L'AXA Digital Academy, lancée il y a presque deux ans, propose des programmes de formation sous la forme de Mooc, Cooc (Corporate open online courses) et serious game. La transformation digitale signe-t-elle la fin de la traditionnelle formation en présentiel en entreprise ?
À l'AXA Digital Academy, nous considérons la formation comme un levier de conduite du changement, quelle que soit la manière de la délivrer. Lorsque nous avons identifié les écarts de compétences et les objectifs de formation, nous trouvons la meilleure solution, qu'elle soit en full digital ou en blended learning.
Nous misons sur l'approche mixed learning et nous ne nous interdisons pas d'avoir recours au présentiel quand cela est nécessaire. Même si nous n'oublions pas que la Digital Academy doit participer à la digitalisation du groupe, et que, par conséquent, nous essayons d'utiliser une brique "digitale" dans tous nos parcours.
Quand l'approche blended learning est-elle privilégiée ?
Prenons un exemple avec un de nos parcours de formation à la data science, qui mixe un Cooc et du présentiel. Le Cooc de deux heures a permis de poser les fondamentaux pour une cible très large, à savoir toutes les personnes impliquées dans le big data chez nous, afin qu'elles partagent le même vocabulaire.
Ensuite, ceux qui sont davantage concernés, qui ont un besoin technique, à savoir les actuaires, les collaborateurs du marketing orienté data ou de l'IT [information technology], ont suivi une formation de trois jours, intitulée "datascience for analytics", où ils ont appris à coder.
Le présentiel permet d'aller plus en profondeur et d'être davantage accompagnés notamment par les speakers qui vont agir comme des coaches. Le Cooc a été suivi et terminé par un peu plus de 35% des collaborateurs qui y avaient été inscrits, et 95 personnes ont déjà assisté aux cours en présentiel.
Ces formats mixés plaisent : le taux de satisfaction moyen de nos formations est de 4,6 sur 5.
Les écoles et les universités restent des lieux incontournables de production des savoirs.
Est-ce que l'apport des écoles et universités dans ce domaine est encore essentiel pour une entreprise comme la vôtre ?
Nos contacts avec les écoles françaises sont constants, d'ailleurs je rencontre dans quinze jours ParisTech pour voir comment ensemble. Je pense également à la mise en ligne très récemment, en avril 2016, du Mooc Coursera sur la gestion d'actifs, en partenariat avec HEC.
En toute transparence, il y a un aspect de valorisation qu'il ne faut pas nier : quand il y a un tampon HEC, c'est forcément un plus pour nous. Mais de manière générale, nous sommes très attachés à l'expertise des chercheurs dans les universités et les écoles, notamment à travers notre Fonds AXA pour la Recherche.
Il y a des évolutions technologiques telles, par exemple sur les questions de big data, qu'il est complexe de disposer de l'ensemble des expertises au sein d'AXA. Les écoles et les universités restent des lieux incontournables de production des savoirs.
Autre exemple, la sécurité informatique. Le Mooc Udacity, développé avec plusieurs grandes universités américaines, a une expertise incroyable. Notre démarche est de penser que, sur des sujets très pointus, il est plus intéressant pour nos collaborateurs de suivre des Mooc plutôt que d'importer chez nous la formation et de la délivrer nous-mêmes.
Quels sont vos projets pour l'Academy ?
Nous réfléchissons à un nouveau serious game sur l'adaptabilité, afin de faire prendre conscience à nos collaborateurs de leur capacité à conduire le changement. Autre projet : s'aider de l'expérience de la réalité virtuelle pour montrer à nos collaborateurs à quoi ressemblera le futur en 2020.
Learn Assembly et EducPros organisent la French Touch de l'éducation, les 1er et 2 juin 2016, à la Sorbonne à Paris. Deux jours pour mettre en avant les initiatives en matière d'innovation pédagogique et numérique.
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