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Laureline, étudiante et militante

publié le 07 décembre 2009
6 min

Vice-présidente à la FAGE, deuxième organisation représentative étudiante, Laureline, 24 ans, prépare un master 1 en « conduite de projet et développement territorial » à l’université de Nancy. De passage à Paris, elle nous raconte comment elle mène de front, avec conviction mais non sans difficultés, son engagement associatif et ses études.


« J’ai toujours baigné dans le militantisme, notamment à travers mes parents qui sont très engagés dans la vie locale et associative. J’ai commencé par être déléguée de classe dans mon lycée de Bar-le-Duc dans la Meuse. Représenter les autres, les défendre, ça m’a toujours intéressé, » raconte Laureline qui, après un bac ES, est partie s’installer à Nancy. Pendant ses deux premières années à l’université, elle se consacre entièrement à ses études en se cherchant un peu : une première année en allemand, filière langue et culture étrangère, une deuxième année en double cursus allemand et droit. Elle arrête l’allemand en L3, poursuit en droit et décide alors de s’engager dans la vie associative étudiante.

Investie à fond, sans doute aux dépens de ses études
« J’avais envie d’aider, de me rendre utile. Ce qui m’intéressait c’est de trouver des solutions aux problèmes des étudiants que je côtoyais tous les jours. J’en ai parlé autour de moi. Un copain m’a dit de venir à l’association des étudiants en droit de Nancy, la corpo. Ça commence souvent comme ça : il y a besoin de quelqu’un pour porter un carton, pour afficher des infos sur ce que fait l’asso, et puis on prend de plus en plus de responsabilités, sans forcément s’en rendre compte… » Laureline passe un an à la corpo et l’année suivante elle est élue présidente de la fédération des étudiants de Nancy, la Feden. Elle y reste deux ans. « Je me suis vraiment investie à fond aux dépens de mes études. C’est un travail qui consiste à aider les étudiants à monter un projet, à convaincre les élus pour avoir des soutiens… Cela exige du temps. Résultat, j’ai redoublé ma troisième année de licence. »

Elue vice-présidente de la Fage
Une fois parvenue en master 1 de droit, Laureline peine à voir où ce diplôme peut la mener. Elle abandonne alors le droit avant de se lancer en octobre dernier dans un master 1 en développement territorial. Dans le même temps elle est élue à la vice-présidence de la Fage, en charge des formations. « C’est très enrichissant. On rencontre pleins de gens, des associatifs aux politiques, surtout au niveau national. J’aime aussi cette idée, à l’encontre de l’individualisme, de pouvoir transmettre aux autres et travailler sur des valeurs citoyennes et humanistes. Ça peut paraître un peu bisounours mais j’assume », explique cette jeune fille dont le rôle à la Fage consiste à apporter un soutien à toutes les associations adhérentes, à travers des formations, des outils, des plaquettes… pour toutes sortes de projets, d’une campagne d’information sur la sexualité à un festival étudiant de musique.

S’engager sans compter…
« Je donne tout ce que j’ai car je me dis que si je ne le fais pas maintenant je ne sais pas quand je le ferais. En retour, c’est gratifiant de constater sur le long terme qu’il y a plus de logements construits, plus d’aides sociales, plus d’événements étudiants… Mais c’est surtout à court terme que la première satisfaction est de voir des étudiants heureux et qui nous remercient d’avoir été aidés sur tel ou tel projet… » Jonglant ainsi au quotidien avec un emploi du temps bien chargé, Laureline assume son choix de vie…

(Ecoutez Laureline ici)


… malgré les inconvénients
Tous les jours, elle passe plusieurs heures au téléphone ou par mail à répondre aux sollicitations des étudiants. Deux week-ends par mois, elle se rend à Paris pour les réunions du bureau national ou pour des formations à dispenser aux responsables des associations membres de la FAGE. « On a aussi souvent des réunions le dimanche soir, précise Laureline, car tout le monde rentre de chez ses parents. C’est souvent le seul soir où l’on arrive à être tous disponibles en même temps ». Voilà qui, à l’évidence, ne laisse pas beaucoup de temps pour les loisirs et surtout pour les études, ce qui n’est pas forcément facile à faire comprendre aux autres…

(Ecoutez Laureline ici)

Des parents forcément un peu inquiets
Vivant en colocation à trois dans un appartement à Nancy, Laureline a peu de temps à consacrer aux loisirs et elle ne peut assumer un job étudiant pour payer son loyer. Elle travaille seulement pendant l’été pour financer sa rentrée. Pour le reste, elle compte sur ses parents. « Mes parents sont des parents, donc forcément inquiets sur l’avenir de leur fille. Mais aujourd’hui mon projet est clair : mes études ne sont pas en stand-by et mon objectif est de valider mon master 1 à la fin de cette année et de poursuivre en master 2 ».

(Ecoutez Laureline ici)

Laureline-etudianteLa politique pour plus tard…
L’année prochaine, Laureline compte bien être admise en master 2 de « conduite de projet et développement territorial ». Et comme ce cursus impose au moins six mois de stages, il sera alors temps de décrocher de son engagement associatif. « Je pourrais continuer à donner quelques coups de mains, précise cette jeune fille qui compte bien rentrer rapidement dans la vie active avec une belle expérience à faire valoir sur son CV. Quant à continuer plus tard dans la politique, Laureline y pense pour plus tard, mais loin de la politique politicienne, simplement avec « la foi en une société moins individualiste », un engagement qu’elle n’est pas prête d’abandonner.

Emmanuel Vaillant
8.12.09

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