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Témoignage

"J’aimerais juste un vœu convenable" : des étudiants en phase complémentaire sur Mon Master témoignent

Les étudiants se retrouvent confrontés au manque de formations disponibles sur Mon Master.
Les étudiants se retrouvent confrontés au manque de formations disponibles sur Mon Master. © Adobe Stock/ Antonioguillem
Par Amélie Petitdemange, publié le 09 juillet 2024
1 min

La phase complémentaire pour postuler en master, sur la plateforme nationale Mon Master, se déroule du 25 juin au 31 juillet. Nouveauté de cette année, cette phase est à la fois une seconde chance et une source de stress pour les étudiants. Témoignages.

Le 25 juin, date d'ouverture de la phase complémentaire, les étudiants qui se sont connectés sur la plateforme Mon Master s'interrogent : quasiment toutes les formations sont indiquées complètes.

"On ne comprenait rien à cet affichage. Quand on appelait la ligne d'aide, on nous raccrochait au nez en disant d'envoyer un mail", raconte Zoé, étudiante en psychologie. Le lendemain, les chiffres sont finalement actualisés, mettant fin à ce moment d'incertitude et d'incompréhension.

Peu de masters disponibles en phase complémentaire

Mais sans surprise, peu de formations sont disponibles, la plupart des masters ayant recruté au maximum de leur capacité lors de la phase principale. "J'ai sélectionné de nouveaux masters, mais il ne reste quasiment rien en psycho. Les seuls masters disponibles sont en psychologie du travail, ce n'est pas du tout dans mon projet", regrette Zoé.

Même constat pour Eloïse, diplômée d'une double licence en droit et langues. "La plupart des masters ouverts en phase complémentaire sont en fait déjà complets. Il est indiqué que des places sont susceptibles de se libérer durant la phase complémentaire. C’est désespérant."

Faut-il alors postuler en espérant un désistement d'un autre étudiant ? Zoé n'a pas choisi cette option. "Pour chaque candidature, il faut préparer un projet de mémoire et un projet professionnel, et nous avons seulement cinq jours. Je préfère donc me rabattre sur des formations aux taux d'admission plus élevés, même si ça ne correspond pas à ce que je voulais faire."

L'étudiante espère ainsi décrocher une place en master, qu'elle attend depuis trois ans. Elle a en effet été refusée après sa licence, puis a validé un DU de psychologie traumatique, avant de retenter sa chance.

Manque de places dans certaines filières

Lors de la phase complémentaire, l'étudiante en psychologie a postulé dans le domaine de la linguistique. "Cela ne m'intéresse pas et je n'en ai jamais fait, mais tant pis. Je me dis qu'avec un master en poche, ça sera plus facile de postuler dans un master ensuite, ou alors de rebasculer vers la psycho après un M1", explique Zoé. Car pour exercer comme psychologue, elle n'a pas d'autre choix de que de valider un master en psychologie.

L'étudiante n'a aucun grief contre la nouvelle plateforme Mon Master, qu'elle considère bien plus pratique que l'ancien système, e-candidat. La difficulté réside pour elle dans le manque de places en master dans sa filière.

Revoir ses exigences de formation à la baisse

Anthony, étudiant en licence de droit à Aix-Marseille université (13), est confronté à la même problématique. "Je fais du droit privé, mais j’ai dû m’ouvrir au droit public, c’est l’opposé", témoigne le jeune homme.

Avec la phase complémentaire, il a revu ses exigences à la baisse. "Avant, je voulais la mention la plus réputée dans la fac la plus réputée. Maintenant, j'aimerais juste un vœu convenable. J’espère avoir un master dans mon domaine, quitte à aller dans une université lointaine et de bas niveau", explique-t-il.

Pour cet étudiant, la phase complémentaire est source d’inquiétude. "J’ai six vœux en liste d’attente. Mais que signifie être à la 200e ou à la 900e place ? Est-ce que j’ai une chance ? Je traine à la fois un espoir et un boulet, et ce à nouveau pendant la phase complémentaire. Je dois envisager d’habiter à Toulon, à Marseille, à Lyon… ça rend mon avenir opaque et stressant", confie Anthony.

L’étudiant regrette par ailleurs le délai de cinq jours pour déposer de nouvelles candidatures. S’il désirait déposer dix nouveaux vœux, il en a finalisé sept.

Un affichage peu clair

Les étudiants interrogés déplorent unanimement un manque de clarté lors de cette phase. "La plateforme est moins compréhensible qu'en phase principale. Quand on clique sur une formation, il y a écrit 2/15, 15/15… Mais on ne sait pas ce que signifie le premier chiffre, et ce n’est précisé nulle part sur le site", témoigne une étudiante en droit souhaitant rester anonyme.

Contacté par l’Etudiant, le ministère de l’Enseignement supérieur précise que deux affichages sont possibles. L’affichage 6/15 signifie par exemple que six places sont encore ouvertes en phase complémentaire. L’affichage 15/15, 20/20… est un cas de figure plus rare, indiquant que toutes les places sont disponibles, car la formation a été créée spécifiquement pour la phase complémentaire.

De nombreux étudiants ont pourtant compris l’affichage à l'envers. Ils faisaient l’hypothèse que les formations notées 15/15 étaient complètes, et que celles indiquant 6/15 avaient six places déjà pourvues.

Le site a finalement été mis à jour, afin de rendre l’affichage plus clair. À partir du 15 juillet, les étudiants commenceront à recevoir des réponses pour leurs nouveaux vœux.

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