Recherche ministre de la Recherche... Désespérément

Emmanuel Davidenkoff Publié le
Recherche ministre de la Recherche... Désespérément
Geneviève Fioraso - Sénat - Octobre 2013 // © 
Tarder à remplacer Geneviève Fioraso relève non seulement de la faute politique, mais aussi de l'insulte à l'avenir et à la jeunesse. La chronique d'Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de l'Etudiant.

Trois longs mois auront donc été nécessaires pour que Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'Enseignement supérieur et de la recherche, démissionnaire au début de mars, soit remplacée - le nom de son successeur doit être dévoilé ces prochains jours. Ce manque d'empressement témoigne à tout le moins du caractère mineur du dossier pour le gouvernement ; chacun sait que la barque de Najat Vallaud-Belkacem, pour l'heure titulaire du portefeuille, est trop chargée pour que cette dernière puisse raisonnablement consacrer aux universités et à la recherche le temps et l'attention qu'elles requièrent.

Pour qui se souvient que François Hollande, sous les vivats de la Bastille, promit en 2012 de placer la jeunesse au coeur de son action, ce dédain manifeste a de quoi troubler, sauf à considérer que la réussite des étudiants et la vigueur de la recherche n'auraient pas d'impact sur l'avenir des jeunes et du pays.

Il n'est pourtant que le reflet d'une constante des politiques éducatives de la gauche depuis 1981 : surinvestissement dans l'enseignement scolaire en général, secondaire en particulier, réservoir de voix enseignantes, au détriment d'universités notoirement sous-financées ; scission des problématiques de l'université et de la recherche, les premières étant généralement rattachées à l'Education nationale, les secondes aux ministères de l'Industrie ou de l'Espace, situation lourde de conséquences sur la structuration de la recherche, qui reste pour une large part administrée par des organismes indépendants des universités (CEA, CNRS...) - un choix que la France partage avec la défunte URSS, dont la prestigieuse Académie des sciences concentrait l'essentiel des crédits et des talents, au détriment des universités.

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