Une année en prépa : "L’internat, sans la cantine ce serait parfait"
IMMERSION EN PRÉPA. Épisode 5. Cette année, l’Etudiant suit les élèves de la classe prépa BCPST, dite "prépa agro-véto", du lycée Pothier d’Orléans. L’Etudiant a rencontré les élèves qui ont choisi de vivre à l’internat afin de cerner quels sont les avantages et les inconvénients de cette formule.
Au lycée Pothier, à Orléans, les élèves de première année de classe prépa BCPST sortent de cours à 16 h, mardi 20 mars 2018. À la sonnerie, certains se dirigent vers leurs salles de colle, d’autres vers les transports en commun, mais pour une dizaine d’entre eux, direction la chambre de l’internat. Tiffany, Fabiola et Justine se dirigent vers le bâtiment des filles, à l’autre bout de la cour de récréation. Pour y entrer, il suffit de badger.
– l'épisode 1 : "Si vous obtenez entre 7 et 9/20 au début, c’est déjà bien !"
– l'épisode 2 : "La colle, c'est surtout un entraînement pour le concours"
– l'épisode 3 : Comment choisir sa future école ?
– l'épisode 4 : Conseil de classe, réorientations, le stress monte !
Filles et garçons séparés
Au premier étage, Fabiola ouvre sa chambre, qu’elle occupe seule depuis plusieurs mois, faute de colocataire. Elle s’est appliquée à la décorer en accrochant des bijoux, des chapeaux, une carte du monde… "Sinon, les murs blancs sont trop vides". Au-dessus de son lit, des schémas de biologie sont affichés pour optimiser les révisions. "La solution de l’internat était la plus raisonnable, mes parents habitent à une heure de route, et j’ai été acceptée seulement quelques jours avant la rentrée", explique la jeune fille, qui a opté pour ce mode de logement dès la seconde. L’avantage est aussi financier : le logement coûte 2.200 € pour la durée de l’année scolaire.
Comme dans la plupart des lycées, l’internat des filles est séparé de celui des garçons. Ils ont d’ailleurs interdiction de s’y rendre ! "C’est dommage, car leur bâtiment dispose d'une salle de révisions avec un grand tableau pratique pour les schémas", regrette Logan. Sa chambre se situe dans un autre bâtiment du lycée, au-dessus des salles de classes. Si les filles ne partagent leur chambre qu’avec une seule personne, les garçons sont, eux, regroupés par quatre et ont une salle de bains commune par étage.
Un gain de temps précieux
"Le principal avantage de l’internat, c’est la proximité. En quelques minutes nous sommes rentrées chez nous, on ne perd pas de temps !", témoigne Justine. Elle apprécie aussi de ne pas avoir à "faire le ménage, ni les courses ou à manger".
Sa chambre semble bien moins remplie que celle de Fabiola. Seuls ornements : des livres de cours, des classeurs et un paquet de fiches. La valise trône au-dessus du lit. Elle est utilisée chaque week-end car l’internat ferme à partir du samedi après-midi. Pour les élèves de prépa, pas de contrainte horaire le soir : ils peuvent rentrer quand ils veulent.
Tous les repas à la cantine
Quand on demande à Maxime pourquoi il a choisi l’internat, il répond avec ironie : "Pour la cantine, c’est évident !" Tous les élèves interrogés sont unanimes : "C’est le point faible de l’internat". La qualité des repas est faiblement appréciée, mais étant donné les contraintes horaires, tous y prennent leurs repas !
Au lycée Pothier, le petit déjeuner peut être pris entre 7 h et 7 h 45. Le soir, il faut aller se servir entre 19 h et 19 h 30. "C’est tôt !", soupire Justine, qui essaie d’avoir toujours des gâteaux et des fruits dans sa chambre en cas de "mauvais jour" à la cantine. Pour elle, "l’internat, sans la cantine, ce serait parfait !"
Vivre en colocation
"L’internat, c’est une bonne idée en première année, pour trouver son rythme, prendre ses marques, cela permet d’avoir une présence mais aussi de sociabiliser", confie Tiffany. Elle partage sa chambre avec une étudiante d’une autre filière.
À l’inverse, Florian partage sa chambre avec trois autres élèves de la classe. "C’est parfois pratique pour réviser ensemble, s’entraider, ne pas se sentir seul." Pour Logan, cela a aussi un côté rassurant : "Mon meilleur ami est à l’internat, cela me faisait un point de repère dès la rentrée".
Nicolas prévient toutefois que ce mode de logement "n’est pas fait pour les solitaires, qui aiment être au calme. De plus, on ne peut pas réviser très tard ou trop tôt, il faut faire des concessions pour ne pas gêner les autres en les empêchant de dormir". Dans la chambre de Logan, une règle a été adoptée : "On éteint maximum à minuit !" Autre inconvénient, "il n’y a pas de Wi-Fi, mais c’est aussi un avantage pour rester concentrée sur les révisions", admet Fabiola. Les élèves qui ont choisi l’internat en sont persuadés, ce mode de logement est définitivement le plus adapté aux exigences de la prépa et à son rythme soutenu.