La plateforme Mon master permettra-t-elle d'intégrer davantage d'étudiants en M1 ?
La plateforme Mon master a pour ambition de simplifier et fluidifier les candidatures des étudiants en master. En revanche, aucune ouverture de place n'est prévue pour cette rentrée par le ministère. Cette nouvelle plateforme permettra-t-elle à davantage d'étudiants d'entrer en master, grâce à une meilleure répartition des places ? Tout dépend si la filière est en tension ou non.
Officiellement lancée le 1er février, la plateforme Mon master ouvre aux candidatures ce 22 mars. Cette nouvelle plateforme nationale doit permettre aux étudiants de centraliser leurs demandes de master et de voir où sont les places disponibles. En améliorant la répartition des candidatures, le ministère espère à la rentrée 2023 une meilleure visibilité sur les places vacantes et donc sur le nombre de places à créer.
Une meilleure répartition des candidatures en master
"Je ne sais pas s’il y aura de nouvelles places, mais sans doute une meilleure répartition des candidatures", relève Stéphane Braconnier, président de l’université Paris-Panthéon-Assas. Jusqu’alors, les universités et les étudiants ne connaissaient pas précisément les places offertes dans d’autres facultés.
Avec Mon master, les candidats auront "une visibilité plus grande sur les places disponibles et donc des chances accrues d’être inscrit en première année de master". Actuellement, 185.000 places sont prévues à la rentrée 2023 pour 165.000 étudiants.
Pour cette raison, "on présage une augmentation du nombre de candidatures", puisque les étudiants vont pouvoir postuler plus facilement dans différentes universités, abonde Aurélien Pichon, directeur de l’UFR STAPS à l’université de Poitiers et président de la Conférence des directeurs et doyens d’UFR STAPS.
Pas de places supplémentaires en master prévues
Mais si les formations les plus sélectives risquent de recevoir plus de candidatures que par le passé, cela ne veut pas dire qu’elles vont accepter plus de monde. "La plateforme nationale va donner plus de chances à un étudiant juriste d’accéder à un master de droit car il y aura une circulation plus rapide des places. Mais pas sûr que la plateforme va permettre à un étudiant lambda d’un niveau un peu juste d’accéder aux masters plus sélectifs", reconnaît Stéphane Braconnier. "La plateforme n’aura pas d’effet sur le niveau de recrutement des étudiants sélectionnés."
Pas sûr, donc, que les masters déjà en tension ouvrent des places supplémentaires. D’autant que la création de places dépend moins du nombre de candidatures que des capacités d’accueil, budget, infrastructures et professeurs.