Portrait

Salon du Livre : la fabuleuse histoire d'étudiants en master devenus éditeurs

Domitille (à g.) et Laura (à dr.) au salon Livre Paris, le 17 mars 2016.
Domitille (à g.) et Laura (à dr.) au salon Livre Paris, le 17 mars 2016. © Natacha Lefauconnier
Par Natacha Lefauconnier, publié le 18 mars 2016
1 min

À l’occasion du salon Livre Paris qui se tient du 17 au 20 mars 2016, Laura, Clémentine, Domitille et Aldric, tous étudiants en master 2 édition, sont fiers de présenter leur “bébé” : un livre jeunesse qu’ils ont conçu de A à Z en quelques mois. Récit de leurs premiers émois éditoriaux.

Lundi 14 mars 2016 : J-3 avant l’ouverture du salon Livre Paris. Ouverture des cartons envoyés par l’imprimeur. Ouf ! Les exemplaires des "Palpitantes Aventures de Pims la Baleine" sont arrivés à temps ! "Pims la baleine", c’est d’abord l’histoire d’un livre jeunesse édité par quatre étudiants en 2e année de master pro ingénierie éditoriale et communication à l’université de Cergy-Pontoise.

Tout a commencé à l’été 2015. Laura, 22 ans, et Domitille, 24 ans, réfléchissent au projet tutoré demandé en M2 et décident de se lancer dans l'édition d'un livre. À la rentrée, Clémentine et Aldric rejoignent l’équipe.

Après s’être décidés pour la littérature jeunesse, tous les quatre commencent à imaginer un scénario. En octobre 2015, ils organisent un concours pour trouver un illustrateur. Ce sera finalement une illustratrice autodidacte, Lise, par ailleurs étudiante en master littérature jeunesse au sein de la même université.

Écrire l'histoire

“Le plus dur a été d’écrire l’histoire, reconnaît Laura. Au début, on pataugeait un peu, surtout qu’on était quatre et que chacun avait des idées. On en a donc assigné deux à l’écriture et deux autres à la communication.” 

Finalement, Laura, dont la filleule adore les baleines, convainc ses camarades de choisir l’animal comme personnage de départ. Aldric se souvient d’un fait divers pour proposer l’idée de la baleine perdue dans l’océan Pacifique : du fait de sa voix discordante, elle n’est pas entendue de son groupe. La baleine rencontre alors d’autres animaux du monde sous-marin, eux aussi “différents”, et c’est ensemble qu’ils trouveront leur voie… L’histoire de Pims la baleine est lancée.

2.445 € récoltés pour se financer

Parallèlement, l’équipe doit trouver de l’argent pour mener à bien son projet. Elle choisit Ulule, un site de financement participatif. “Le gros souci qu’on a eu, c’est qu’en raison des attentats du 13 novembre à Paris, on a dû repousser la communication autour du financement à la mi-décembre", se souvient Laura. Finalement, le 3 février 2016, date de fin de la collecte, l’objectif de 1.600 € est largement dépassé, avec 2.445 € récoltés.

De son côté, Lise, l’illustratrice, ne chôme pas. Elle travaille d’arrache-pied pendant les vacances de décembre et les semaines suivantes. Laura s’enthousiasme sur le résultat : “On lui a présenté l’univers qu’on souhaitait, et Lise nous a prodigué ses conseils à la fois d’illustratrice mais aussi de connaissances en livre jeunesse.”

Le coup de pouce de l'imprimeur

Agréable surprise : le projet de Pims la baleine est repéré sur Ulule par un imprimeur de Tulle qui propose aux étudiants de leur donner un coup de pouce. “Comme on est débutants, il nous a guidé, suggéré des idées… Il a été super pro et a fait des gestes commerciaux très appréciables. C’est grâce à lui qu’on a une bâche pour le salon Livre Paris !”, s’exclame Laura, reconnaissante.

Pour le côté administratif, “c’est l’association Encrages, qui avait déjà édité le livre de cuisine des étudiants en master 2 de l’an dernier, qui a le statut d’éditeur”, explique Laura. Pour cela, il a fallu changer le bureau de l'association et faire des démarches quelque peu fastidieuses auprès de la préfecture de police.

Le stress de la dernière ligne droite

Au final, le BAT (bon à tirer) a été envoyé mi-février, non sans mal. “Il y a eu des moments compliqués, on a parfois bossé jusqu’à 2-3 heures du matin. Il a fallu gérer le stress et l’énervement", se remémore l’étudiante. La jeune équipe éditoriale ayant pris du retard sur l’histoire, le délai imparti devenait très juste. Domitille, qui s’est occupée de la maquette à la fin, s’arrachait les cheveux. "Comme on a changé de police en cours de route, on a eu des soucis de points d’exclamation et de virgules. Il a fallu retravailler une semaine avant l'envoi à l'imprimeur !”

Et pour finir : devenir éditeurs

Finalement, 200 exemplaires du livre ont pu être imprimés, dont une partie sera offerte à Docteur Souris et à Main dans la Main, deux associations actives dans les hôpitaux pour mettre des livres et des tablettes à disposition des enfants. Une version numérique de Pims la baleine est d’ailleurs prévue.

Les quatre étudiants sont ravis de leur première expérience d'éditeurs, qui leur a beaucoup apporté, à commencer par la gestion d’équipe. "On a tous des façons différentes de travailler. Il a fallu qu’on s’organise, explique Laura. Durant tout le projet, on a partagé nos compétences et on a appris les uns des autres, c’était super sympa !".

"On est vraiment partis de rien et on s'est retrouvés dans le grand bain, c'est très formateur, confirme Domitille, qui a pour projet de monter sa maison d'édition. "Quand on a ouvert les cartons et qu'on a vu les livres imprimés, on s'est dit : 'Ça y est, on est éditeurs !" conclut fièrement Laura.

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