Insertion professionnelle des diplômés : comment les établissements aident les étudiants à trouver du travail

Pour guider aux mieux leurs étudiants vers le marché du travail, les établissements de l'enseignement supérieur mettent en place des dispositifs d’orientation, de coaching et d’entraide tout au long de leurs cursus.
"Favoriser l’insertion passe d’abord par la connaissance du fonctionnement du marché de l’emploi et aussi par du temps pour se remettre en question, se construire et s’ouvrir", analyse Benjamin Verné, diplômé de Grenoble Ecole de Management (GEM). Comme lui, ils sont de nombreux étudiants chaque année à passer par le Career Center de l’école, structure qui les "accompagne dès la première année, et jusqu’à leur premier emploi après le diplôme", explique Virginie Hilbert, sa responsable.
Mêlant modules obligatoires et offre optionnelle, le Career Center de l’école propose "un socle solide pour leur insertion professionnelle, que ce soit à travers des sessions individuelles, des ateliers en petits groupes ou des événements plus larges". Ateliers pour construire son CV, rédiger des lettres de motivation, coaching, job dating... Autant de dispositifs qui assurent aux étudiants de mettre un premier pied dans le marché du travail à la fin de leur cursus dans l'enseignement supérieur.
Échanger avec les professionnels du secteur
À IMT Atlantique, c’est le Parcours transition ingénieur qui favorise l’insertion professionnelle des futurs diplômés sur le marché du travail. Son objectif ? "Passer de l’état d’élève à l’état d’ingénieur", explique Veronique Stephan, directrice développement et relations entreprises de l’école. Le programme vise à développer "les compétences sociales et relationnelles nécessaires à l’insertion". Concrètement, cela se fait via l’intervention de professionnels des ressources humaines et des anciens élèves.
Et il n’y a pas que dans les écoles que l’on prend soin d’accompagner les futurs diplômés. "Nous avons, tout au long des cursus, un certain nombre d’actions en lien avec l’insertion professionnelle", explique Sabine Chaupain-Guillot, directrice du Service d’Orientation et d’Insertion Professionnelle à l’université de Lorraine.
Parmi celles-ci, on retrouve des simulations d’entretiens d’embauche, des relectures de CV ou encore des rencontres avec des professionnels et des associations d’anciens DRH. Des dispositifs accessibles aux étudiants de licence, notamment pro, de master mais aussi de doctorats, ce qui "ne se fait pas dans toutes les universités", précise la directrice. Et pas d’obligation : tout est fait sur la base du volontariat. "C’est à la carte", rappelle Sabine Chaupain-Guillot.
Soutenir les jeunes diplômés via le numérique
Dans l'enseignement supérieur, outre les ateliers en présentiel, les établissements sont aussi nombreux à proposer des outils numériques. À l’université de Lorraine, les étudiants retrouvent le module Projet personnel et professionnel en ligne, mais qui peut aussi "être décliné par les équipes pédagogiques et inclus dans les formations", explique Sabine Chaupain-Guillot. L’objectif : rendre accessibles les ressources et les conseils pour que les jeunes diplômés s’insèrent au mieux dans le monde du travail.
L’année dernière, ils étaient un peu plus de 500 à avoir participé aux ateliers du SUOIP, et près de 900 inscrits aux modules PPP en ligne. Une augmentation d’année en année, qui traduit le besoin et l’intérêt des jeunes diplômés pour ce genre de dispositifs.
En plus de proposer un grand nombre d’offres, dont certaines exclusives venant de nos diplômés ou de nos entreprises partenaires, notre plateforme en ligne permet d’accéder à des conseils pratiques pour optimiser les outils de candidature, se préparer efficacement aux entretiens, développer un réseau professionnel ainsi qu’à des conseils complets sur leurs principaux secteurs d’insertion", détaille pour sa part Virginie Hilbert.
Une formule qui fonctionne : l’année dernière, 98% des diplômés en recherche d'emploi du Programme Grande Ecole de GEM ont trouvé un travail en moins de quatre mois.
L'importance du réseau quand on est jeune diplômé
A Nantes, l’IMT Atlantique met un annuaire à disposition de tous les jeunes diplômés passés par l’école. Le but : permettre aux étudiants en formation et aux anciens de rentrer en contact. "Souvent, c’est intéressant d’échanger avec un ancien en amont d’un entretien pour savoir comment l’entreprise fonctionne", indique Louise Lewonczuk, présidente des alumni.
Et pour celles et ceux qui voudraient s’orienter vers l’international, l’école a créé une carte interactive qui répertorie les anciens à travers le monde. Un large carnet d’adresses qui garantit aux étudiants en formation de trouver réponse à leurs questions.
"La recherche sur l’annuaire permet aussi de développer un réseau qu’on entretient avec des événements tout au long de l’année, souvent des afterworks où il y a beaucoup plus d’échanges informels", précise Louise Lewonczuk. À ces soirées s’ajoutent également des accompagnements spécifiques, des échanges entre pairs pour s’entraider et s’entraîner pour de futurs entretiens.
Un réseau qui permet d’atténuer certains phénomènes socio-économiques. "Un réseau personnel, on en a tous un, plus ou moins gros, selon notre entourage, la profession de nos parents, etc. Mais quand on entre à l’école, il devient le même pour tout le monde", avance Louise Lewonczuk. Ainsi, quel que soit le milieu d’origine des étudiants, tous ont accès à des contacts dans de grandes entreprises françaises.
La quête de sens des futurs diplômés
A GEM aussi, on met l’accent sur l’entraide entre pairs. Depuis quatre ans, l’école a lancé le programme Career Ambassadors, qui permet une collaboration entre étudiants et inclut même "une ambassadrice dédiée aux carrières à impact", souligne Virginie Hilbert. Une dimension de plus en plus importante pour les étudiants.
"Nous sommes devenus plus exigeants et bien plus regardant sur le choix d’intégrer une entreprise. C’est désormais à elles de faire leurs preuves pour s’insérer dans le marché des étudiants/diplômés", assure Benjamin Verné. "Au-delà de simples présentations d’entreprises devant des salles remplies d’étudiants, il faut établir des moments informels pour casser la frontière invisible entre étudiants et entreprises, et confronter les actions et les exigences réelles en toute transparence", insiste-t-il.