"L’écosystème d’innovation, essentiellement la partie orientée vers les technologies de l’information, a été observé de ses aspects les plus amont – le créatif institut de prospective « Institute for the Future », l’étrange « Singularity University » -ou aval- le rigoureux Stanford Research Institute, le fringant incubateur Plug and Play ou le puissant cabinet IDEO, en passant par les universités sœurs et différentes de Stanford et Berkeley, l’étonnant atelier universel « Techshop » et les idoles Mozilla et Linkedin.
Des constantes se dessinent :
• Un état d’esprit pragmatique, qui n’exclut pas la réflexion, mais exige de passer rapidement à l’action, comme une phase de test du réel
• Une tolérance à l’échec, voire sa valorisation comme mode d’acquisition rapide d’expérience
• Une obsession de la vitesse (relisons Jean Baudrillard : de l’Amérique, dans lequel il identifie la vitesse comme valeur fondatrice des Etats-Unis)
• Une vision très vite mondiale
• Une rigueur voire une dureté des méthodes de travail ; « la vallée est un grand cimetière d’entreprises » ; « no champion, no project, no exception », dit on au Stanford Research Institute. Les critères de sélection des projets y sont multiplicatifs, pas additifs. Une seule lacune suffit à arrêter un projet.
• Un ensemble construit dans le temps : « the valley is an old thing », nous a-t-on dit en rappelant que quand Stanford a été créée, la Californie était encore un wild west peuplé de chercheurs d’or et de travailleurs du chemin de fer…
• Derrière chaque projet il y a un ou deux fondateurs, et une équipe inspirée par eux ; à Plug and Play, si l’idée est bonne, mais les leaders incertains, on change les leaders.
• Une conscience des valeurs sociales – fortement prônées par Berkeley – et un slogan de tous les entrepreneurs « qui veulent changer le monde, pas gagner de l’argent » (mais enfin ça ne gêne pas)."
Lire le récit de voyage de Gérard Pignault, directeur de CPE Lyon : "If you go to San Francisco" (pdf)