Reportage

À Nantes, 900 étudiants ingénieurs, architectes et managers unissent leurs forces

Plus de 900 étudiants, issus des trois écoles, ont été regroupés dans 21 ateliers thématiques.
Plus de 900 étudiants, issus des trois écoles, ont été regroupés dans 21 ateliers thématiques. © Audencia BS
Par Laura Makary, publié le 24 mars 2017
1 min

Du 15 au 17 mars 2017, Centrale Nantes, Audencia et l'ENSA organisaient leur première "semaine blanche". Pendant trois jours, leurs étudiants, au profil différent, ont travaillé en équipe autour de projets. L'occasion de joindre leurs forces mais surtout de casser les stéréotypes sur les autres écoles.

Vendredi 17 mars 2017 après-midi, dans une salle de l'École centrale de Nantes. Une quarantaine d'étudiants s'affairent autour d'un PowerPoint. L'une d'entre eux s'entraîne à présenter une partie du projet à l'oral, devant le tableau blanc, une feuille à la main. Leur thématique : la maison connectée pour la santé. Ils répètent une dernière fois. Dans une heure, ils devront présenter leur projet devant tout un amphi

Un TP a priori tout à fait banal dans une école d'ingénieursSauf que ces jeunes ne sont pas tous élèves de Centrale Nantes. Chacun des 21 groupes constitués est composé d'étudiants de trois écoles : Centrale, mais aussi Audencia Nantes, dont le campus est situé de l'autre côté de la rue, et l'ENSA (École nationale supérieure d'architecture) de Nantes. Ces 21 groupes sont répartis sur les trois campus.

Des équipes "ingénieurs-managers-architectes"

Ces élèves participent à la première "semaine blanche" organisée par l'Alliance Centrale-Audencia-ENSA Nantes, une association créée en 2014. L'événement se déroule sur trois jours. Pendant cette période, les étudiants doivent travailler en équipes sur des projets donnés. Ils ont le même âge : 20 ans. Il sont en première année pour Centrale et Audencia, qui recrutent post-prépa, et en troisième année pour l'ENSA, une école postbac. "Avant cette expérience, l'Alliance nous paraissait abstraite, artificielle. Ces trois journées nous ont appris à travailler avec des profils managers et architectes et à confronter nos points de vue", commente Maxime, étudiant à Centrale Nantes, qui a passé trois jours dans le groupe "Bien-être au campus".

Casser préjugés et stéréotypes

Premier obstacle : mettre de côté ses préjugés et ses stéréotypes. "J'ai fait de belles rencontres, avec des gens vraiment sympas. Cela casse les idées préconçues que l'on peut avoir : le côté "artiste" pour l'ENSA et celui un peu geek, pas très ouvert, à fond sur l'ordinateur, des élèves ingénieurs de Centrale", lance Henri, étudiant en première année à Audencia, en riant. Il a travaillé sur la maison connectée avec Émilien, un jeune Centralien, qui s'en amuse. "De notre côté, on voyait les élèves des business schools comme des vendeurs, des commerciaux à 100 %. En bossant ensemble, on s'est rendu compte qu'ils ont plein de connaissances très utiles dans des projets de ce type", explique-t-il.

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C'est ainsi la complémentarité de leurs profils qui a séduit les étudiants. "Je n'aurais pas été capable d'aller aussi loin sur des aspects techniques, comme l'ont fait les centraliens. Idem sur les aspects visuels de la maison proposée par les architectes. De notre côté, les élèves managers, nous avons beaucoup bossé sur les questions législatives, de protection des données, mais aussi de financement et d'enjeux sociétaux. C'est important de se confronter à tout cela, car nous travaillerons aussi en équipe dans notre vie professionnelle", détaille Henri. La principale difficulté selon lui durant ces trois jours : s'écouter et se comprendre, "pour bien parler de la même chose".

Des étudiants "à fond"

Les enseignants qui encadrent les groupes, eux aussi, se révèlent satisfaits de cette première édition. Émilie Poirson est maître de conférences à Centrale Nantes et a participé à l'organisation de l'événement. "Le bilan est très positif. Ils sont tous là, à l'heure et impliqués. J'ai l'impression qu'ils se donnent à fond", s'exclame-t-elle, vêtue d'un tee-shirt noir à l'effigie de l'Alliance, comme plusieurs des étudiants de son groupe. Émilie Poirson cite un chiffre qu'elle juge enthousiasmant : 850 étudiants, sur les quelque 900 concernés par ces ateliers, se sont connectés en amont sur la plate-forme pour choisir leur thématique. "La preuve que cela les a intéressés d'emblée", ajoute-t-elle.

L'enseignante réfléchit déjà aux possibles améliorations pour les prochaines éditions. "Peut-être faudrait-il davantage intégrer cette semaine blanche dans leur cursus, en les faisant travailler en amont sur les sujets par exemple ?" D'autres proposent de joindre des ateliers sport à l'événement, ou encore de travailler en amont avec les BDE (bureaux des élèves) de chaque école pour proposer des moments de détente aux groupes d'étudiants. "Nous attendons les retours de chacun, mais nous réfléchissons à prévoir plus de trois jours pour ces ateliers. En tout cas, cet événement initie quelque chose de fort pour l'Alliance", estime Arnaud Poitou, directeur de Centrale Nantes, lui aussi très content de cette première édition.

Sélection des projets "coup de cœur"

En fin d'après-midi, direction les grands amphis de chaque école, pour la restitution. Dans celui d'Audencia, la salle est bien remplie. Les représentants des sept ateliers défilent. Un groupe propose de créer le "Meetic de l'Alliance", une carte interactive notant les événements, sportifs ou festifs, organisés tout au long de l'année, pour permettre aux étudiants des trois écoles de se rencontrer. Une autre équipe présente ses lentilles connectées. Sketchs et présentations plus classiques alternent. 

C'est à l'applaudimètre que les projets "coup de cœur" sont sélectionnés. À Audencia, ce sera l'atelier "Imaginez le réseau Alliance de demain". À l'ENSA, l'atelier "Au-delà des terres, histoires d'hommes à l'interface des milieux". À Centrale, l'atelier "Bellevue en transition". Acclamations des trois salles. À Audencia, les étudiants des sept ateliers montent tous sur scène pour une photo. Impossible de déceler qui vient de quelle école. L'objectif de toute cette opération, finalement.

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