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Interview

O. Ginez, Dgesip : "85% des candidats ont reçu au moins une proposition d'admission sur Mon Master"

85% des candidats ont reçu au moins une proposition d'admission sur Mon Master en 2024.
85% des candidats ont reçu au moins une proposition d'admission sur Mon Master en 2024. © olezzo/Adobe Stock
Par Amélie Petitdemange, publié le 15 octobre 2024
7 min

Olivier Ginez a pris la tête de la Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) le 16 juillet 2024. Il dresse le bilan de la création de la plateforme de candidature Mon Master, et annonce les nouveautés en préparation pour la session 2025.

Changements sur la plateforme Mon Master en 2025, nombre de candidats en master, bilan de la phase complémentaire et des saisines pour la poursuite d'études... Le directeur de l'Enseignement supérieur et de l'Insertion professionnelle (DGESIP), Olivier Ginez, nous détaille le dernier bilan de la plateforme Mon Master.

Quel bilan tirez-vous de Mon Master, deux ans après la mise en place de la plateforme ?

Un bilan positif ! Si Mon Master a été créé, c’est tout simplement parce que le besoin s’est fait ressentir de synchroniser tous les établissements sur un calendrier commun de recrutement, et de donner, pour chaque candidat, accès à toutes les formations. Réussir cette synchronisation est déjà extrêmement positif.  

Par ailleurs, nous avons observé une hausse du nombre de candidats entre 2023 et 2024. Cette année, 227.000 candidats ont confirmé au moins un vœu en phase principale. Avec la phase complémentaire, nous avons eu 230.800 candidats.  

En moyenne sur la phase principale et la phase complémentaire, nous avons, parmi les candidats éligibles à l’accès à un M1, un taux de candidats ayant reçu au moins une proposition d’admission de 85,7%, contre un peu moins de 80% l’année dernière. [Cette année, sur les 191.700 candidats éligibles, 164.000 ont obtenu au moins une proposition d’admission, NDLR].

A la date du 30 septembre, nous avons réduit le nombre de saisines "recteur" de 28%. Il y a eu 6.385 saisines cette année, contre 8.861 saisines l’année dernière. Les précédentes années, ces chiffres ont varié entre environ 3.500 en 2017, lorsque le dispositif venait d’être créé et n’était donc pas encore parfaitement connu, et près de 11.800 au maximum, en 2020.  

Sur ces 6.385 saisines, 3.516 étaient conformes. Les établissements ont ensuite fait 1.929 propositions d’admission, dont 616 ont été acceptées par les étudiants. Cette déperdition est probablement due à la réorientation des étudiants et d’autres mobilités de parcours. 

Prévoyez-vous des changements sur la plateforme pour la prochaine session ?

Nous opérons plusieurs démarches en parallèle pour améliorer le dispositif. La première, c’est la refonte du portail d’information, pour assurer une meilleure fluidité entre le module d’information et le module de candidature. Nous allons notamment améliorer la présentation de l’offre de master, qui ne se fera plus par mention mais par formation ouverte à la candidature, sur le modèle de Parcoursup.   

Le processus de candidatures sera par ailleurs simplifié. Jusqu’alors, l’étudiant devait confirmer chaque candidature. Ce sera désormais automatique : une candidature complétée sera une candidature transmise à l’établissement. 

La phase complémentaire lancée cette année avait pour but d'allouer des places en master le plus tôt possible. Quelles ont été les conséquences de sa mise en place ?

Près de 13.000 candidats ont reçu leur première proposition lors de cette phase complémentaire.  Cela a bien fonctionné puisque le nombre de saisines adressées aux recteurs a drastiquement baissé. Nous resterons donc sur la même phase complémentaire, il n’y a pas de changements prévus. 

Les saisines aboutissent rarement à une proposition d’admission, et encore moins à l’acceptation de cette proposition. Dans les faits, peut-on réellement garantir un droit à la poursuite d’études ?

Oui, le droit à la poursuite d’études existe, mais il est soumis à un certain nombre de critères académiques objectifs. Il requiert un certain niveau, à savoir la possession d’un diplôme national de licence, et des prérequis académiques que les établissements regardent quand ils sélectionnent leurs étudiants. Et il a des limites bien sûr, il est par exemple très compliqué de dire à quelqu’un qui fait une licence de chimie organique qu’il pourra automatiquement s’inscrire en master de physique théorique, car il n’a peut-être pas forcément les prérequis pour suivre cette formation, ce sont les établissements qui évaluent cela.  

Dans certains masters, un étudiant qui a obtenu une licence dans cette même filière n'a pas de place garantie en master. En ce sens, le droit à la poursuite d’études peut-il réellement être appliqué ?

Est-ce qu’il faudrait reventiler des places de master qui sont libres ? La tentation est grande, car dans certaines disciplines et universités, il peut y avoir des places disponibles c’est certain. Mais si vous avez un master hyper spécialisé en physique des particules par exemple avec cinq places libres à la rentrée, cela ne va pas pour autant générer des places en master de droit privé. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de demandes dans certains domaines que nous allons supprimer des places dans des masters qui laissent quelques places vacantes. On ne peut difficilement du jour au lendemain transformer un professeur de physique des particules en professeur de droit privé.  

Je rappelle par ailleurs que les établissements disposent d’une large autonomie sur ces sujets, ils adaptent leur offre de formation et gèrent leurs emplois en fonction des besoins et domaines de l’autre. La règle n’a pas changé, il n’y a pas eu de fermetures de places en master, et un équilibre entre les besoins de formation et les demandes des étudiants est tout le temps recherché, sous le contrôle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Dgesip.  

Les effectifs étudiants ont augmenté, sans que le nombre de places en master ne suivent. De nouvelles ouvertures sont-elles prévues ?

Chaque établissement gère ses capacités d’accueil en lien avec le ministère et les rectorats. Côté rectorat et ministère, nous pouvons encourager certains établissements à ouvrir davantage de places et trouver de meilleurs équilibres, notamment sur les filières en tension, mais ce n’est pas toujours possible.  

A travers les Contrats d’objectif, de performance et de moyens (COMP), nous travaillons, avec des moyens financiers nouveaux, avec les établissements pour transformer leur carte de formation, en fonction de différents critères, comme la réussite des étudiants et l’insertion professionnelle. Nous essayons ainsi répondre aux besoins de la nation et à la demande des étudiants, cela reste un équilibre subtil.  

Un encouragement à ouvrir des places, notamment financier, n’est donc pas prévu pour l’année prochaine ?

Nous avons déjà eu la loi ORE [Orientation et réussite des étudiants, NDLR] qui comprenait des crédits afin d’ouvrir des places en master, puis les plans de relance entre 2020 et 2022, accompagnés de crédits européens qui ont permis de créer massivement des places en master. Ainsi, ce sont près de 4.300 places nouvelles qui ont été financées en 2021, avec les financements pour les places correspondantes en M2 l’année suivante.  

Pour rappel, près de 50 millions d’euros avaient été mobilisés dans le cadre du plan de relance pour financer des places nouvelles, tous niveaux confondus. 

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