Décryptage

Prépas littéraires : en dehors des ENS, les poursuites d'études sont nombreuses

Seuls 5% des étudiants des classes préparatoires littéraires intégreront l’une des ENS.
Seuls 5% des étudiants des classes préparatoires littéraires intégreront l’une des ENS. © Adobe Stock/ georgerudy
Par Sarah Nafti, publié le 13 janvier 2022
5 min

Les prépas littéraires permettent notamment de préparer les écoles normales supérieures. Mais au-delà de ces prestigieuses écoles, elles ouvrent des voies vers les instituts d'études politiques, les écoles de commerce et l'université !

En moyenne, seuls 5% des étudiants des classes préparatoires littéraires intégreront l’une des ENS (écoles normales supérieures). Alors que les enseignements qui y sont dispensés sont fondés sur leurs concours, elles offrent de nombreuses autres possibilités de poursuite d’études.

Quant aux anciens étudiants, contrairement aux idées reçues, "ils ne sont qu’une minorité à passer les concours de la fonction publique", remarque Damien Framery, professeur d’histoire-géographie en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Victor Duruy, à Paris, et président de l’APPLS (association de professeurs de premières et de lettres supérieures, qui regroupe des professeurs de CPGE littéraires).

Deux filières pour plusieurs concours de grandes écoles

D’abord, il convient de distinguer les deux grandes filières existantes en classes préparatoires littéraire, la filière A/L (lettres classiques) et la filière B/L, littéraire, mais avec des mathématiques. La filière A/L se partage elle-même en deux branches. L’une, classique, permet de préparer l’ENS PSL (ex Ulm) et nécessite de faire des langues anciennes. L’autre, moderne, est anglée sur le concours de l’ENS de Lyon et demande d’étudier la géographie.

Quelle que soit la voie choisie, en khâgne (2e année) les étudiants passent des écrits communs dans le cadre de deux banques d’épreuves : la banque d’épreuve littéraire, pilotée par les ENS pour les étudiants de la filière A/L et la banque lettres et sciences économiques et sociales, pilotée par les ENS et l’INSEE pour ceux de la filière B/L.

Concrètement, cela veut dire que les notes obtenues aux concours de l’ENS comptent pour intégrer de nombreuses grandes écoles, comme l’école du Louvre, les écoles de commerce et de management, dont les trois parisiennes HEC, Essec, ESCP, ou encore les écoles d’ingénieurs ou de statistique dans le cas des khâgneux B/L. Il est également possible, en cours ou en fin de cursus, d’intégrer l’université sans perdre d’année grâce aux crédits ECTS cumulés en prépa (60 par année).

Les écoles de commerce plébiscitées

Les écoles de commerce sont l’un des débouchés plébiscités par les étudiants de prépa littéraire, qui constituent 10% des candidats de ces établissements à l’issue des CPGE. Et leur taux de réussite est aussi bon que celui des étudiants des classes préparatoire économiques et sociales.

À noter que la prépa A/L est la seule qui permet d’entrer dans ce type d’écoles sans épreuve de mathématiques, permettant à des profils très littéraires d’avoir leur chance. En effet, de nombreuses grandes écoles de commerce cherchent des profils littéraires pour diversifier leur recrutement. Bien sûr, les seules notes obtenues aux banques d’épreuves ne suffisent pas, chaque école peut rajouter des épreuves écrites et ou orales pour sélectionner les étudiants.

Un enseignement généraliste

"Si je me fie à mon expérience personnelle, près de 60% des anciens étudiants de la classe préparatoire littéraire A/L où j’enseigne sont dans le privé et seulement 7% dans l’enseignement, relève Damien Framery. Beaucoup travaillent dans le management, le marketing, la culture, les médias, la communication, mais il y a aussi des ingénieurs urbanistes qui sortent de prépa A/L."

La classe préparatoire littéraire, avec son enseignement généraliste, permet ainsi à des lycéens qui n’ont pas d’idée précise de ce à quoi ils se destinent, de ne pas se spécialiser trop vite. Les classes préparatoires leur permettent d’acquérir "une méthode de travail", qui sera précieuse dans la poursuite de leurs études quelles qu’elles soient. Damien Framery enjoint donc les lycéens à "ne pas s’autocensurer" et à postuler. Il rappelle que si, pour intégrer une prépa B/L, les mathématiques, a minima complémentaires, sont indispensables, la filière A/L recrute des étudiants "quelles que soient les spécialités choisies au lycée".

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