Qu'est-ce que le BUT VTD, cette formation qui allie social et écologie ?

Cette semaine de début février, les étudiants du BUT Carrières sociales, parcours Villes et territoires durables d’Alençon (61) ne sont pas en classe. Ils sont en "semaine de terrain" dans la petite commune de Brécey dans la Manche (50). Répartis en groupes, ils planchent sur plusieurs questions d'aménagement de ce territoire rural avant de présenter leurs idées à des élus locaux.

Léane, étudiante en 3e année, explique le sujet de son groupe : "Nous travaillons sur le réaménagement des sentiers touristiques de la commune, de sorte qu’ils valorisent le patrimoine historique et naturel du site." De leur côté, ses camarades Noé et Candice travaillent sur la redynamisation du camping et de l’étang de la commune.

Cette diversité des enjeux sur lesquels les étudiants travaillent est à l’image de leur formation. Le BUT VTD les prépare à analyser un territoire, à comprendre ses problématiques et donne les clés pour y répondre dans le respect des piliers du développement durable.

Cette formation, proposée dans dix IUT en France, est peu connue. "En terminale, ce qui m’intéressait c’était l’écologie et les questions sociales mais je ne connaissais pas de formation qui alliait les deux, avant de tomber sur celle-ci", se souvient Candice.

Pourtant, ce BUT est ouvert à tous les profils de spécialités de bac général ainsi qu’aux bacheliers technologiques. "À Alençon, nous acceptons aussi des élèves de bac pro quand ils ont un bon dossier", précise Étienne Walker, chef du département Carrières Sociales de l’IUT Grand Ouest Normandie.

Cette formation est par exemple adaptée à des élèves intéressés par la géographie ou l’architecture. "Ce qui compte, c'est l’appétence pour les sciences humaines et sociales (la géographie, l’histoire, le français..), la curiosité de l’actualité ainsi que l’envie d’agir pour des villes durables", complète Claire Fonticelli, responsable pédagogique du BUT VTD de l’IUT Aix-Marseille.

Le BUT VTD met les étudiants face aux très diverses transformations des territoires et des villes (la désertification des zones rurales, le manque d’espace verts dans les communes, l'érosion des côtes…). En conséquence, la formation est pluridisciplinaire avec des cours de sociologie pour comprendre comment les populations s’emparent de leur territoire, de communication pour échanger efficacement avec les habitants et les élus, d’urbanisme pour étudier l’aménagement d’un lieu, etc.

"C’est cette possibilité d’explorer des domaines différents qui me plait. Même les étudiants ont des profils différents alors on apprend aussi des uns et des autres", partage Romane, étudiante en 3e année du BUT VTD de l’IUT Aix Marseille.

Une différence souvent établie entre une licence et un BUT est que cette seconde formation propose moins de cours théoriques mais davantage d’enseignements pratiques et professionnalisants. C’est le cas pour le BUT VTD (par rapport à une licence de géographie, par exemple) : plusieurs professionnels interviennent pour partager leur expérience et plusieurs projets en "situation réelle" sont conduits, à l’instar de cette semaine de terrain pour les élèves d’Alençon.

"Cette formation propose une véritable mise en pratique qui nous permet d’appliquer ce qu’on étudie et de vraiment comprendre les dynamiques de territoires", explique Noé.

"Le BUT VTD permet de faire un stage tous les ans et est ouvert à l’alternance en 3e année. Cela nous permet de découvrir concrètement ses débouchés", apprécie Amélie, étudiante en 3e année à Aix-Marseille.

En réponse à la diversité des sujets abordés en cours, les étudiants intègrent des stages et alternances variés : en bureaux d’études, au sein de collectivités, dans des associations… Romane, par exemple, est en alternance chez l’organisme de logements sociaux CDC Habitat : "Je suis assistante au développement social et urbain. Ma mission pendant cette alternance est d’intervenir dans les quartiers populaires pour améliorer le cadre de vie des habitants."

Bien que le BUT soit une formation professionnalisante, la plupart des étudiants souhaitent poursuivre en master à l’issue des trois ans. C’est l’occasion pour eux de se spécialiser sur les questions qui les touchent le plus : l’aménagement urbain ou du littoral, la protection de l’environnement, l'habitat indigne, etc.

"Comme notre formation est professionnalisante, cela peut parfois poser problème quand on postule en master", redoute Amélie. Mais Etienne Walker se veut rassurant : "Presque tous nos diplômés qui souhaitent poursuivre en master sont acceptés dans leurs premiers choix, signe que cette formation est déjà valorisée en cycle supérieur."