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Témoignage

Juliette, étudiante en master de droit : le barreau comme une évidence

Juliette apprécie le côté humain du métier d'avocat.
Juliette apprécie le côté humain du métier d'avocat. © Photo fournie par le témoin
Par Malika Butzbach, publié le 05 mai 2022
6 min

À 26 ans, Juliette termine son master de droit et s’oriente vers le métier d’avocate. Une profession "avec une dimension humaine importante" qu’elle a découverte à travers ses stages. Un parcours inattendu pour la jeune fille qui s’était inscrite en médecine après le bac.

On dit souvent que le droit mène à tout, à condition d’en sortir

. Mais Juliette Delaire, elle, préfère y rester jusqu’au bout. C’est une certitude pour elle : elle sera avocate. Pourtant, à la sortie de son baccalauréat scientifique en 2014, la jeune femme originaire de La Rochelle (17) avait opté pour une tout autre voie : la médecine. Finalement, après un redoublement, elle abandonne la Paces : "C’est là que s’est vraiment posée la question de l'orientation, que j’avais évitée jusque-là."

En discutant avec son frère, étudiant en droit, elle décide de tenter le coup et décroche un stage d’une semaine dans un cabinet d’avocat. Un véritable électrochoc. "Ça m’a passionnée, raconte l’étudiante. Je me suis rendu compte qu’il y avait plus que de la technique : chaque cas demande beaucoup de recherche juridique. Il ne s’agit pas d’appliquer bêtement les textes." Surtout, elle prend conscience du côté humain du métier.

Avocate mais pas psychologue

"C’est un peu comme la médecine : on aide les gens grâce à nos connaissances. Les personnes te livrent un pan important de leur vécu, souvent l’histoire de leur vie car, pour la majorité, passer devant la justice n’arrive qu’une fois", estime la jeune femme. Au cours de son cursus, Juliette s’est spécialisée dans le droit de la famille et c’est dans ces problématiques qu’elle souhaite exercer. "Ça veut sans doute dire des choses sur moi", reconnaît l'étudiante en souriant avant d’ajouter: "Ou c’est peut-être juste que j’adore les commérages, savoir ce qu’il se passe dans les chaumières."

Toutefois, il s’agit de rester avocat et de ne pas se transformer en psychologue, un équilibre difficile à tenir mais nécessaire. "C’est une question d’efficacité. Sinon on se laisse submerger et l’on risque de couler." Lorsque la jeune femme se souvient de son premier stage, elle prend une pause. Elle avait suivi un dossier de violence conjugal très lourd. "J’avais surtout travaillé sur la procédure de divorce mais ce genre de dossier te marque."

De nombreux stages en licence de droit

Confortée dans son envie de poursuivre dans cette voie, la jeune femme qui a alors 20 ans s’inscrit en première année de droit à La Rochelle. "Ce n’était pas du tout une inscription par défaut après une déconvenue ! J’avais un sentiment de revanche et l’impression de découvrir réellement la vie universitaire." Cela dit, Juliette craint un deuxième échec et travaille très sérieusement en se mettant "beaucoup de pression". Elle finit major de sa promotion de L1.

Dès sa licence, elle se souvient de professeurs "marquants". Surtout, elle apprécie d’être dans une "fac à taille humaine". "Nous avions une proximité avec nos enseignants : ils nous connaissaient bien. En plus, ils nous suivaient tout au long de notre scolarité." Au cours de ses trois années de licence, Juliette enchaîne les stages en cabinets d’avocat. "J’en ai fait un chaque année. Ça me paraissait nécessaire pour faire le lien entre la théorie que l’on apprend en cours et la pratique." Des expériences qui la font sortir de son regard d’étudiante et la confortent dans son intérêt pour cette profession. À ses yeux, les stages devraient être obligatoires durant le cursus : "Plus que de la professionnalisation, cela permet de découvrir les différents métiers juridiques, que les étudiants connaissent mal."

Master de droit généraliste ou spécialisé ?

Lorsqu’elle termine sa licence, la question de la poursuite d’études ne se pose pas. "C’était une évidence que j’irai en master." Toutefois, elle hésite : master spécialisé ou plus général ? C’est finalement la deuxième option qui l’emporte "par peur de me fermer des portes", explique-t-elle. Elle candidate à diverses formations en France : "Je voulais aussi partir de La Rochelle, voir d’autres choses." Admise un peu partout, c’est finalement à Poitiers que Juliette décide d’aller, en master droit privé parcours "justice, procès et procédures".

Nouvelle ville, nouvelle université et nouvelle méthodologie de travail. "Le début a été un peu difficile, précise-t-elle. Il m’a fallu mettre les bouchées doubles en termes de travail." Elle poursuit après en M2 carrières judiciaires, une année qui prépare aux nombreux concours des métiers de la justice. Pour Juliette, c’est évidemment celui du barreau qui l’intéresse. Si elle a échoué aux épreuves écrites cette année, elle ne désespère pas pour autant et compte bien retenter sa chance l’année prochaine. "Symboliquement, ça me rappelle mon échec en médecine… Mais ça n’a pas entaché ma détermination. Je le sais au fond de moi : je veux devenir avocate."

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