notre école et prenaient la décision de venir à BSB. Cette année, nous n’avons intégré aucun candidat issu de cette prépa. C’est la démonstration du rôle essentiel que jouent pour nous les oraux et l’accueil des admissibles dans le recrutement des candidats issus de prépa.

Que mettez-vous en place pour pallier cette situation étant donné que la crise sanitaire compromet toujours la tenue des oraux ?

Nous avons travaillé à plusieurs actions pour favoriser les échanges virtuels avec les candidats. Nous envisageons aussi les choses différemment pour faire évoluer l’accueil des admissibles et permettre aux candidats de vivre l’expérience BSB malgré tout.

Il nous a manqué les candidats connaissant peu BSB et qui nous découvrent normalement à l’occasion des oraux.

Mais nous espérons surtout que les concours pourront se tenir dans des conditions les plus normales possibles, tant les écrits que les oraux. Les élèves de prépa ont travaillé pendant deux ans à ces échéances et ils méritent cet aboutissement.

Cette baisse des étudiants de prépa fait-elle craindre un risque financier à votre école ?

Je préfèrerais avoir 60 élèves de prépa de plus que 60 de moins. Mais, la croissance de nos effectifs dans nos autres programmes compense la perte d’étudiants de prépa. Il n’y a donc pas d’impact. Aujourd’hui, pour l’école, il s’agit d’un accident de parcours. A nous de faire en sorte que cela reste un accident de parcours et que BSB reparte sur la forte dynamique qui l’a portée depuis plusieurs années.

Nous avons notamment poursuivi la réforme du master grande école pour renforcer notre attractivité auprès des candidats, avec trois lignes de force :
- apprendre à manager la complexité d’un monde qui se transforme sous la pression de la mondialisation, l’intelligence artificielle, la diversité et le développement durable ;
- acquérir une culture Lead For Change, la signature de BSB ;
- repousser ses limites, avec une grande individualisation des parcours.

Enfin le lancement du Master Grande Ecole sur notre nouveau campus de Lyon dès la première année devrait être un facteur d’attractivité important.

Dahvia Ouadia | Publié le