Témoignage

Au Festival d'Avignon, des lectures par des étudiants-comédiens... et leurs hologrammes

Les apprentis comédiens de l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne ont lu des lectures d'auteurs contemporains à la Maison Jean Vilar pendant le Festival d'Avignon.
Les apprentis comédiens de l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne ont lu des lectures d'auteurs contemporains à la Maison Jean Vilar pendant le Festival d'Avignon. © Cyril Terrien
Par Séverine Mermilliod, publié le 21 juillet 2022
5 min

Alors que le Festival d’Avignon bat son plein, des étudiants de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne ont fait vivre des lectures d'auteurs contemporains à la Maison Jean Vilar. Une expérience auditive et une installation immersive.

"Une lecture, ça peut être longuet. Mais il y avait du monde, on ne s’y attendait pas", se réjouit Lucas, 21 ans, élève en première année à l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne - la plus ancienne située dans un Centre dramatique national. La semaine dernière, avec l’ensemble de sa promo de douze personnes, il a interprété quatre textes pour "Les douze heures des auteurs", un événement du "Festival In" d'Avignon. Malgré la chaleur, les lectures, rencontres et projections ont attiré une foule intéressée.

Lecture de texte au cœur du "Festival In" d'Avignon

Les textes d’auteurs contemporains avaient été choisis au préalable par Artcena, le Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre. "L’un est un témoignage de jeunes qui vivent en banlieue, le second est un texte très stylisé - presque absurde - sur la Bible, un autre porte sur les indiens d’Amérique et la colonisation, et le dernier est une sorte de thriller, une réécriture d’Hamlet", explique Lucas.

A l’issue de la lecture, les comédiens en devenir ont pu échanger avec les auteurs et autrices, Sandrine Roche, Métie Navajo, Nicolas Girard-Michelotti et Ahmed Madami. "C’était formidable de pouvoir dialoguer avec eux. En tant qu'interprète, on se pose beaucoup de questions sur l’écriture quand on la travaille", confie Lucas. "Ils étaient très touchés, c’était agréable d’avoir leur retour", renchérit Raphaël, 22 ans. Tous deux sont passés par le conservatoire en théâtre avant d’entrer à l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne.

Une semaine de préparation pour les étudiants-comédiens

Les douze étudiants étaient accompagnés de l’actrice Anne Alvaro, qui les a aidés à travailler les textes en amont. "On a eu une semaine de préparation de lecture", relate Lucas. Au menu, répartition des extraits, travail d’interprétation, individuel ou collectif, sur le rythme et le style des écrits, les quatre étant très différents.

"On était d’abord là pour faire entendre le texte des auteurs. On s’est amusés à créer des choses, mais l’objectif n’était pas de nous voir nous en tant qu’acteur", rappelle Raphaël pour qui c'était "assez déstabilisant de se dire qu’on va prendre en charge la langue et le travail d’une personne comme ça". Avec Lucas, il a lu les didascalies, ces notes laissées par l’auteur dans son texte qui donnent des indications sur l’action, l’image, l’interprétation ou le décor…

Pénétrer dans les loges d'un artiste en hologramme

Les étudiants de la Comédie de Saint-Etienne ont aussi participé à une installation de Joris Mathieu et Nicolas Boudier, "Les Loges", en partenariat avec le Théâtre nouvelles générations (TNG) de Lyon. Le dispositif immersif, installé jusqu'au 26 juillet dans la maison Jean Vilar au Festival d’Avignon, a été travaillé tout au long de l’année : "le spectateur entre dans les loges d’un acteur ou d’une actrice qui commence à répéter son texte, présente Raphaël. Chaque élève choisissait un texte qui lui parlait, pour ensuite le jouer face caméra avec l’équipe du TNG."

En résulte une "installation dans une boîte noire où l’on apparaît en hologramme. Chaque monologue dure trois minutes", détaille Lucas. Après Avignon, ce dispositif va être installé à la Comédie de Saint-Etienne et devrait tourner en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Les étudiants ont bien profité de leur passage rapide dans la Cité des Papes. "Je n’étais jamais allé à Avignon, c’est vraiment le festival du théâtre donc c’était très impressionnant", confie Raphaël. Chacun a pu assister à un ou deux spectacles et rencontrer auteurs et acteurs. "La première année d’école, normalement, on ne joue jamais devant un public !, ajoute l'apprenti comédien. Cette année, on a été un peu gâtés."

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