Master STAPS : à la rencontre des futurs préparateurs physiques et mentaux
Parmi la douzaine de mentions disponibles en master STAPS, le parcours "Entraînement, préparation physique et mentale et optimisation de la performance" de l’université de Pau-Pays de l’Adour offre une double compétence en préparation physique et mentale. Avec, à la clé, des débouchés en or. Reportage.
En ce mercredi d'hiver, au sein du campus STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) de l’université de Pau-Pays de l’Adour (UPPA), à Tarbes (Hautes-Pyrénées), la matinée commence par des jeux de rôles, dans le cadre du cours de préparation mentale.
Par petits groupes, les 25 étudiants de M1 du master STAPS parcours "Entraînement, préparation physique et mentale et optimisation de la performance" (EPPMOP) présentent l’intérêt de la préparation mentale dans des simulations d’entretiens de recrutement avec des athlètes ou des dirigeants de clubs.
La préparation mentale, un incontournable du master STAPS EPPMOP
La seconde partie de la matinée est consacrée à un cours plus théorique. Julien Bois, enseignant-chercheur en préparation mentale, évoque l’importance de la préparation mentale à l’aide d’études scientifiques, en se basant sur l’efficacité de différentes stratégies de gestion du stress améliorées.
Les étudiants, tous en tenue de sport, prennent des notes sur leur ordinateur portable. Avant de se plier, exercices à l’appui, à une initiation à la méditation de pleine conscience. "Les cours du master sont souvent divisés en une partie théorique et un apport pratique, où l’on essaie de reproduire ce qu’un préparateur mental peut fournir dans la prise en charge d’un sportif", explique Julien Bois.
Des étudiants majoritairement de licence STAPS triés sur le volet
Particularité de ce master : sa double compétence. "Nous sommes l’un des cinq masters STAPS en France formant à la fois les étudiants à la préparation physique et mentale. Deux pendants incontournables pour optimiser l’objectif du préparateur sportif : développer la puissance physique, tout en minimisant le risque de blessure”, précise Frédéric Noé, directeur du niveau master au STAPS et responsable pédagogique du master EPPMOP.
Une double formation réservée à des étudiants triés sur le volet, parmi plus de 300 candidats. Parmi eux, plus de 90% sont issus d’une licence STAPS "Entraînement sportif". Les candidats sont classés selon leurs notes de licence, et notamment de L3. "Nous accordons un bonus à ceux qui ont des diplômes ou brevets d’État — éducateur spécialisé, entraîneur sportif, etc. — ou encore un statut de sportif de haut niveau", ajoute Frédéric Noé.
Une formation calée sur les dernières technologies de performance sportive
Les cours sont fondés sur trois axes majeurs : physiologie, psychologie et interventions techniques. "En master, on forme des ingénieurs de l’entraînement, capables d’établir des diagnostics très précis des besoins et de proposer des contenus en fonction de l’avancée des connaissances", détaille Frédéric Noé.
Pour la préparation physique, ils doivent avoir une connaissance du fonctionnement du corps humain assez poussée : muscles, cardio... "Il faut aussi être parfaitement calé sur le fonctionnement du système nerveux, qui évolue en fonction de l’activité et qui va rendre le geste sportif plus ou moins efficace, ajoute Julien Bois. Ce qui passe par l’étude des neurosciences." Et pour être en mesure d’apaiser les sportifs, ils suivent des cours de sophrologie.
L’axe "préparation mentale" suit une logique similaire. "D’abord, via des questionnaires ou des tests en situation, on évalue les personnes pour établir des profils, ajoute Julien Bois. Puis on met en place des actions adaptées, avant une évaluation de bilan."
Au menu également, un module de "Maîtrise des outils d'optimisation de la performance". Tout au long des deux années, les étudiants sont sensibilisés à l’usage d’outils technologiques, comme des capteurs de fréquence cardiaque ou de données GPS. "C’est une formation concrète et participative, apprécie Amaury, 21 ans. Ainsi, hier, on a préparé des séances pour améliorer la puissance aérobie via des tests sur nos camarades."
Les périodes de stage au cœur du master STAPS
Le programme compte aussi de l’informatique et des statistiques, de l’anglais et de la méthodologie de la recherche. Une discipline visant à apprendre à tous à mener une veille scientifique pour rester opérationnels. Et à préparer ceux — un ou deux par promotion — qui choisissent de poursuivre en doctorat. C’est l’orientation dont rêve déjà Gaëlle, 21 ans. "J’aimerais devenir enseignant-chercheur en physiologie de l’entraînement", déclare la jeune femme.
L’emploi du temps, assez chargé en début de M1, connaît un pic en début de M2, pour s’alléger au dernier semestre. Objectif : faciliter la mise en stage. "Les périodes de professionnalisation sont essentielles dans la formation et leur choix est hyper stratégique", pointe Frédéric Noé.
"C'est pourquoi, dès le S2, nous faisons preuve d’une grande souplesse pour qu’ils fassent des stages, poursuit le responsable pédagogique, parfois bien au-delà des heures préconisées (au minimum 100 pour la préparation physique en M1 et 150 en M2, 50 pour la préparation mentale les deux années), du moment qu’ils acquièrent des compétences et en fonction des opportunités d’emploi sur la structure." Les stages peuvent se faire à l’étranger, notamment depuis la mise en place d’un double diplôme avec l’université de Saragosse, en Espagne.
Des débouchés diversifiés et attractifs dans le milieu du sport
Et après le master ? Le taux d’insertion est au beau fixe : 100% des diplômés 2021 étaient en poste 30 mois après l’obtention de leur diplôme. Ils sont préparateurs (ou coachs) physiques ou mentaux, responsables de formation ou techniques, entraîneurs ou managers au sein des clubs, des comités sportifs, des centres de formation ou des pôles France ou Espoir.
"Depuis une vingtaine d’années, la dynamique est positive du fait de l’augmentation des recrutements de préparateurs sportifs par les clubs, se félicite Frédéric Noé. Nous surfons aussi sur notre double compétence, un atout face à des structures qui n’ont pas forcément les moyens de se payer deux professionnels distincts."
Les sports collectifs offrent plus de perspectives d’emploi que les sports individuels, du fait de budgets et de staffs plus conséquents. Les salaires sont très variables, allant de 1.600 euros mensuels dans un petit club local à plus de 10.000 dans un club de football professionnel.