Interview

Dominique Seau : classe prépa, ce qu'on y apprend vraiment

Dominique Seau, PDG du groupe Eminence et vice président de Montpellier Business school est l'invité de la rédac.
Dominique Seau, PDG du groupe Eminence, est l'invité de la rédac. © l'Etudiant
Par Etienne Gless, publié le 15 novembre 2019
4 min

La prépa prépare aussi à l'emploi ! Qu’il soit "khâgneux" (lettres sup’), "taupin" (math sup, math spé) ou "épicier" (prépa commerciale), l’élève de classe préparatoire n’est pas qu’une bête à concours ! Si vous choisissez d'étudier dans une prépa, vous y développerez des compétences qui vous seront utiles toute au long de votre vie professionnelle. Invité de la rédaction de l'Etudiant, Dominique Seau, PDG du groupe Eminence, vous explique lesquelles et pourquoi.

"Partout dans le monde où il n'y a pas de classe préparatoire aux grandes écoles, vous retrouverez la même exigence de travail très intensif et d'excellence, que ce soit en Asie, en Europe ou en Amérique du Nord". Dominique Seau, président du groupe Eminence (sous-vêtements masculins, 900 salariés en France et en Europe) a lui-même suivi une classe préparatoire dans les années 1980 avant d'intégrer une école de commerce, l'ESC Reims (devenue NEOMA Business School).

Aux yeux de ce dirigeant, non seulement la prépa n'est pas "l'enfer", mais ce n'est pas non plus une formation hors sol éloignée du monde de l'entreprise. On y cultive la capacité à repousser ses limites, la rigueur du travail, la culture générale, le travail d'équipe ou encore la confiance en soi. Autant de compétences qui vous seront particulièrement utiles tout au long de votre vie professionnelle.

Réussir en prépa : la volonté de progresser plus que les notes

"Ce qui compte pour réussir en prépa ce n'est pas le niveau avec lequel on y rentre mais la volonté de progresser", confie Dominique Seau qui avait lui-même des notes assez faibles dans les matières scientifiques en entrant dans une prépa ECS. "J'avais un des plus faibles niveaux de ma promotion à l'entrée ! J'avais un profil très littéraire et j'ai passé mon bac scientifique avec 8/20 en maths et 4/20 en physique, soit des notes très insuffisantes", se rappelle le chef d'entreprise qui invite les élèves de terminale, en particulier les filles, à ne pas se sous estimer. "De très nombreux lycéens peuvent réussir en prépa".

Les humanités : utiles dans le monde actuel très changeant

Histoire, géographie, économie, philosophie, langues...La culture générale joue un rôle clé dans la compréhension du monde contemporain. "Les prépas B/L (lettres et sciences sociales) ou ECE (économique et commerciale option économie) et ECS (option scientifique) sont extrêmement riches en matière de culture générale", relève Dominique Seau.
"On y travaille les humanités et l'on y développe des compétences (appelées "soft skills" en entreprise) comme les capacités d'adaptation et de compréhension d'un monde qui change autour de nous, dans sa région, en France mais aussi dans le monde". Dans ces prépas, le suivi de l’actualité fait partie du travail de base. Vous ne serez donc pas déconnecté des réalités du monde.

Un encadrement de proximité en CPGE

En prépa, l'encadrement des professeurs est très proche des élèves avec en moyenne un professeur pour 30 à 40 élèves. Dominique Seau en est convaincu : cet encadrement de proximité permet de réduire et de gérer le stress collectivement. "C'est beaucoup plus difficile de gérer son stress quand on est anonyme dans un amphi parmi 400 personnes que dans une classe de prépa où il est plus facile de travailler ensemble et de s'entraider dans la bienveillance : quand vous êtes meilleur que d'autres, vous aidez ceux d'à côté et, à d'autres moments, ce sont eux qui vous aident à vous relever. Géré collectivement, le stress passe beaucoup mieux".
Pour le PDG du groupe Eminence, les meilleures classes prépa sont d'ailleurs celles qui encouragent la réussite collective : le travail, les révisions et la préparation des concours par petits groupes de travail de 2 à 4 élèves donnent de meilleurs résultats pour chacun des membres du groupe que le chacun pour soi. En prépa l'adage se vérifie : tout seul, on peut aller plus vite mais ensemble, on va plus loin !

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