Décryptage

Covid-19 : comment va se passer la rentrée dans les écoles d’art ?

Le port du masque sera obligatoire dans l'enseignement supérieur à la rentrée.
Le port du masque sera obligatoire dans l'enseignement supérieur à la rentrée. © Gegham / Adobe Stock
Par Mersiha Nezic, publié le 27 août 2020
4 min

#Rentrée2020. Avec masques et maintien des distanciations sociales, les étudiants en art s'apprêtent à rejoindre leurs établissements. Les conditions du retour dans les écoles, placé sous le signe du Covid-19, sont inédites.

Le 17 mars dernier, le confinement a mis les écoles d'art au défi d'assurer la "continuité pédagogique" via des enseignements à distance. Un exercice particulièrement compliqué s’agissant d’établissements qui proposent nombre de cours pratiques. Les élèves s’apprêtent désormais à réinvestir les ateliers, mais lors d’une rentrée à hauts risques, qui se déroulera dans des conditions sanitaires inédites en raison du coronavirus et des mesures que celui-ci impose.

Étudiants et enseignants seront tous dorénavant masqués. "Dans l’enseignement supérieur (...) le port du masque est désormais obligatoire dans tous les espaces fermés où se situent plusieurs personnes", annonce le Premier ministre, Jean Castex, ce jeudi 27 août. Masques et gel hydroalcoolique feront donc leur apparition dans les écoles d'art aussi. Salles de classe et escaliers seront fléchés pour indiquer les sens de circulation.

Les écoles seront désinfectées régulièrement

Par exemple, au PNSD (Pôle national supérieur de danse) de Cannes-Mougins, le nombre d’étudiants présents est limité à un danseur en devenir pour dix mètres. Les salles, les barres, les sols, tout est désinfecté entre chaque groupe. Plus globalement, les établissements seront désinfectés régulièrement.

Des écoles misent sur la poursuite des cours en hybride, une partie en présentiel et l’autre en distanciel

. "Pour l’instant, nous avons prévu une rentrée normale, explique pour sa part Anne Balas-Klein, directrice de LISAA Mode. S’il faut libérer de l’espace dans l’école pour accueillir de plus petits groupes, on le fera. Il y a des cours qui peuvent être assurés à distance facilement, comme le marketing et l’anglais." L’école, comme tant d'autres après le confinement, est "rôdée". Professeurs comme étudiants se sont familiarisés avec l’application de cours en ligne Blackboard Collaborate.

Lever la peur de l'autre car l'apprentissage passe par le collectif

Quoi qu'il arrive, l'année universitaire à venir, marquée par la crise sanitaire et les mesures qu'elle impose, n'aura rien de normal. "La distanciation veut dire mise à distance les uns des autres", s’inquiète pour sa part Stéphane Sauzedde, directeur de l'École supérieure d’art Annecy Alpes (ESAAA) et co-président de l’Andéa (Association nationale des écoles supérieures d'art). Et ce même si son établissement compte suivre le protocole sanitaire à la lettre.

"Au sein d’une école d’art, la pédagogie, les apprentissages techniques, les moments de création… tout passe par des échanges constants, des complicités et du collectif. Tout cela est peu compatible avec le fait d’être à distance les uns des autres, concrètement, mais aussi au sens métaphorique ou psychologique. Si l'on n’invente pas d'antidotes contre la peur, et si l'on ne met pas en place des façons simples et joyeuses d’être à plusieurs, ça va être compliqué", estime le directeur de l'ESAAA.

Une période inédite s'ouvre devant ces formations qui espèrent une année universitaire sans nouveau confinement.

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