En octobre 2015, lors d'un point d'étape dédié au rapport sur le pilotage et les financements du plateau de Saclay que vous prépariez, vous militiez déjà pour que l'État reprenne la main sur le dossier de l'Université Paris-Saclay. Pourquoi ce nouveau cri d'alerte ?
Nous sommes arrivés à un moment crucial. Des choix structurants vont être faits au cours des prochaines semaines, avec l'annonce du plan stratégique de l'École polytechnique et l'évaluation de l'Idex. Il est aujourd'hui indispensable de rappeler au gouvernement qu'à l'origine, un cap ambitieux avait été fixé : celui de rapprocher sur un même site grandes écoles et universités. Ce projet constitue un véritable défi, tant l'enseignement supérieur français est bâti sur un modèle bipolaire.
Certains acteurs défendent une autre vision, à l'image de Bernard Attali, qui prône, dans son rapport sur l'avenir de l'X, la création d'un regroupement d'écoles scientifiques. L'élan autour de Paris-Saclay semble s'essoufler, les ambitions s'amenuisent. Quelques-uns parlent même de blocage...
Certaines voix, notamment du côté des anciens de l'École polytechnique, prôneraient même une sortie de l'X. Est-ce réellement envisageable ?
Ce sont, en effet, des voix que nous entendons. Je pense qu'il s'agit plus d'une posture, pour être en situation de force et pouvoir négocier. Il me paraît très difficile de voir une école sortir de l'UPS. Bien que les établissements soient autonomes, ils sont sous tutelle de l'État. Il est temps que ce dernier siffle la fin de la récréation...
Le 15 décembre 2015, Jean-Yves Le Drian pourrait annoncer la création d'une alliance, entre plusieurs écoles d'ingénieurs du plateau de Saclay. Quel est votre point de vue sur le sujet ?
Ce serait, à mon avis, une erreur. L'X milite en ce sens, tout comme d'autres établissements. Mais on ne peut pas créer une université ayant deux mastodontes qui s'affrontent. Il faut absolument éviter ce schéma et poursuivre l'intégration progressive des entités au sein d'une Comue forte. Si cette opération réussit, elle fera école.