
Deuxième round pour Arnaud Poitou. L'ancien directeur de Centrale Nantes, qui s'était vu refuser un second mandat par le ministère de l'Enseignement supérieur malgré un vote favorable du conseil d'administration, revient dans la course. Lundi 11 décembre 2017, ce même conseil a décidé, une nouvelle fois, de soutenir sa candidature. Arnaud Poitou a obtenu 22 voix pour, 2 contre et 2 abstentions. Deux autres candidats étaient en lice : Éric Martin et Corinne Subaï.
La balle dans le camp du ministère
Arnaud Poitou pourrait donc reprendre la tête de l'école d'ingénieurs nantaise le 1er janvier 2018. Sauf si le ministère décide, une nouvelle fois, de ne pas suivre l'avis du conseil d'administration. Le 30 août 2017, un jour avant le début de son second mandat, le ministère avait décidé de repousser de quatre mois la nomination d'un nouveau directeur. La raison invoquée : les candidatures, reçues en mai 2017 et bâties autour du projet Isite nantais, étaient devenues obsolètes, le conseil d'administration de l'école ayant décidé en juillet de se retirer dudit projet.
Cette décision avait provoqué l'inquiétude dans le milieu des écoles d'ingénieurs. Mi-septembre, la Cdefi (Conférence des directeurs d'écoles françaises d'ingénieurs) avait réagi dans un communiqué, s'interrogeant et s'inquiétant "de la perception que cette décision [allait] engendrer parmi l'ensemble de ses membres". "Notre objectif, à travers cet envoi, est double, expliquait alors à EducPros Jacques Fayolle, désormais vice-président de la Cdefi. Nous souhaitons montrer à nos écoles que la Conférence est attentive aux conditions dans lesquelles elles fonctionnent et à leur autonomie, mais aussi interpeller le ministère et connaître sa stratégie sur les expérimentations de regroupements."
Si la décision du ministère sera observée de près par les écoles d'ingénieurs, la voie choisie par le futur directeur de Centrale dans le dossier Isite le sera tout autant. Depuis le 1er septembre 2017, le dossier n'a pas avancé, Armel de La Bourdonnaye, qui assure l'intérim à la tête de l'établissement jusqu'au 1er janvier 2018 ayant pour mission principale d'organiser l'élection du nouveau directeur tout en "renouant les fils du dialogue avec les acteurs locaux". Le ministère a deux semaines pour se prononcer.
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Céline Authemayou | Publié le