Décryptage

Alternance en master : une voie encore peu empruntée qui gagne du terrain

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Faire son master en alternance, un bon moyen pour faire ses preuves dans l'entreprise. © Deepol/Plainpicture
Par Etienne Gless, publié le 04 décembre 2019
4 min

Dans l’enseignement supérieur, un apprenti sur 10 prépare un master. Si l’alternance en master à la fac reste marginale et concerne seulement 3,1% des étudiants, les effectifs progressent chaque année à l’université et l’offre ne cesse de s’enrichir.

Au niveau master, l’alternance est un choix réfléchi. Les étudiants n’y entrent pas par défaut mais avec trois motivations principales :

  • faciliter leur entrée sur le marché du travail, notamment par rapport au stage ;

  • bénéficier d’une rémunération tout au long de leur formation ;

  • et découvrir le contexte professionnel de leur futur métier

Pas moins de 17.816 apprentis préparaient un diplôme de master durant l’année universitaire 2017-2018 sur les 568.000 étudiants en master à l’université soit seulement 3,1% des étudiants de master 1 (M1) ou master 2 (M2). C’est encore peu mais ils représentent déjà plus de 10% des 166.300 apprentis préparant un diplôme de l’enseignement supérieur.

Surtout, en une dizaine d’années, les effectifs d’apprentis préparant un master ont carrément explosé de près de 500% ! Une tendance de fond amenée à se développer encore.

De plus en plus de spécialités ouvertes

A chaque nouvelle rentrée, les universités ouvrent de nouveaux masters à l’apprentissage dans de nombreuses spécialités.

Vous pouvez ainsi préparer en alternance un master en gestion des ressources humaines, en lettres étrangères appliquées, en sciences de la terre, en sciences des activités physiques et sportives (STAPS), en comptabilité-contrôle audit, en mathématiques ou encore en informatique.

Des universités comme celle de Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM) proposent ainsi des dizaines de spécialités de master ouverts à l’apprentissage : métiers du livre et de l’édition, économie sociale et solidaire, traduction-interprétation ou finance etc.

L’apprentissage plus avantageux que le stage

Cet essor des formations de grade master préparées en alternance répond à une triple nécessité des parties prenantes. Les universités d’abord qui y trouvent une ressource supplémentaire non négligeable et peuvent rester dans la course face à d’autres établissements d’enseignement supérieur comme les grandes écoles de commerce ou d‘ingénieurs.

Les employeurs ensuite pour qui l’apprentissage permet de répondre à des besoins mal pourvus et sert de pré-recrutement.

Côté étudiants surtout, l’apprentissage en master sert de tremplin pour leur insertion professionnelle grâce à l’expérience acquise en se formant au CFA et en entreprise.

L’apprentissage s’avère même souvent une formule plus avantageuse que le stage pour entrer sur le marché du travail : sa durée plus longue permet une montée en compétences sur les missions effectuées en entreprise beaucoup plus importante que des stages aux durées plus courtes. Les jeunes diplômés n’hésitent pas à la mentionner sur leur CV pour faire la différence avec d’autres candidats.

L’alternance est une formule gagnante pour toutes les parties prenantes mais exige au niveau master de la part des étudiants un investissement important compte tenu du rythme et de la charge de travail.

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