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Apprentissage : les effectifs continuent de progresser dans l'enseignement supérieur, mais la tendance ralentit

Les femmes constituent désormais près de la moitié des apprentis dans le supérieur.
Les femmes constituent désormais près de la moitié des apprentis dans le supérieur. © EFStock / Adobe Stock
Par Déborah Berthier, publié le 23 septembre 2024
4 min

INFOGRAPHIES. Si la hausse des effectifs d’apprentis se poursuit dans l’enseignement supérieur, la tendance ralentit, selon une note du Sies publiée mi-septembre. Elle continue toutefois à être alimentée par les financements publics et profite de la mise en place du BUT.

La fièvre de l'apprentissage dans l'enseignement supérieur s'amenuise. Après avoir bondi de 59% en 2020 et de 48% en 2021, les effectifs d'apprentis post-bac ne se sont accrus que de 2% en 2022 et de 10% l’an passé.

Une hausse qui demeure toutefois considérable puisque ces étudiants sont désormais au nombre de 635.900 (au 31 décembre 2023) contre 323.300 en 2020, soit un quasi doublement en trois ans, selon une note du Sies publiée le 12 septembre 2024.

C'est d'ailleurs cette hausse des effectifs dans le supérieur qui tire vers le haut les effectifs totaux des apprentis. Dans l'ensemble, le nombre d'entrées en apprentissage a en effet été multiplié par 2,7 entre 2008 et 2023 (passant de 321.000 à 852.000). Et cette hausse est portée à 62% par le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur, en particulier dans les formations supérieures à bac+2, selon un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) intitulé "Revue des dépenses publiques d’apprentissage et de formation professionnelle", daté de mars 2024 mais mis en ligne début septembre.

Un soutien public de l'apprentissage dans le supérieur

Cet essor est le résultat de la forte politique de soutien public menée depuis 2020. Si l'aide de 6.000 euros versée aux entreprises recrutant un jeune via un contrat de professionnalisation a disparu au 30 avril 2024, elle a été maintenue pour les contrats d'apprentissage.

À ce titre, le rapport conjoint de l'Igas et de l'IGF souligne d'ailleurs le rôle significatif des aides à l’embauche dans cette augmentation. Elle évoque des "effets d'aubaine" créés auprès des employeurs d'apprentis et estime que le soutien public à l’apprentissage dans l’enseignement supérieur apparaît disproportionné au regard de ses effets sur l’insertion dans l’emploi. Des effets, certes, positifs, mais quantitativement décroissants avec le niveau de qualification.

Par ailleurs, la hausse de l'apprentissage est également liée au développement considérable des centres de formation, ces dernières années. "L'engouement des étudiants pour ce type de formation, permettant une première expérience dans le monde professionnel accompagnée d’une rémunération” est également à prendre en compte, rappelle le Sies.

La mise en place du BUT, moteur de l'apprentissage

Des évolutions structurelles dans l'enseignement supérieur ont également favorisé le développement de l'apprentissage, ces dernières années. En 2023, la hausse a principalement été portée par les formations en IUT, dont les effectifs ont quasiment triplé (+185%).

L'instauration du BUT , à la rentrée 2021, a grandement joué en ce sens. Au total, un quart des étudiants en IUT (BUT, licences professionnelles et autres), étaient en apprentissage en 2023, contre 9% en 2021.

Les établissements privés voient également augmenter leur part d'étudiants apprentis. De même, les étudiants de sections de technicien supérieur (STS) (préparant à la validation du BTS) continuent de représenter une part importante des apprentis du supérieur (30% en 2023).

Presque autant de femmes que d'hommes parmi les apprentis

La note du Sies montre également que la part des femmes continue de croître dans l’apprentissage (+10 points entre 2018 et 2023). Elles constituent désormais près de la moitié des apprentis dans le supérieur. Ainsi, les femmes sont davantage présentes dans les masters et les écoles de commerce, moins dans les filières courtes et les formations d’ingénieur.

L'étude s’intéresse aussi à l’implantation géographique des apprentis. À ce titre, l’Île-de-France concentre près d’un tiers des apprentis, dont un peu plus de la moitié à Paris (105.000 apprentis dans l’académie parisienne). Si les apprentis sont très présents à Versailles, Lyon ou encore Nantes, c’est à Nice que leur nombre a le plus augmenté entre 2021 et 2023 (+101%).

En termes de profils, le Sies souligne que "les différences d'origine sociale sont faibles entre les apprentis et les étudiants "scolaires" préparant un BUT, une licence professionnelle ou un master". À l’inverse, dans les formations d’ingénieur et dans les écoles de commerce, les enfants de cadres ont davantage tendance à suivre un parcours “scolaire”, tandis qu'on retrouve plus d’enfants d’ouvriers et d’employés dans les formations en apprentissage.

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