Bancs d’essai

Banc d'essai des écoles d'art appliqués : le diplôme ne suffit pas

Banc d'essai écoles arts appliqués, Strate École de design // PAYANT
Les recruteurs apprécient des candidats qui savent dessiner. © Strate College
Par Martin Rhodes, publié le 06 février 2017
1 min

Les recruteurs que nous avons interrogés s'entendent pour dire que l'école ne fait pas tout. Pour un stage ou une embauche, la personnalité et les projets réalisés par un candidat comptent au moins autant que sa formation. Voici leurs 3 conseils pour sortir du lot.

1. Montrez votre motivation

"L'école est au mieux un sésame pour décrocher un entretien d'embauche, explique Anne Hemery, RRH (responsable ressources humaines) chez Saguez & Partners. Je préfère me concentrer sur les stages et le book, c'est-à-dire les projets scolaires, personnels et professionnels." Les employeurs prêtent moins attention à l'école qu'au profil des diplômés. La personnalité, la créativité, l'ouverture d'esprit, la culture générale, l'envie, la curiosité et la motivation sont pour eux déterminants. Ils consultent le book, mais aussi les carnets de croquis afin de comprendre la méthode de travail des candidats.

Claire Renard, la directrice de l'agence de design produit 5-5 Designstudio, regrette que les jeunes professionnels présentent des produis finis. "Je m'intéresse essentiellement à la démarche de création : dans quel contexte, pour quel client ou utilisateur, pourquoi cette forme, avec quels outils ?", énumère-t-elle.

Lire aussi : Écoles d'arts appliqués : le palmarès des pros

2. Être à l'aise en anglais

Parmi les compétences attendues, citons notamment l'anglais. "Les contrats franco-français sont rarissimes. Nous réalisons beaucoup de projets pour des particuliers étrangers, qu'ils vivent en France ou à l'étranger. La langue de Shakespeare n'est donc pas une option", tranche Jean-Philippe Nuel, le fondateur du studio d'architecture intérieure du même nom.

3. Maîtrisez le dessin... et la 3D

Les employeurs sont également attentifs au coup de crayon des postulants. "En architecture intérieure comme dans les autres domaines, le dessin à la main permet de rapidement faire passer une idée à un collègue ou à un client. Contrairement à la 3D, il laisse place à l'imagination, il donne une impression plus qu'un résultat fini", compare Guillaume Betoulaud, directeur de création chez Dragon rouge.

Pour autant, une bonne maîtrise des logiciels de 3D comme Sketchup, 3ds Max ou AutoCAD est indispensable. Ces derniers sont souvent utilisés, et les recruteurs cherchent des profils opérationnels pour répondre à des commandes plus importantes ou urgentes.

Public vs privé

Dans le graphisme en particulier, les employeurs distinguent les écoles selon leur statut. "De manière générale, les écoles privées sont opérationnelles, et les écoles publiques conceptuelles", indique Béatrice Mariotti, vice-présidente et directrice de la création chez Carré Noir. Un avis que partage Mathias Rabiot, fondateur de l'agence Graphéine. "Les établissements privés forment des professionnels efficaces capables de réaliser des dessins dans l'air du temps et techniquement séduisants. La formation intellectuelle est plus poussée dans le public, mais les diplômés qui en sont issus ne sont pas forcément immédiatement prêts pour le marché du travail."

Attention : les formations en arts appliqués font l'objet d'une réforme à partir de 2018 

Dans les lycées publics et privés sous contrat, les MANAA, BTS et DMA vont être progressivement remplacés par un nouveau diplôme de grade licence : le DNMADE (diplôme national des métiers d'art et de design). 

Plus d'infos sur le nouveau DNMADE

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