"Former au digital : une histoire d’hommes et de femmes"

Virginie Munch, directeur général de l’ISCOM Publié le
Dans un monde digitalisé où tout va plus vite, où l’on valorise souvent la capacité de réaction au détriment de la réflexion, où l’urgence tient parfois lieu de culture professionnelle, il est de la responsabilité d’une école d’encourager chez ses étudiants la prise de hauteur et de recul. Et surtout, de retrouver la dimension humaine et relationnelle de la communication. Une tribune de Virginie Munch, directeur général de l’ISCOM, école supérieure de communication et publicité.

Professionnels de la communication digitale, entreprises et écoles avons un défi commun, une responsabilité pour l’avenir.
Les formations au web ne doivent pas simplement surfer sur les modes et les tendances. Revenons simplement à la mission même des écoles : développer le sens des responsabilités, forger l’esprit critique et la prise de recul à travers la culture générale, accompagner les étudiants dans leurs choix pour les aider à faire preuve de courage dans leurs prises de décisions.
Le web n’est plus le territoire du geek, la technique ne fait pas le savoir. 

Alors que les outils numériques sont accessibles à tous, la création ne se substitue pas à la réflexion. C’est la dimension stratégique plus que la maîtrise technique qui fera la différence. Dans notre environnement complexe, où tout fait du bruit, il faut parfois savoir se taire, oser prendre le temps de réfléchir.  Et ainsi redonner du sens et de la cohérence à chacun des projets développés.

Le digital apporte des changements : les prises de paroles sont démultipliées, tout est plus collectif, plus accessible, plus instantané et aussi plus anonyme. C’est pourquoi, il faut aux futurs communicants davantage d’organisation et d’anticipation pour optimiser les stratégies de communication, de la maîtrise de la langue pour renforcer la portée des discours des marques. Et aussi le sens de la responsabilité individuelle et collective, à l’heure où chacun se sent légitime pour s’exprimer sur tout.

L’école doit aussi innover, en apportant dans la pédagogie de nouveaux outils : l’apprentissage à distance pour favoriser la prise d’autonomie personnelle et professionnelle, multiplier les projets collaboratifs pour apprendre aux étudiants à travailler en réseau. Et aussi professionnaliser l’usage des réseaux sociaux.

Enseigner la communication numérique, c’est également lever les appréhensions que peut engendrer le digital et montrer ses leviers de développement : choisir un monde toujours plus ouvert, plus riche d’expériences, avec des perspectives d’évolutions fortes, dès lors que l’on s’appuie sur ce socle de connaissances porté par la culture générale.

Enfin, le digital c’est à la fois du dialogue avec des communautés, de l’échange et du partage de contenus, de l’écoute, de la création.
Autant d’activités qui supposent les qualités humaines et relationnelles des communicants : intelligence de l’autre et de son environnement, engagement, sincérité.

Le digital bouscule les codes établis et nous pousse à être tournés vers l’avenir. Les opportunités sont multiples, les défis sont nombreux.
Aujourd’hui, les écoles n’ont pas seulement un rôle de transmission, elles doivent incarner une vision du digital.

De belles perspectives s’ouvrent pour les prochaines générations : à nous, écoles, entreprises et professionnels, d’enseigner avec enthousiasme, de les guider avec énergie, de les préparer avec ardeur aux enjeux de la communication numérique, tant techniques que stratégiques.
Sans oublier que le digital est avant tout une histoire d’hommes et de femmes.

Virginie Munch, directeur général de l’ISCOM | Publié le