"Comment le bac se réforme, à bas bruit", la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

ED Publié le
28 ans après l'échec de la loi Devaquet, une bonne moitié des futurs bacheliers vont choisir des filières sélectives et, pour une part, payantes. Une réforme silencieuse mais déterminante.

Certaines réformes se font à bas bruit. Prenez le bac. Glorieux héritage de l'ère Napoléonienne ; un "monument national" comme le baptisent régulièrement les ministres de l'Education. Intouchable en apparence : les ministres qui s'avisent de vouloir en simplifier l'organisation, très coûteuse, en sont généralement pour leurs frais – quelques dizaines de milliers de lycéens dans les rues, de nos jours, suffisent à faire tétaniser le pouvoir.

Le bac, donc, remplit en théorie deux fonctions : diplôme terminal de la scolarité secondaire et grade universitaire – c'est en tant que tel qu'il offre le droit d'entrer à l'université sans autre forme de sélection. Cette année encore, il affichera un taux de réussite moyen voisin de 90 % et donnera le droit à près de 80 % d'une génération d'entrer dans le supérieur. Cette année encore, une bonne moitié d'entre eux ne s'en contenteront pas et passeront sous les fourches caudines de processus de sélection plus ou moins sévères – les centaines de milliers de futurs étudiants en classe préparatoire, IUT, BTS, écoles de commerce ou d'ingénieurs postbac, écoles des secteurs audiovisuel, paramédical, touristique, Instituts d'études politiques (Sciences po) de Paris ou de province, etc. Même une partie de ceux qui choisiront l'université accepteront la sélection, soit pour accéder aux nouvelles filières que sont les bilicences, soit en repoussant d'un an l'épreuve – mais elle sera terrible – pour ceux qui optent pour médecine.

Lire la suite sur lexpress.fr

ED | Publié le