La Silicon Valley vue par... Gérard Pignault

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Du 9 au 15 mars 2013, EducPros a organisé un voyage d'étude dans la Silicon Valley en Californie, qui a réuni une quinzaine de participants, représentants de grandes écoles d'universités et du ministère de l'Enseignement supérieur. Cette excursion transatlantique a été l'occasion de visiter les universités de Berkeley et Stanford, de découvrir les fondateurs de MOOC (Khan Academy, Coursera) et d'échanger avec des représentants d'entreprises emblématiques du secteur (Mozilla, Linkedin). Que retenir de cette plongée au coeur de l'innovation ? Le point de vue de Gérard Pignault, directeur de CPE Lyon et représentant la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs) lors de ce voyage.

Gérard Pignault CPE Lyon"L’écosystème d’innovation, essentiellement la partie orientée vers les technologies de l’information, a été observé de ses aspects les plus amont – le créatif institut de prospective « Institute for the Future », l’étrange « Singularity University » -ou aval-  le rigoureux Stanford Research Institute, le fringant incubateur Plug and Play ou le puissant cabinet IDEO, en passant par les universités sœurs et différentes de Stanford et Berkeley, l’étonnant atelier universel « Techshop » et les idoles Mozilla et Linkedin.

Des constantes se dessinent :

•    Un état d’esprit pragmatique, qui n’exclut pas la réflexion, mais exige de passer rapidement à l’action, comme une phase de test du réel

•    Une tolérance à l’échec, voire sa valorisation comme mode d’acquisition rapide d’expérience

•    Une obsession de la vitesse (relisons Jean Baudrillard : de l’Amérique, dans lequel il identifie la vitesse comme valeur fondatrice des Etats-Unis)

•    Une vision très vite mondiale

•    Une rigueur voire une dureté des méthodes de travail ; « la vallée est un grand cimetière d’entreprises » ; « no champion, no project, no exception », dit on au Stanford Research Institute. Les critères de sélection des projets y sont multiplicatifs, pas additifs. Une seule lacune suffit à arrêter un projet.

•    Un ensemble construit dans le temps : « the valley is an old thing », nous a-t-on dit en rappelant que quand Stanford a été créée, la Californie était encore un wild west peuplé de chercheurs d’or et de travailleurs du chemin de fer…

•    Derrière chaque projet il y a un ou deux fondateurs, et une équipe inspirée par eux ; à Plug and Play, si l’idée est bonne, mais les leaders incertains, on change les leaders.

•    Une conscience des valeurs sociales – fortement prônées par Berkeley – et un slogan de tous les entrepreneurs « qui veulent changer le monde, pas gagner de l’argent » (mais enfin ça ne gêne pas)."

Lire le récit de voyage de Gérard Pignault, directeur de CPE Lyon : "If you go to San Francisco" (pdf)

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