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Peut-on faire un BUT après un BTS ?

L'IUT de Vannes, en Bretagne. Des paserelles sont parfois possibles entre les BTS et les BUT.
L'IUT de Vannes, en Bretagne. Des paserelles sont parfois possibles entre les BTS et les BUT. © Adobe Stock/Richard Villalonundefined undefined
Par Dorothée Blancheton, publié le 13 février 2025
1 min

Depuis sa réforme en 2021, le BUT est devenu une nouvelle voie possible pour poursuivre ses études après un BTS. Selon les disciplines et les établissements, l’accès peut se faire en deuxième ou troisième année.

Depuis la rentrée 2021, les IUT délivrent un diplôme en trois ans, le BUT, contre 2 ans pour son prédécesseur, le DUT.

Cette mesure censée faciliter l'accès en master permet aussi aux diplômés d'un bac+2 comme un BTS de poursuivre leurs études en BUT. Mais sous quelles conditions ? Peut-on intégrer directement une troisième année de BUT après un BTS ?

Les conditions pour faire un BUT 3 après un BTS

Pour que l'accès en troisième année soit possible, il faut avant tout que les programmes des deux formations soient proches. "Le BTS GTLA , par exemple, possède des contenus communs à nos deux premières années de BUT MLT , ce qui facilite l’accès direct en troisième année", explique Serge Lavigne, directeur adjoint de l’IUT de Lille (59).

À l’IUT de Rouen (76), des passerelles existent aussi pour intégrer les trois parcours des BUT techniques de commercialisation en troisième année. En revanche, le BUT doit aussi disposer de suffisamment de places. "Nos capacités d’accueil sont plus importantes, car une partie de la promotion part étudier à l’étranger. Et nous créons un deuxième groupe en alternance, ce qui augmente les chances d’avoir une place", constate Khaled Gherzouli, chef du département techniques de commercialisation.

Un passage en BUT 2 parfois nécessaire

Il n’y a pas de dogme en matière de recrutement des BTS, tout dépend des filières. "On intègre très facilement des élèves de BTS comptabilité et gestion en troisième année de BUT GEA ", observe ainsi Claudine Gay, directrice de l’IUT Lumière à Lyon (69). Mais dans le département Sciences des données, "on a été obligés de faire passer les étudiants venant du BTS SN option informatique et réseaux par le BUT 2. La marche était trop haute pour que ça se passe bien en troisième année", reconnaît-elle.

Quoi qu’il en soit, l’entrée en BUT reste sélective. Les notes obtenues pendant le BTS sont donc importantes tout comme le profil de l’étudiant, sa motivation, son projet professionnel, son sérieux.

Un travail personnel pour s’adapter en BUT

Intégrer un BUT en cours de formation demande en effet des efforts. Contrairement à la licence pro, orientée vers la double compétence et habituée à accueillir des profils variés, ici la promotion se connaît déjà depuis deux ans. Il faut aussi parfois se remettre à niveau. Certains IUT mettent des contenus pédagogiques à disposition, mais ce n’est pas toujours le cas.

Thomas a intégré le BUT MLT après son BTS GTLA. "Le BUT avait beaucoup de modules axés sur la digitalisation, le pack office, alors qu’il n’y en avait pas en BTS. Ça a été un peu compliqué au début, mais j’avais plus d’aisance en transport et en logistique. On s’est entraidés avec mes camarades. Il ne faut pas hésiter à poser aussi des questions aux professeurs", conseille le jeune diplômé.

De son côté, après son BTS en commerce international, Yann a intégré la troisième année du BUT business international à Rouen. "Il y a des cours magistraux, des matières plus approfondies comme le droit, l’économie, la comptabilité… Ça demande du travail en plus, mais ce n’est pas insurmontable", glisse-t-il. Un constat que confirme Khaled Gherzouli : "Même si leurs résultats sont un peu plus faibles, des étudiants motivés et sérieux n’ont aucune difficulté à obtenir leur diplôme."

Une voie trop peu tentée

Pour l’instant, malgré cette passerelle, les candidats titulaires d’un BTS sont encore rares à tenter l’aventure du BUT. Aux deux dernières rentrées de l’IUT de Lille, le BUT MLT de Tourcoing (59) n'a accueilli que deux diplômés de BTS en troisième année, sur une classe de 48. Pourtant, "nous sommes prêts à les accueillir !"assure Serge Lavigne. Les chiffres sont un peu plus élevés dans les IUT de Rouen et de Lyon mais pourraient l’être davantage encore.

Dans tous les cas, Claudine Gay rappelle un point important : "Il ne faut jamais décrocher de son BTS pour essayer d’intégrer un BUT, ce serait une erreur". Les deux diplômes en poche offrent une belle complémentarité.

"Il ne faut pas hésiter à franchir le cap ! Enchaîner avec un BUT, ça ouvre des voies", assure Thomas, qui vient de signer son premier CDI.

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