La Silicon Valley vue par...Ménad Sidahmed

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Du 9 au 15 mars 2013, EducPros a organisé un voyage d'étude dans la Silicon Valley en Californie, qui a réuni une quinzaine de participants, représentants de grandes écoles d'universités et du ministère de l'Enseignement supérieur. Cette excursion transatlantique a été l'occasion de visiter les universités de Berkeley et Stanford, de découvrir les fondateurs de MOOC (Khan Academy, Coursera) et d'échanger avec des représentants d'entreprises emblématiques du secteur (Mozilla, Linkedin). Que retenir de cette plongée au coeur de l'innovation ? Le point de vue de Ménad Sidahmed, directeur de l'ENSIIE.

Menad Sidahmed "En un lieu (rayon de 40 km tout de même), coexistent tous les ingrédients pour favoriser l'innovation et la création d'entreprises:

- des universités de haut niveau scientifique et académique, où cet esprit est continument inculqué au niveau undergraduate ou graduate (liens forts entre la recherche académique et le monde de l'entreprise, entreprenariat, incubateurs, lieux favorisant l'autonomie et la créativité comme la d.school à Stanford) ;

- des entreprises mondiales, exemples de réussite, génératrices de « rêve » qui sont à « l'affut » de toute innovation et/ou start-ups prometteuses (en les rachetant avec des moyens qui peuvent être ...considérables) ;

- des grands « centres » d'incubation comme Plug &Play qui héberge plus de 300 start-up avec des financements privés (Renault ou Alcatel Lucent par exemple !) ;

- des FabLabs comme TechShop, espace de plus de 3000m2, équipés d'outils de développements et de fabrication (machines outils, imprimantes 3D, station de travail et logiciels de conception,..) ouverts au plus grand nombre moyennant des cotisations modestes et laissant place à l'imagination et à la créativité de chacun ;

- des organismes de recherche (régis en associations à but non lucratif ! et financés sur projets par des entreprises) où on imagine le « futur » et l'impact des technologies sur la société (SRI, IFTF) ;

- des financeurs (business angels) à la recherche de projets originaux à financer en prenant bien entendu des risques. Nous avons par exemple rencontré un jeune créateur d'entreprise français qui a levé en deux jours, seul !, 10M $ – il devait être convainquant quand même-

Au delà des moyens, des infrastructures, des compétences, il y a un état d'esprit qui est diffusé à tous les niveaux :

- il n'y a pas d'innovation « light » ; tout un chacun peut créer ; il ne faut pas être nécessairement diplômé de Stanford ou de Berkeley ;

- l'échec est érigé en expérience ; un investisseur peut tout à fait financer une start-up portée par une personne qui a connu des échecs ;

- l'innovation n'est pas inné ; elle s'apprend notamment en érigeant la multidisciplinarité, la confrontation, i.e le « design thinking » comme un vecteur essentiel. Ainsi, la réunion de compétences de plusieurs disciplines et le concept « d'open space » est la règle (y compris dans l'incubateur « Plug & Play »). Coopération, confrontations d'idées, brainstorming sont les générateurs d'innovations."

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