Reportage

La rentrée des apprentis à l'école Ferrandi : "C'est si bon de se revoir et de retravailler en groupe"

Louise (en haut à gauche), Anouk, Scott et Paul racontent leur rentrée d'apprenti en deuxième année de bac pro à l'école Ferrandi.
Louise (en haut à gauche), Anouk, Scott et Paul racontent leur rentrée d'apprenti en deuxième année de bac pro à l'école Ferrandi. © Etienne Gless
Par Etienne Gless, publié le 10 septembre 2020
7 min

#Rentrée 2020. Outre les 12 millions d'élèves qui ont repris le chemin des cours, 400.000 apprentis ont également effectué leur rentrée début septembre. Rencontre avec des apprentis préparant leur bac pro à Ferrandi-Paris, l'école de la gastronomie et de management hôtelier qui fête ses 100 ans cette année.

Une si longue absence... Après plus de 6 mois sans se voir "pour de vrai", comme les lycéens ou les collégiens, les apprentis sont ravis de reprendre le chemin des cours et de retrouver leurs camarades.

Paul, ravi de renouer avec les cours de service en salle

"Nous avons commencé la rentrée mardi 1er septembre par des cours de mathématiques, puis d’histoire, d’anglais et enfin de TP". Paul, apprenti en service en salle et commercialisation, rentre en 2ème année de bac pro Commercialisation et service en restauration à l'école Ferrandi. "Cela faisait 7 mois que je n’étais pas allé à l’école et que je n’avais pas vu mes camarades. Comme j’avais surtout travaillé dans le restaurant qui m’emploie (Le Trévise, à Sceaux dans les Hauts-de-Seine) j’étais ravi de reprendre les cours à l’école Ferrandi", explique-t-il.

Au menu de la formation de Paul : "Nous apprenons à parler au client et à vendre nos produits. Nous apprenons les différents alcools pour faire des cocktails, les noms des vins et l'origine des produits culinaires. Une fois par semaine, nous effectuons un service avec des clients dans la salle de restaurant du premier étage de l'école", détaille le jeune homme qui s'est orienté vers le service en salle après son stage d'observation de 3ème : "J'ai effectué mon stage dans un hôtel où je servais les clients au petit déjeuner et j'ai adoré ce travail et décidé de m'orienter dans cette voie".

Anouk a pu poursuivre son apprentissage pratique à Matignon durant le pic de l'épidémie

Sentiment de joie de reprendre le chemin de l’école partagé par Anouk, 16 ans, apprentie en 2ème année de bac pro Cuisine. "Je suis ravie de reprendre les cours après presque 6 mois de confinement et de cours sur ordinateur et en visioconférence mises en place par l'école pour nous éviter de perdre le fil. J'avais besoin, comme nous tous, de revoir mes camarades", affirme la jeune fille.

Anouk a néanmoins pu continuer l’apprentissage pratique de son métier durant le pic de la crise sanitaire, au printemps dernier. Elle apprend son métier auprès d'un employeur prestigieux, l'hôtel Matignon, la résidence officielle du Premier ministre. "Je n'ai pas cessé de travailler durant la période de Covid à Matignon. Bien évidemment, nous portons les masques et autres équipements individuels de protection. Et j'ai des horaires assez sympas quand je suis en apprentissage : 7h30-15h00. J'y apprends à travailler différents plats de différentes cultures."

Scott étouffe sous le masque en cuisine quand les fours tournent

Scott, qui réalise son apprentissage dans un grand restaurant étoilé, Le Solstice, prépare lui aussi un bac pro Cuisine. "Pendant le confinement, on ne pouvait pas vraiment appliquer la théorie à la maison. Du coup, le cours qui m’a manqué le plus, c’est le TP cuisine. Je suis donc heureux de revenir à l’école pour mettre en pratique les cours au restaurant d’application."

Scott applique les consignes sanitaires et les gestes barrières, même si porter le masque lui coûte. "En cuisine on a déjà l’habitude de se laver très régulièrement les mains. Mais ce qui change c’est le port du masque, c’est assez dur de le garder en permanence. En TP cuisine, il fait très chaud quand les gaz sont allumés et que les fours tournent à fond, c’est difficile à supporter. Mais heureusement en cours de pâtisserie, il y a des frigos : c’est la récompense quand on a travaillé au chaud !", avoue-t-il.

Le jeune apprenti confesse quand même tomber brièvement le masque à l’abri des regards, "pour respirer, en espérant ne pas me faire prendre". Conseil de Scott à celles et ceux qui envisagent d’apprendre un métier en apprentissage : l’alternance est un rythme difficile à tenir et qui demande de l’organisation. "Le changement entre l’école et l’entreprise a lieu toutes les deux semaines. Les périodes sont courtes : deux semaines après l’école, tu es au restaurant. Il ne faut pas oublier de prendre son équipement et son matériel. Dormir est aussi très important. J’essaie donc de ne pas me coucher trop tard pour être en forme en cours ou en entreprise le lendemain !", dit-il.

Lever 4h30, cours à 6h30 pour Louise, apprentie en bac pro Boulangerie

Louise aussi se couche tôt car elle se lève chaque jour à 4h30 du matin. Quand on est, comme elle, apprentie en boulangerie, le travail s’effectue en horaires décalés. Habitant une commune de l’Essonne (en région parisienne), elle a beaucoup de temps de transport avant de rejoindre soit l’école Ferrandi, soit la boulangerie artisanale où elle effectue son apprentissage, dans le centre de Paris. "Je commence à 6h00 et finis à 13h30 quand je suis en entreprise et je commence les cours à 6h30 quand je suis à l’école. Je fais une sieste en rentrant chez moi et me couche vers 20h00 pour être en forme le lendemain", explique t-elle.

Louise aussi était en manque de contacts physiques avec ses camarades de classe. "Les amis et l’ambiance de la classe m’ont beaucoup manqué entre mars et septembre. Dans les TP nous sommes en petits groupes et on s’entraide beaucoup. Et faire du pain à l'école m’a manqué même si j’en ai fait en entreprise."

Comme Scott, Louise s’accommode tant bien que mal des consignes sanitaires, en particulier le port du masque : "En TP, avec les fours de boulangerie allumés, nous avons vraiment très chaud. Sinon, peu de choses changent, hormis le gel hydroalcoolique à l’entrée des salles. Le plus bizarre, ce sont les tables espacées à la cafét’. Nos amis sont plus éloignés, il faut se parler plus fort mais c’est tellement bien de se revoir !".

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