Décryptage

Apprentissage : quoi de neuf en 2021 ?

En 2020, le cap des 500.000 apprentis a été franchi.
En 2020, le cap des 500.000 apprentis a été franchi. © Monkey Business / Adobe Stock
Par Etienne Gless, mis à jour le 09 février 2021
7 min

Pour la première fois, le cap des 500.000 apprentis a été franchi en 2020 malgré une crise économique sans précédent. Fortement soutenue par les pouvoirs publics et toutes les parties prenantes, l’alternance répond bien aux goûts des jeunes pour se former et s’insérer plus facilement dans le monde professionnel.

Une divine surprise ! Malgré deux confinements en 2020 qui ont stoppé ou ralenti toute l’économie, le recrutement d’apprentis s’est maintenu à un niveau élevé dépassant même le niveau déjà historique atteint en 2019 : 495.000 nouveaux contrats d’apprentissage ont ainsi été signés en 2020 contre 353.000 en 2019.

Un succès record : le cap des 500.000 apprentis franchi

Au total, près de 500.000 jeunes suivaient une formation en apprentissage en 2020 contre 485.000 en 2019. Des aides exceptionnelles sont venues stimuler l'embauche d’alternants l’an dernier : des primes de 5.000 euros pour le recrutement d’un alternant mineur et de 8.000 euros pour un majeur ont joué un puissant rôle incitatif auprès des entreprises. Les employeurs peuvent même bénéficier jusqu’au 28 février 2021 de ces "offres promotionnelles" pour embaucher à moindres frais des jeunes de moins de 26 ans, délai a prolongé au 30 juin 2021 pour l'embauche de jeunes en situation de handicap. Mais avant tout, c’est la formule même de l’alternance qui séduit de plus en plus ceux qui optent pour elle.

Toujours plus de jeunes conquis par la formule

L'apprentissage permet non seulement d’obtenir des diplômes, des titres ou des certifications professionnelles identiques à ceux obtenus par la voie classique, mais aussi d’être rémunéré et d’acquérir de l’expérience professionnelle. À tel point que de nombreux jeunes préfèrent opter pour des études en alternance plutôt que des études par la voie classique qui incluent la réalisation d’un stage. C’est un vrai plus sur un CV si le jeune doit se mettre en quête d’un emploi à l’issue de son contrat d’apprentissage. Pour un employeur, la personne formée en alternance est tout de suite efficace. Il arrive même très fréquemment que l’entreprise ayant recruté un alternant en CDD l’embauche en CDI une fois son diplôme en poche. Outre un salaire, le jeune bénéficie d’une formation gratuite, principalement prise en charge par l’employeur et les pouvoirs publics.

Une voie de formation qui fait consensus

Depuis des années, les gouvernements successifs n’ont cessé d’encourager cette voie de formation envisagée à la fois comme une solution au problème du chômage des jeunes et à la demande des entreprises de former au plus près de leurs besoins. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée le 5 septembre 2018, a libéralisé l’apprentissage : suppression de l’autorisation administrative pour ouvrir une section d’apprentissage, simplification de la procédure d’enregistrement des contrats, durée minimale d’un contrat abaissée à six mois, âge limite pour rentrer en apprentissage élevé à 29 ans. Désormais, le temps moyen pour ouvrir une section d‘apprentissage est de six mois contre trois ans auparavant.

Toujours plus d’offres sur Parcoursup

Les formations permettant de préparer un diplôme de l’enseignement supérieur par la voie de l’apprentissage se multiplient. BTS, BUT… Plus de 4.200 offres de formations post-bac en apprentissage sont disponibles sur la plateforme d’admission Parcoursup. À noter cette année qu’à titre exceptionnel, les CFA pourront accepter les candidats n’ayant pas signé un contrat avec une entreprise avant le début de leur formation. Parcoursup leur fera une proposition d’admission sous le statut de stagiaire de la formation professionnelle leur permettant ainsi de commencer leur formation. Ils disposeront d’un délai allongé de trois à six mois pour trouver un employeur.

De plus en plus de diplômes du supérieur ouverts à l’apprentissage

Le nombre d’apprentis dans l’enseignement supérieur ne cesse de croître à un rythme soutenu : +9% en 2017-2018 ; +8,1% en 2018-2019. Ce sont désormais 36% des apprentis qui préparent un diplôme de niveau au moins égal à bac+2. On dénombre chaque année plus de 180.000 apprentis préparant un BTS, une licence, un master ou encore un titre d’ingénieur. Au niveau bac+5, ils sont désormais plus de 60.000 préparant chaque année un titre d’ingénieur (24.400), un master (19.400) ou un autre diplôme de niveau 1 (15.900) par la voie de l’apprentissage. Championne de l’apprentissage, la région Ile-de-France concentre la proportion la plus forte d’apprentis préparant un diplôme du supérieur : 64% contre 29 à 50% dans les autres régions.

L’essor des CFA d’entreprise

Depuis 2020, les employeurs (personne physique ou morale) peuvent ouvrir leur propre centre de formation d’apprentis (CFA) sur simple déclaration : entreprise, collectivité territoriale, association, établissement d’enseignement, branche professionnelle ou organisme de formation etc. Côté entreprises, de grands groupes disposent déjà de leur CFA pour répondre à leurs besoins de recrutement dans certains métiers : Adecco (travail temporaire), Sodexo (restauration collective), Korian (Ehpad), Engie (énergie), Orange (télécommunications), Safran (aéronautique), L’Oréal (coiffure) ou encore Nexity (immobilier)… Un club de foot, le Montpellier Hérault Sport Club, a même créé son propre CFA pour former au métier d'éducateur sportif.

La prépa apprentissage : pour goûter et se préparer

Lancées en 2019 les prépas apprentissage s’adressent aux jeunes entre 16 et 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Ce dispositif permet de se préparer à rentrer (et réussir !) dans un cursus en apprentissage. Il consiste en un accompagnement sur mesure pour aider son bénéficiaire à définir le projet professionnel qui lui conviendra le mieux.

Cette préparation mêle stages d’immersion en entreprise pour y découvrir les métiers et le monde du travail et acquisition des compétences de base pour réussir en apprentissage : travail en équipe, ponctualité, autonomie… Ce dispositif s’adresse en priorité aux jeunes qui ont maximum le niveau bac (sans avoir obtenu le diplôme) ou qui résident dans un des quartiers prioritaires de la ville ou des zones rurales à revitaliser, ainsi qu’aux personnes en situation de handicap.

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