Décryptage

Sélection en master : ce que change le décret pour les étudiants

Université de Cergy-Pontoise - Étudiants en CMI systèmes intelligents et communicants © UCP
Université de Cergy-Pontoise - Étudiants en CMI systèmes intelligents et communicants. ©
Par Camille Stromboni, Baptiste Legout, publié le 27 mai 2016
1 min

Comment serez-vous sélectionné en master à l’université ? Le décret établissant la liste des formations autorisées à sélectionner en M2 a été publié le 27 mai 2016. Le point sur les chiffres clés du texte et sur les conséquences pour les étudiants.

La question de la sélection en master fait polémique depuis plus de 1 an. Une trentaine de procès ont opposé universités et étudiants, avant que le Conseil d'État ne tranche, en février dernier : toute sélection est illégale en deuxième cycle, en l'absence d'un décret établissant une liste "limitative" des formations pouvant sélectionner.

1.300 masters autorisés à sélectionner

Ce fameux décret est paru au JO du 27 mai 2016. Résultat : plus de 1.300 mentions de master 2 sont autorisées à sélectionner, issues de toutes disciplines confondues et de 80 établissements (des universités, mais aussi l'EHESS, l'EPHE, l'Inalco, etc.). Soit 40 % des 3.040 masters qui existent.

Dans ces formations, l'admission en seconde année pourra désormais "dépendre des capacités d'accueil de l'établissement d'enseignement supérieur et, éventuellement, être subordonnée au succès à un concours ou à l'examen du dossier du candidat, selon des modalités définies par l'établissement", est-il indiqué dans le texte. Ce qui signifie que ces masters 2 pourront continuer, légalement, à sélectionner à l'entrée – via dossier et/ou entretien – comme ils le font aujourd'hui.


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Et dans les autres masters ?

Quid des autres mentions ? Bien qu'elles ne figurent pas dans la liste, cela ne signifie pas que toute sélection disparaîtra d'un coup à l'entrée de tous les cursus de M2 et que vous y aurez une place assurée.

Il est tout d'abord probable qu'une partie de ces masters continue à fonctionner de la même manière qu'avant, malgré ce texte, en examinant les dossiers des candidats. Et en se permettant de refuser certains d'entre eux. Sans compter qu'un certain nombre de formations sélectionnent, elles, à l'entrée du M1… bien que cela ne soit pas "légal", au regard de la décision du Conseil d'État.

Certaines universités envisagent, elles, des changements de pratique. À Cergy-Pontoise, la ligne fixée par le président de l'université pour les masters ne figurant pas dans la liste du décret est la suivante : les responsables de master continuent à faire une procédure de sélection (dossier et/ou entretien), mais c'est un conseil d'orientation qui sera donné au candidat, et non une décision de refus.

Une exception qui ne s'appliquera pas aux étudiants issus d'un M1 d'un autre établissement ou d'une autre mention que celle du M2 visé. Dans le décret, en effet, une précision est prévue pour eux : l'inscription dans le M2 pourra être "subordonnée à la vérification, par le responsable de la formation de l'établissement d'accueil, que les unités d'enseignement déjà acquises dans son établissement d'origine sont de nature à lui permettre de poursuivre sa formation en vue de l'obtention du diplôme de master", souligne le décret. Ce qui est interprété comme une possibilité de sélectionner.

Au-delà des subtilités juridiques, la seule règle à suivre est de se renseigner auprès des masters 2 dans lesquels vous candidatez afin de connaître la procédure d'entrée en vigueur. D'autant que la situation risque encore d'évoluer bientôt : Thierry Mandon, le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, a ouvert une concertation afin de trouver une solution plus pérenne pour réguler l'entrée en deuxième cycle.

Le décret sur la sélection en master a été publié au JO du 27 mai.

Lire aussi "Sélection en master : la liste des M2 sélectifs (enfin) publiée" sur EducPros.

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