La première différence entre l'écosystème de Boston avec le système français tient dans la prise de conscience de l'importance stratégique, de l'enseignement supérieur et de la recherche, dans la croissance et dans la création d'emplois. C'est un discours qui, en France, ne pèse pas lourd. Drew Faust, la présidente de Harvard, répète, elle, à volonté que "La connaissance est la principale monnaie du XXIe siècle".
Mais à condition de savoir transformer cette connaissance en revenus financiers. D'où la quantité vertigineuse de dispositifs dédiés à la diffusion de méthodologies innovantes et à l'entrepreneuriat avec des incubateurs de start-up et des accélérateurs de start-up qui tentent de toucher les étudiants dès leur entrée à l'université. Mais aussi des centres de recherche privés qui cassent les frontières entre disciplines quand les universités ont du mal à le faire.
Dans tous les cas, il y a cette obsession de monétiser les découvertes, de transformer la connaissance en or. Ce qu'il faut bien voir, c'est que l'universitaire, le chercheur américain, n'est pas plus spontanément entreprenant que le chercheur français. Il n'est pas moins attaché que lui à l'importance de la recherche fondamentale, pas moins attentif aux enjeux éthiques, pas moins méfiant sur les effets pervers de la privatisation de la recherche, pas plus enclin à sortir de son laboratoire ou de sa discipline pour travailler avec d'autres. Simplement, au lieu de laisser les choses en l'état, ici comme dans la Silicon Valley, on crée toute une série de dispositifs pour diffuser la bonne parole et pour former les étudiants et les chercheurs à l'innovation et à l'entrepreneuriat.
Au cœur de ces dispositifs, on retrouve l'idée de "faire". "Do, do, do" : "faites, faites, faites". Il existe aussi dans certaines grandes écoles en France, notamment d'ingénieurs, mais jamais avec une même ampleur. On est plus dans le registre de la simulation que dans celui de la réalisation. Ici, au Babson Collège, qui est dédié à l'entrepreneuriat, dès la première année, les étudiants, qui sont âgés de 18 ans, montent une mini activité qui est censée générer de vrais revenus. Cette obsession du "faire" s'incarne aussi dans l'importance considérable des activités parallèles aux études. En fait, la délivrance du savoir au sens strict n'est qu'une petite partie de ce que les étudiants viennent chercher à l'université.
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Du 26 au 31 octobre 2014, EducPros organise un voyage d'étude dans la Silicon Valley en Californie. L'objectif : mettre en relation les universités et les grandes écoles françaises avec les hauts centres de recherche et d’innovation de la Silicon Valley.
Au programme : visite des universités de Berkeley et Stanford, rencontre avec les fondateurs de MOOC (Khan Academy, Coursera) et des représentants d'entreprises emblématiques comme Google, Mozilla ou Linkedin...
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