Alternance : comment choisir la formation qui correspond à son projet professionnel

Face à une offre toujours plus nombreuse, pas toujours facile de choisir l'établissement parfait pour une formation en alternance. Conseils pratiques pour essayer d’y voir plus clair.
Alors que l'heure du choix sur Parcoursup approche, trouver la bonne formation devient de plus en plus crucial. D'autant plus si vous souhaitez vous diriger vers un cursus en alternance. Filière et métier visé, établissement, solutions en cas de mobilité... Les critères à vérifier sont nombreux.
"Il faut choisir sa formation à la suite d’une réflexion aboutie sur son orientation, en fonction du métier que l’on souhaite faire", prévient d'emblée Anita Loury, responsable du service développement et promotion de l'Ifac Brest (29).
Lancer ses recherches de formation dès janvier
Anita Loury conseille de ne pas attendre mai ou juin pour se renseigner et contacter les centres de formation. Vous pouvez vous lancer dès le mois de janvier. "Concrètement, on réfléchit avant Noël à ce que l’on veut faire et, dès le début d'année, on prend des contacts", assure-t-elle.
À ce stade, vous pouvez prévoir une liste de critères (et de questions) pour vérifier si l'établissement de formation correspond à vos attentes.
Premier point basique mais important : s’assurer que l’école ou l'université propose bien de suivre la formation qui vous intéresse en alternance. Ce n’est pas toujours possible pour toutes les formations offertes par une structure !
Identifier la reconnaissance des diplômes proposés en alternance
Ensuite, il faut se renseigner sur les formations que proposent précisément l’établissement. "Il faut savoir faire la différence entre les diplômes", note Agnès Pichon, directrice du Campus IGS alternance à Toulouse (31).
"D’un côté, ceux qui dépendent de l’Éducation nationale et qui sont sanctionnés par un examen national comme le BTS, par exemple, et de l’autre côté, ceux qui offrent des titres professionnels visés par le ministère de l’Emploi et de la Formation, qui ciblent davantage un emploi et des compétences. Ce sont deux logiques distinctes, deux voies distinctes."
Dans le second cas, il est important de vérifier que l'établissement délivre bien un titre certifié, inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Il existe une troisième voie, celle des diplômes nationaux de licences et de masters à l’université qui se font aussi parfois en alternance. Enfin, des grandes écoles proposent des diplômes de grade licence ou master – reconnus par le ministère de l’Enseignement supérieur – en alternance.
Pour identifier son diplôme, Dieynaba, jeune diplômée, en a parlé avec ses anciens enseignants : "Ils m’ont renseignée, donné leur avis et même écrit des lettres de recommandation ! Ça aide à prendre confiance."
La jeune femme, qui a rejoint un cycle d'ingénieur en alternance après un IUT (bac+2), a également étudié les classements des écoles avant de candidater. "Je voulais une grande école, avec un diplôme reconnu", explique-t-elle.
Entre CFA d'entreprise, université, lycée, école... choisir le type d’établissement
Laurie, 24 ans, a réalisé deuxième formation en alternance, au sein du centre de formation des apprentis (CFA) de l’entreprise Orange, après une première expérience d’alternance à l'université.
Deux options très différentes selon la jeune femme. "À l'université, les cours étaient moins professionnalisants, tandis qu’au CFA d’Orange, c’est vraiment orienté vers ce que l’on va faire en entreprise. Il y a une concertation entre le centre et les managers. Pour l’alternant, je trouve que c’est plus facile de retranscrire les cours dans son expérience professionnelle."
Même pour les cursus en alternance, l’université, elle, aura tendance à offrir une formation plus large, orientée vers différents postes.
Être attentif au rythme de l’alternance
Quelle que soit la structure choisie, il faut se renseigner sur l’organisation de la formation. Et notamment sur la question du rythme, qui peut être importante selon l’entreprise et les missions effectuées.
Cela peut notamment être important quand l'entreprise et la formation ne sont pas dans la même ville : il faut pouvoir s’organiser pour l'hébergement.
Mais même si l'entreprise est sur place, il faut réussir à se projeter sur son année scolaire. Et là, les arguments sont aussi très personnels. "J’ai postulé à cinq écoles d'ingénieurs qui offraient des formations en alternance, explique Matthias, 23 ans, qui vient de terminer son alternance chez Arc Informatique, en région grenobloise (38). Elles proposaient des rythmes très différents. J’ai préféré favoriser le rythme une semaine en entreprise / une semaine en école, car j’avais peur de décrocher avec le rythme un mois / un mois et de ne plus avoir envie d’aller en cours."
Des rythmes d’alternance divers et variés
L’alternance peut recouvrir différents rythmes, qui peuvent varier selon l’établissement de formation (CFA, école ou autre). En voici quelques exemples :
3 jours en entreprise / 2 jours à l’école
4 jours en entreprise / 1 jour à l’école
2 semaines en entreprise / 2 semaines à l’école
3 semaines en entreprise / 1 semaine à l’école
Visiter les locaux
Autre argument qui peut aider à choisir sa formation : la visite des locaux. Au-delà de la modernité ou de l’architecture du lieu, cela permet de voir ce qui est mis à disposition des alternants pour se former. Pour la pâtisserie, par exemple, vous pourrez visiter le laboratoire, pour des cursus techniques, observer les ateliers et les machines, etc. Car c’est dans ce cadre que votre future formation se tiendra.
Enfin, la localisation est importante. Pour Matthias, originaire de Normandie, le fait de choisir une école grenobloise était motivé par le bassin d’emploi : "C’est un pôle très important au niveau européen dans le domaine de l'électronique, avec beaucoup de débouchés. Je savais que la zone était très dynamique, par rapport à d’autres où j’ai pu être accepté aussi, et que ce serait donc plus facile de trouver une entreprise."
Penser à l’organisation pratique
Et surtout, pour les plus jeunes, les solutions d'hébergement offertes représentent également un critère à prendre en compte. "Quand on s’oriente vers un CAP en alternance à 15, 16 ou 17 ans, ce n’est pas facile d'être loin de chez soi, cela peut faire un peu peur, confie Jade, 19 ans, en CAP chocolaterie en alternance à l’Ifac Brest (29), après deux années en CAP pâtisserie, là aussi en alternance.
"Quand j’ai commencé à 15 ans, je n’avais pas le permis et mon CFA était à plus d’une heure de chez moi. Aussi, j’ai trouvé la solution de l’internat", explique-t-elle.
Dans tous les cas, alternants et formateurs vous conseillent de vous rendre aux journées portes ouvertes, de rencontrer enseignants et équipes pédagogiques pour obtenir les réponses à toutes vos questions. Et surtout, de ne pas hésiter à solliciter les anciens alternants : une mine de conseils et de ressources pour faire le bon choix !