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Décryptage

Devenir interprète en langue des signes (LSF) : cinq masters pour se former

En France, il y a cinq masters pour devenir interprète en langue des signes.
En France, il y a cinq masters pour devenir interprète en langue des signes. © Anela R/peopleimages.com / Adobe Stock
Par Dominique Salomon, publié le 22 mai 2025
3 min

Être sourd constitue un handicap dans une société entendante. Les interprètes en langue des signes offrent à ces personnes une compréhension fine de situations précises. Mais pour pratiquer ce métier, il faut suivre l'un des cinq masters spécialisés.

Traduire un discours politique pour des téléspectateurs malentendants, interpréter une consultation médicale ou encore relayer une décision de justice sont certaines des missions des interprètes en langue des signes française (LSF).

Pour pratiquer ce métier, il faut être diplômé d’un des cinq masters reconnus par l’Association française des traducteurs et interprètes en langue des signes (AFTILS) :

Comment intégrer un master d'interprète en langue des signes ?

Pour intégrer ces cursus, deux prérequis majeurs sont exigés. Tout d’abord "un niveau minimal de B1 en langue des signes est indispensable", insiste Florence Encrevé, responsable du master de Paris 8. Ce qui correspond à un niveau d'"utilisateur indépendant" sur l’échelle de A1 à C2 du Cadre européen commun de référence pour les langues. Le candidat doit par ailleurs être détenteur d’une licence dans n’importe quelle discipline.

Chaque master peut accueillir environ une quinzaine d’étudiants. Une fois intégrés, ceux-ci sont formés aux techniques d’interprétariat. Et ils suivent également des cours de LSF et de français, ainsi que d’histoire et de culture générale.

Objectif final : être capable de "comprendre facilement ce qui est dit, mais également réellement saisir les enjeux des échanges pour transmettre les propos en évitant tout quiproquo", souligne Florence Encrevé. Car "les enjeux sont importants". Un stage d’observation en M1 puis un long stage d’immersion auprès d’un interprète professionnel en M2 permettent aux étudiants d’expérimenter la réalité d’un métier complexe.

Déontologie, neutralité, secret professionnel

Les débouchés sont ensuite multiples, en tant que salarié ou indépendant. "On interprète tout de la vie à la mort. Toutes situations où les personnes sourdes sont amenées à rencontrer des personnes entendantes. Accouchements, scolarité, rendez-vous sociaux, monde du travail, rendez-vous administratifs, mariages… et même enterrements", décline Florence Encrevé.

Une certaine maturité est donc nécessaire pour aborder sereinement des situations parfois difficiles comme l’annonce d’une maladie par un médecin ou celle d’une condamnation pénale. Le respect des règles déontologiques est par conséquent fondamental. La neutralité, la fidélité et le secret professionnel sont enseignés durant le master.

La diversité de ces débouchés offre à l’interprète la chance de rencontrer une quantité innombrable de personnes de toutes origines et milieux sociaux et professionnels, que l’on pratique en tant qu’interprète de conférence ou de liaison.

"Pour déterminer si cette voie est faite pour vous, demandez-vous si vous avez envie d’être tous les jours au même endroit, avec les mêmes collègues, recommande Florence Encrevé. Si ce n’est pas le cas, le métier d’interprète est fait pour vous !"

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