Classe prépa : comment équilibrer loisirs et études ?

Si les prépas ont la réputation d’être exigeantes et d’imposer de longues journées à leurs étudiants, professeurs et élèves recommandent cependant de garder des activités extrascolaires pour décompresser.
"C’est indispensable de pouvoir se détendre", affirme Hugo Billard, prof d’histoire-géographie et géopolitique à Saint-Michel de Picpus, à Paris (75). L'enseignant connaît son sujet : ce sont près de 240 élèves de CPGE qui sont accueillis dans son établissement. Et chaque année, il fait le même constat : maintenir une activité extérieure est essentiel pour pouvoir souffler.
Sport, activité culturelle, artistique ou associative : le professeur enjoint les élèves à "ne jamais abandonner leurs loisirs", un écart envisagé par un trop grand nombre à leur première rentrée. Face à un emploi du temps chargé et à la réputation exigeante de la prépa, beaucoup délaissent les loisirs extérieurs.
En prépa, le sport pour se défouler
"Ils se disent : 'Je vais en prépa, donc j’arrête tout', mais ils se rendent vite compte que ça ne fonctionne pas", abonde Fabien Gerges, professeur d’anglais au lycée Kleber à Strasbourg (67). "On essaie de les guider, de les encourager à faire du sport le week-end quand ils rentrent chez eux par exemple", explique-t-il.
Si maintenir une activité sportive de haut niveau n’est pas évident avec ce rythme d’études – les entraînements ayant souvent lieu en semaine – l’activité physique reste un bon moyen pour les jeunes de se défouler. Le lycée Kléber organise ainsi des tournois de foot et de handball, de quoi "donner des responsabilités aux élèves et leur permettre de continuer la pratique sportive". Un esprit stimulé dans un corps dépensé ?
Faire venir les loisirs vers les élèves
"J’allais beaucoup à la salle de sport en première année", se souvient ainsi Evariste, étudiant en prépa éco dans ce même lycée. Cette année, il a un peu levé le pied, emploi du temps oblige, mais se consacre davantage à ses missions de président d’association culturelle, la KCE, ou "Kléber Culture Entreprise". Son objectif : faire venir la culture directement dans l’établissement. "À la demande des élèves, nous avons mis en place un ciné-club avec une projection mensuelle", détaille Fabien Gerges.
D’une pierre deux coups : les étudiants profitent d’un moment de détente, mais se préparent aussi pour leurs entretiens de culture générale (communs à de nombreux concours d'écoles de commerce), les films choisis étant en lien avec le thème de cette année,"l’image". L’association organise aussi des sorties culturelles et des ateliers théâtres d’impro. De quoi faire retomber la pression en groupe.
À Saint-Michel de Picpus aussi, on fait venir les loisirs aux élèves, ou presque. "Une salle insonorisée pour jouer de la musique et un piano sont mis à disposition", souligne Hugo Billard. "Cela permet une rupture avec l’accumulation du stress", promet l’enseignant. "Les loisirs, ça apporte du réconfort et de la joie, et puis, mine de rien, ça repose. Et de toute façon, sans ça, on deviendrait fou à force", assure Alix, en deuxième année de prépa dans l'établissement. Mais les activités extrascolaires ne sont pas le seul moyen de se vider la tête.
Pour l'étudiante, la vie sociale reste très importante : "Mon groupe d’amis et moi sortons tous les vendredis soir et sans ça, il serait bien plus compliqué de se remettre au travail le samedi. Il est presque impossible de travailler tout le temps sans un peu de temps pour soi, on ne peut plus tenir le rythme sur la durée. Comme on dit souvent, la prépa n’est pas un sprint, c’est un marathon", analyse-t-elle.
Enrichir ses oraux de motivation
S’il faut "savoir doser entre sa vie personnelle et académique" comme l’affirme Evariste, la pratique d’activités extrascolaires permet aussi, pour certains concours, de récolter des points et d’intéresser le jury.
Les oraux, "c’est le moment de dérouler nos expériences associatives, sportives, culturelles", assure l’étudiant en prépa éco. "Il faut avoir une vie autre que de faire des maths ou de la géopolitique", assure-t-il, "et on peut tout à fait combiner les deux !".
Une analyse que partage sa consœur parisienne : "La vie sociale et les loisirs ne sont pas incompatibles avec la prépa. On est très soudés et on se fait des amis dès le premier jour", rassure-t-elle.
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