Avec le BUT, les lycéens technos sont de plus en plus nombreux en IUT
INFOGRAPHIE. Depuis la création du BUT à la place du DUT et la réhausse des quotas, les bacheliers technologiques incarnent un nouveau profil type d'étudiants en IUT. S'ils réussissent encore moins que les bacheliers généraux, les écarts tendent à se resserrer.
Depuis la création du BUT à la place du DUT, les bacheliers technologiques investissent de plus en plus les IUT .
Si les formations de BTS et de DUT doivent appliquer des quotas depuis plusieurs années dans leur sélection d'étudiants, la mise en place des BUT a été accompagnée d'une hausse de ce quota favorable aux bacheliers technologiques. Selon Martial Martin, président de l’Adiut, l'objectif est qu'à terme, "la moitié des inscrits en IUT devront provenir des lycées technologiques".
Un objectif pas encore atteint, malgré une augmentation notable de la part de bacheliers technologiques en IUT.
Depuis 2020, une forte augmentation des bacheliers technos en IUT
Tandis qu’en 2020, 34% des inscrits en IUT étaient issus d’un bac techno, ils représentaient 42,9% des effectifs en 2022, soit une hausse de 8,9 points en deux ans. Dans un même temps, la part de bacheliers généraux a baissé de presque 10 points de pourcentage, s’installant en 2023 à 54,7%, selon un rapport récent du ministère de l’Enseignement supérieur.
L'existence de ces quotas n'échappe pas aux premiers concernés. "En tant que bacheliers technologiques, nous avons des places réservées en BUT, ce qui facilite notre orientation dans cette voie", rappellent Capucine et Jade. Ces étudiantes à Strasbourg en deuxième année de BUT Techniques de Commercialisation (TC) sont toutes les deux issues d’un baccalauréat STMG, "une suite logique dans notre parcours".
Quel bac ont passé les étudiants de BUT ?
Le BUT : une formation exigeante mais adaptée aux bacheliers technologiques
Pourtant, les deux étudiantes s’accordent à dire que passer du lycée techno au BUT, "c'est une marche importante à gravir". En effet, "l’intensité des cours n’est pas la même en BUT, c’est une formation assez exigeante, on ne peut pas le nier".
Acceptant le caractère "plus exigeant" des études supérieures, les élèves ne sont toutefois pas surpris par cette hausse de niveau. Pour Romain, diplômé d'un bac STI2D et étudiant en BUT MTD (Management de la Transition Digitale) à l’IUT de Lorient, "le BUT est accessible mais tout dépend de l’élève et de l'intérêt qu’il a pour ses études. Il faut se donner les moyens pour réussir certes, mais si un étudiant a emprunté cette voie par choix et qu’il a plaisir à apprendre alors tout est possible."
L'écart entre lycéens généraux et technos se resserre
Alors qu’en 2018, 3 élèves sur 4 passaient en deuxième année de DUT (74,4%), les générations suivant la réforme ont vu ce taux baisser : 71,8% en 2021, 72,3% en 2022, selon une note du SIES .
Martial Martin explique justement ce léger déclin "par l’augmentation de la part des bacheliers technologiques au sein des BUT". Ces étudiants ont généralement "des profils scolaires plus modestes et des taux de réussite moins élevés que les bacheliers généraux".
"Les bacheliers généraux ont généralement une meilleure méthodologie de travail", estime Romain. Capucine abonde : "En BUT, on revoit des notions que l’on a déjà abordées au lycée technologique. Pourtant, les bacheliers généraux rattrapent leur retard en quelques semaines."
Toutefois, l’écart commence à se resserrer entre les anciens lycéens généraux et technos. "Pendant mon BUT, je n’ai pas ressenti une différence particulière de niveau avec mes camarades issus d’un lycée général", illustre Romain. Et les chiffres lui donnent raison : le taux de passage en 2e année des bacheliers technologiques a progressé entre 2018 et 2022, passant de 57,5% à 61,3%.
