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Témoignage

"Mon Master ? C'est les montagnes russes" : entre galères et incertitudes, la découverte souvent chaotique de la plateforme d'admission en master

Comme leurs camarades, Vincent et Rowan (sur la photo) ont connu des fortunes diverses avec la plateforme Mon Master
Comme leurs camarades, Vincent et Rowan (sur la photo) ont connu des fortunes diverses avec la plateforme Mon Master © DR
Par Amélie Petitdemange, publié le 07 février 2025
1 min

Vincent, Imaad, Flavie et Rowan sont diplômés de licence. Cette année, ils ont postulé à l'échelon supérieur via la plateforme Mon Master. Et à en croire leurs témoignages, le parcours fut loin d'être évident pour tout le monde.

"C’est beaucoup de pression. Ça a été les montagnes russes", témoigne Vincent, 25 ans à propos de son expérience de la plateforme d'admission Mon Master. Diplômé d’une licence de psychologie de l’université de Nancy, le jeune homme a postulé sur la plateforme pour l'année scolaire 2024/2025 et comme trois autres de ses camarades, il raconte son périple pour décrocher une place en master.

Vincent a candidaté à six masters en psychologie, répartis sur le territoire. Pour les sélectionner, il a consulté les fiches des formations sur Mon Master, et éliminé les masters qui demandaient des moyennes générales trop élevées. "Si on veut sortir du lot avec des bons dossiers, c’est impossible de faire 15 candidatures [le maximum autorisé, NDLR], car chaque master demande énormément de choses spécifiques. Ça prend un temps et une énergie considérable", raconte Vincent.

Des dossiers de candidature élaborés dès octobre

Il a par exemple rédigé la synthèse d’un cas clinique pour postuler en master de psycho à Lyon et une autre note de plusieurs pages pour Nancy. "Il y a aussi des bibliographies à faire, et j’ai mis en avant ma participation à des conférences, séminaires et formations complémentaires", complète Vincent, qui a commencé à réfléchir à ses dossiers de candidature dès le mois d’octobre, plus de quatre mois avant le dépôt de candidatures.

En juin, le couperet tombe : il est refusé partout, malgré sa moyenne générale de 12,5. "Quand j’ai eu les résultats quelques jours avant les partiels, je me suis effondré", se souvient-il.

Cette année, pour la première fois, une phase complémentaire a été ouverte. Vincent a saisi cette chance pour postuler à nouveau, cette fois en master MEEF , "sans grande conviction". Refusé en master MEEF 2nd degré, il est sur liste d’attente pour le master MEEF 1er degré de Nancy.

"Je suis resté bloqué en première place très longtemps puis j’ai été pris mi-août. Jusqu’à cette date, c’était le flou total !", raconte Vincent. L’étudiant est finalement satisfait. Actuellement en stage dans une école primaire, il se plaît beaucoup dans le milieu du professorat. Mais l’appel de la psycho ne l’a pas quitté. "Je vais quand même repostuler en master de psycho l’année prochaine, même si je dois mettre 10 ans à y entrer. Mais au moins, je ferai quelque chose qui me plaît en attendant."

Imaad, diplômé d’une licence de droit à l’université de Cergy, a également été accepté en master MEEF, non sans peine. Il a expérimenté la plateforme Mon Master pour la deuxième fois cette année.

Après sa licence, l’étudiant avait postulé uniquement en master MEEF à l’université de Cergy et à Poitiers. Il a finalement été refusé à Cergy, et s’est retrouvé en liste d’attente pour Poitiers. Lorsque qu’il est notifié de son acceptation à l’université de Poitiers, en septembre, il est trop tard pour déménager. "J’avais déjà refusé un logement Crous à Poitiers, je n’avais pas les moyens d’y aller", raconte Imaad.

Un dossier de candidature solide

La deuxième période de candidatures, cette année, a donc été stressante. Mais le jeune homme avait mis toutes les chances de son côté en ajoutant une expérience professionnelle à son CV, avec un contrat d’un an comme surveillant dans un lycée. Il a retravaillé sa lettre de motivation.

Imaad a par ailleurs postulé dans davantage de masters MEEF, à Paris, Créteil, Poitiers et Lille, ainsi qu’un master de droit au cas où.

"J’ai été accepté en phase principale à l’université de Créteil. J’étais soulagé, le stress s’est envolé. Puis j’ai aussi été accepté à Paris, et le stress est revenu pour savoir quel master choisir", raconte l’étudiant. ll entre finalement à l’Inspe de Paris, après avoir échangé avec des étudiants sur LinkedIn.

Refusée partout

Flavie, 23 ans, a également obtenu une licence de droit et postulé deux fois sur Mon Master. L’année précédente, elle avait été acceptée en master de droit à l’université de Pau, sous réserve d’obtention de sa licence. Mais l’étudiante n’a pas validé son année et a dû redoubler. Cette année, après avoir obtenu sa licence à l’université d’Orléans avec 11 de moyenne, elle candidate à nouveau.

Pour multiplier ses chances, elle dépose 15 dossiers dans différentes mentions de masters de droit, sur tout le territoire. "J’ai été refusée partout, même dans le master de droit à Pau qui m’avait acceptée l’année précédente. C’est très aléatoire !", témoigne Flavie, qui a eu l’impression d’être "lâchée dans le grand bain" au moment des candidatures.

Alors qu’elle a toujours travaillé à côté de ses études, valider sa licence de droit avec 11 de moyenne lui paraît tout à fait honorable. "C’est très dur psychologiquement de se dire qu’on a une licence et qu’on ne peut rien faire derrière avec", confie Flavie.

La licence de droit est en effet peu professionnalisante, car elle est davantage construite vers la poursuite d’études. S’il est possible de s’insérer sur le marché du travail, cela concerne des métiers moins qualifiés, alors que l’étudiante souhaite devenir juge.

Une saisine auprès du recteur

Le 18 septembre, Flavie a effectué une saisine auprès du recteur, dans le cadre du droit à la poursuite d’études. Le lendemain, elle reçoit un mail indiquant que sa saisine n’est pas recevable, car la saisine doit être réalisée au maximum 15 jours après le dernier refus.

"Mon attestation de refus est datée au 31 juillet, mais je n’ai pu la télécharger que le 15 septembre, à la fermeture de Mon Master. Avant cela, j’étais sur liste d’attente en phase complémentaire", explique Flavie.

Elle s’est finalement résignée à préparer un DU en Droit pénal et sciences criminelles avant de postuler à nouveau en master de droit l’année prochaine. "Je vais demander à faire des stages pour enrichir mon dossier et essayer d’améliorer mon niveau en langue. J’ai aussi trouvé un travail le soir, comme surveillante", prévoit-elle.

Rowan, 21 ans, a quant à lui très bien vécu la période de candidatures et d’admission. Diplômé d’une licence de mathématiques à Sorbonne université, il a postulé à quasiment tous les masters de mathématiques de Paris et Lyon. "Tout est allé très vite. Trois jours après le début de la phase d’admission, j’ai été pris en M1 de maths à la Sorbonne, mon premier choix", raconte Rowan.

À la fin de la semaine, il est accepté dans quasiment tous ses vœux. Certains de ses camarades qui ont validé leur licence à 10 de moyenne ont attendu jusqu’à fin août pour être admis, ou sont restés sans master. Rowan a quant à lui validé sa licence avec 12 de moyenne. "Ce ne sont pas que les notes qui comptent, mais aussi le profil.

Certains ont redoublé, c’est peut-être un facteur. Avoir fait ma licence à Sorbonne université a aussi dû aider", explique Rowan. Selon le domaine choisi, les capacités d’accueil peuvent aussi jouer en faveur des étudiants. Les masters de droit et de psychologie sont en effet très demandés par rapport aux mathématiques.

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